(BFM Bourse) - Après avoir bouclé la semaine dernière sur une note euphorique (+3,2% vendredi), l'indice parisien n'a pas réussi à prolonger son élan ce lundi et a clôturé en baisse de 0,43%.
Bénéficiant d'une étrange vague d'euphorie vendredi, la Bourse de Paris a fini la semaine dernière sur les chapeaux de roue, en s'envolant de 3,23%, soit sa plus forte hausse depuis plus de trois mois. Mais son élan s'est rapidement épuisé ce lundi. Alors que le CAC 40 gagnait 1,37% en début matinée, l'indice phare a effacé ses gains en quelques heures pour venir clôturer à 6.047,31 points soit un recul de 0,43%. Les volumes d'échanges se sont par ailleurs réduits à 2,84 milliards d'euros, témoignant de la prudence des opérateurs.
Outre-Atlantique, là aussi après une séance explosive vendredi (dont le plus gros gain du S&P 500 en deux ans) les principaux indices revenaient à proximité de l'équilibre au moment de la clôture européenne, voire en léger retrait pour le Nasdaq Composite. Des statistiques plutôt meilleures qu'attendu (hausse des promesses de vente immobilière en mai et progression des commandes de biens durables) sont venues remettre du poids dans la balance des scénarios en faveur d'un durcissement marqué de la politique monétaire de la Fed.
"Dans des marchés techniquement survendus, les investisseurs ont cherché à se réexposer [la semaine dernière] à certains actifs risqués, avec un accent sur les valeurs de croissance. En partie, ce mouvement a été motivé par le recul soudain des taux d’intérêt des deux côtés de l’Atlantique", note Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche de La Banque Postale Asset Management, de nombreux opérateurs se convainquant que les politiques monétaires bien plus restrictives qu’anticipé devraient permettre de ramener l’inflation vers la tendance voulue par les banques centrales.
"En même temps, le risque de voir la croissance lâcher devant les coups de boutoir, d’une inflation aujourd’hui très élevée, exacerbée par des prix de l’énergie en forte hausse, et d’une politique monétaire qui a accéléré le pas pour calmer la demande, a continué de gagner du terrain. Dans ce contexte, même si nous devrions assister à des mouvements de retour vers les actifs risqués, il nous semble cependant bien trop prématuré de penser que l’impact d’une éventuelle récession est déjà dans les prix. L’histoire nous dit qu’il est judicieux de rester prudent dans ces phases d’ajustement économique, d’autant plus dans le contexte d’incertitudes actuelles". Le spécialiste estime qu'il faut conserver la discipline de privilégier encore une position assez défensive, en s’orientant toujours vers les segments où les valorisations sont raisonnables.
Transgene au rebond
Sans tendance sectorielle marquée, la cote parisienne a été animée de-ci de-là par quelques annonces d'entreprises. Transgene (+6,9%) s'est hissée sur le podium du SRD après de premières données de l'essai clinique sur le BT-001, un virus oncolytique développé en partenariat avec la biotech suédoise BioInvent. Faurecia s'est adjugé 3,9% alors que Jefferies a relevé à l'achat son conseil sur le titre, en visant 28 euros. Les recommandations notables du jour sont à retrouver ici.
Dans la foulée immédiate de l'avis favorable du comité des médicaments humains de l'Agence européenne des médicaments, la Commission européenne a délivré son autorisation de mise sur le marché au vaccin de la firme nantaise Valneva, dont l'action a toutefois limité son avance à +0,9%.
Airbus a avance de près de 0,8% dans la perspective d'une commande géante d'Air India qui porterait sur 50 A350-900 et une centaine d'A321neo.
À l'inverse Ipsen s'est replié de 2,7% à l'annonce de l'acquisition de la biotech américaine Epizyme, qui apporte dans sa corbeille un traitement de certains lymphomes, le Tazverik, dont les ventes apparaissent encore limitées. Le labo tricolore verse 250 millions de dollars pour racheter cette société.
Enfin le cours d'EssilorLuxottica a perdu 2,2% tandis que le groupe a confirmé le décès de son fondateur et président Leonardo Del Vecchio dans sa 88e année.
Plafonner les prix du pétrole
Malgré la multiplication des signes de ralentissement de l'économie, les cours pétroliers repartaient à la hausse alors que les membres du G7 s'efforcent d'accroître l'ampleur des sanctions contre la Russie tout en laissant le pétrole russe approvisionner le marché, par un système de plafonnement des prix dont l'efficacité reste à vérifier.
Le contrat à terme sur le baril de Brent (livraison septembre) progressait ainsi de 1,39% à 110,60 dollars en fin de journée et le WTI (livraison août) de 1,49% à 109,22 dollars.
Sur le marché des changes, l'euro resté toute la semaine dernière proche des 1,05 dollar accélérait de 0,43% à 1,0602 dollar.