(BFM Bourse) - Une semaine après une envolée de 7,13%, la Bourse de Paris se laisse à nouveau emporter par l'optimisme après que le Kremlin a évoqué un projet d'accord au sujet de l'Ukraine. La détente des cours pétroliers se poursuit.
Voilà tout juste une semaine que les marchés d'actions se sont envolés dans l'espoir d'une possible paix en Ukraine au vu de premiers signes de détente entre Kyiv et Moscou. Mercredi 9 mars, le CAC 40 avait ainsi signé l'une des dix plus fortes hausses de son histoire... La réalité dramatique des affrontements sur le terrain a toutefois maintenu une forte volatilité par la suite, avec des amplitudes de variation impressionnantes intraday pour l'indice phare (proche de 3% jeudi et de 5% vendredi derniers, et encore de près de 3% hier même si l'indice a clôturé proche de l'équilibre). D'un mercredi à l'autre le scénario optimiste semble cependant se répéter alors que la Russie esquisse une ouverture évoquant un possible accord faisant de l'Ukraine un pays neutre sur le modèle de l'Autriche et de la Suède. Dans ce contexte, le baromètre de la place parisienne grimpe de 3,31% à 6.565,07 points vers 12h05 - bien que l'idée soit apparemment rejetée par les dirigeants ukrainiens à ce stade.
La menace inflationniste, autre facteur de pression sur la valorisation des actions depuis le début de l'année, semble par ailleurs un peu diminuer alors que la flambée des cours pétroliers jusqu'à un plus haut depuis 2008 s'est brutalement atténuée. Le contrat à terme sur le baril de Brent européen évolue actuellement sous 100 dollars, à 99,72 dollars (-0,19%) en fin de matinée. Qui plus est l'indice des prix à la production américain a moins progressé qu'attendu à +0,8% en février, après +1,2% le mois précédent.
En Asie, la baisse du nombre de nouveaux cas de Covid en Chine, le raccourcissement des exigences en matière d'isolement post-infection et surtout l'annonce de mesures de Pékin pour soutenir l'économie et favoriser le développement des marchés financiers a aussi permis un spectaculaire rebond des indices : +3,5% pour l'indice généraliste CSI à Shanghai et pratiquement +20% pour le compartiment tech du Hang Seng.
Hausse des taux par la Fed
Le retour de l'optimisme fait passer au second rang le principal rendez-vous de la journée, même si le verdict de la Fed à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire ce soir fait peu de doute: l'écrasante majorité des économistes pronostique une première hausse de 0,25 point du taux des "Fed Funds".
Au niveau du palmarès parisien se retrouvent pêle-mêle des valeurs exposées à la conjoncture économique globale à commencer par l'automobile, Renault (+7%) au premier chef suivi de Stellantis (+5,2%), la banque Société Générale (+6,6%) mais aussi la tech (+6,8% pour STMicro) ou le luxe via un gain de 5,9% pour Hermès par exemple. Au-delà le mouvement de rebond emporte la plupart des valeurs, seules trois valeurs de l'indice phare restant sur le bas-côté (sans forte baisse pour autant), soit Carrefour et Orange, dont l'activité est défensive, et TotalEnergies face au repli confirmé des cours du brut.
En dehors de l'indice phare, Mersen bondit de 4,9%, l'ex-Carbone Lorraine ayant notamment renoué l'an dernier avec un résultat net positif à 54,4 millions d'euros, contre une perte de 12 millions en 2020. Roctool grimpe de 13% là aussi dans le sillage de résultats annuels en forte amélioration. Cybergun réduit son avance à +6%, au lieu de près de 10% en matinée, alors qu'un nouveau contrat d'équipement des forces armées, en sous-traitance d'un équipementier suisse renommé, RUAG, met en lumière la réorientation du groupe vers les marchés militaires.
Du côté des devises, l'euro bénéficie également du retour de l'appétit pour le risque à 1,1006 dollar (+0,46%). La principale crypto-monnaie, le bitcoin, grimpe de 2,5% à 40.371 dollars.
