(BFM Bourse) - Une nouvelle salve d’avertissements fait chuter le CAC 40 de 1,7% mardi matin. La Bourse de Paris revient ainsi à son niveau précédant l’élection d’Emmanuel Macron nettement sous les 5000 points.
Il est plus rapide mardi matin de compter les valeurs en hausse à la Bourse de Paris – quatre sur les 120 principales capitalisations, dont une seule parmi le CAC 40. Assommé par une nouvelle vague d’avertissements, le marché parisien flanche de 1,8% à 4964 points mardi vers 12h00, passant pour la première fois cette année sous le seuil symbolique de 5000 points. En moins d’un mois, depuis le pic du 27 septembre, l’échantillon vedette a maintenant perdu plus de 10% de sa valeur, ce qui fait passer le mouvement actuel dans la catégorie d’une correction boursière. Et pour compléter la mise en perspective, le CAC 40 revient au niveau qui prévalait en avril 2017 la semaine précédant l’élection présidentielle française. Au lendemain du premier tour, qui avait placé Emmanuel Macron en tête, l’indice avait grimpé de 4%, et atteint courant 2018 un sommet depuis plus de dix ans.
Atos et Renault revoient leurs ambitions à la baisse
La semaine dernière, plusieurs grands groupes cotés à l’image de Sopra Steria, Bouygues et Michelin avaient déjà dû revoir leurs ambitions financières, en révisant soudainement les perspectives de leur marché. Affichant encore son optimisme lors d'un séminaire qui se tenait le 3 octobre, Bouygues a révisé jeudi dernier ses prévisions pour le marché de la construction, tandis que Michelin a indiqué ne plus anticiper qu'une croissance de 0,7% au mieux du marché mondial des pneus voitures cette année, alors que sa prévision était de +1,5%/+1,8% encore au mois de septembre. Ce mardi, ce sont Renault et Atos qui ont sonné le glas des espérances des investisseurs. Pour ne rien arranger, le feuilleton relatif au budget italien et à sa réception par les instances européennes alimente la fébrilité, dans l’attente de la réunion de la Banque centrale européenne ce jeudi.Le constructeur automobile Renault a donc enregistré un recul de 6% de son chiffre d’affaires au troisième trimestre, nettement plus marqué que prévu, et reconnaît que des incertitudes planent sur le niveau de la demande pour le reste de l’année. L’action cède 2% vers 12h00. Quant à Atos, le groupe dirigé par Thierry Breton a abaissé mardi son objectif de chiffre d'affaires annuel, tout en estimant que sa marge opérationnelle serait plus proche du bas de la fourchette prévue, après un troisième trimestre mitigé et dans la crainte des incertitudes économiques à venir, et enregistre une chute historique de 23%.
Parmi les plus petites valeurs, Bigben cède 10% à l’annonce d’un chiffre d’affaires trimestriel en recul de -8,9%.
La biotech Innate Pharma flambe
Parmi les rares hausses du jour, la biotech Innate Pharma s’envole de 26%, propulsée par l’extension de son accord avec AstraZeneca. Le laboratoire britannique acquiert la totalité des droits commerciaux du monalizumab, tout en confiant à Innate les droits d’un produit moins prometteur mais déjà homologué ce qui permet de mettre le pied à l’étrier en matière de commercialisation. En outre, AstraZeneca a accepté de participer à une levée de fonds qui s’effectuera à 10 euros par action, encore bien au-delà du cours actuel de la biotech marseillaise. Sur le CAC 40, le groupe d’optique EssilorLuxottica dont le chiffre d’affaires trimestriel a eu le bon goût de ne pas décevoir (en hausse de 5% en base homogène) échappe à la correction, progressant de 1,7%.Sans surprise, le marché obligataire profite des inquiétudes macro-économiques, ce qui permet une détente du taux du 10 ans américain à 3,145%.
Le baril de pétrole est également victime de l’incertitude actuelle, le Brent perdant 1,6% à 78,56 dollars à Londres.