(BFM Bourse) - Les mauvaises ventes en Afrique, en Inde et en Eurasie pèsent sur les résultats du constructeur automobile. De même que la chute des devises émergentes depuis le début de l'année.

Des ventes en repli dans les pays émergents et la chute de certaines devises ont largement pénalisé le groupe Renault au 3e trimestre. Résultat : le chiffre d'affaires du constructeur automobile atteint 11,484 milliards d'euros au cours des trois derniers mois, en recul de 6% sur un an. C'est bien inférieur à ce que prévoyaient les analystes. Le consensus Reuters/Inquiry Financial tablait en effet sur 12,17 milliards d'euros.

En cause, la chute face à l'euro et au dollar de certaines monnaies comme le réal brésilien (-10% face au dollar depuis janvier), le peso argentin (-48%), la roupie indienne (-13%) ou encore le rouble russe (près de -12%). A taux de change et périmètre constant, le repli du chiffre d'affaires n'aurait été que de 1,4% au 3e trimestre.

Bonnes ventes en Europe et en Asie pacifique

Afin de compenser les effets de change, Renault a augmenté ses prix. Sur le segment automobile hors Avtovaz (et donc également hors financement des ventes via sa filiale RCI Banque), la politique de hausse des prix a permis de gonfler de 181 millions d'euros le chiffre d'affaires, qui s'élève sur ce périmètre à 10,057 milliards d'euros (-8,4% sur un an). Mais dans le même temps, les effets de change ont eu un impact négatif de 444 millions d'euros. Les volumes de vente ont également amputé le chiffre d'affaires de 285 millions d'euros sur trois mois.

Car le constructeur automobile a connu des ventes mitigées. Si les immatriculations de véhicules particuliers et d'utilitaires progressent de 8,6% sur un an en Europe au dernier trimestre, elles reculent de 24,4% dans la région "Afrique, Moyen-Orient et Inde", et de 5,6% en Eurasie, tandis qu'elles stagnent dans la région Amériques (+0,2%). De son côté, l'Asie pacifique, avec des immatriculations qui bondissent de 72% sur un an, reste un marché très dynamique même si les volumes sont encore faibles.

Les objectifs maintenus pour 2018

Au niveau mondial, les immatriculations progressent globalement de 2,9% sur un an pour atteindre 891.539 unités en trois mois, notamment grâce à l'intégration des marques chinoises d'utilitaires Jinbei et Huasong depuis le 1er janvier. "À périmètre équivalent 2017, les volumes du groupe Renault baissent de 1,7 % sur un marché mondial qui décroit de 2,4 %", détaille le groupe dans un communiqué.

Par marque, Lada (+14,5% sur un an au 3e trimestre) et Dacia (+0,8%) tirent les immatriculations, tandis que les volumes reculent chez Renault (-4,5%) et Renault Samsung Motors (-8,7%).

Pour la fin de l'année, Renault confirme néanmoins ses objectifs, à savoir une augmentation de son chiffre d'affaires (à taux de change et périmètre constants), le maintien d'une marge opérationnelle supérieure à 6,0 % et un free cash-flow opérationnel positif sur l'activité automobile.

En revanche, l'impact des nouvelles normes d'homologation des véhicules WLTP en Europe semble flou pour le quatrième trimestre. "La visibilité n'est pas formidable, car l'activité pourrait toujours se trouver impactée dans le sillage du WLTP", a expliqué la directrice financière Clotilde Delbos lors d'une téléconférence pour des analystes, selon des propos rapportés par Reuters. "Cela crée des incertitudes sur le niveau de la demande pour le reste de l'année", a-t-elle ajouté.

Vers 9h55, l'action Renault reculait de 2,37% à 64,2 euros.