(BFM Bourse) - Le palmarès du marché parisien ce mardi retrace, mais en miroir, celui de la veille, les valeurs de croissance des nouvelles technologies et du luxe menant le rebond alors que la hausse des rendements obligataire semble s'interrompre.
Si aucun élément n'est venu modifier la lecture de la situation sur le front de l'inflation, les craintes s'apaisent quelque peu - ou du moins les investisseurs s'avisent-ils que le récent repli mérite d'être corrigé dans l'autre sens. Le rétablissement in extremis du Nasdaq Composite lundi soir et la perspective d'un rebond plus général de Wall Street à l'ouverture (après cinq séances consécutives de recul pour le S&P 500, ce qui n'est pas si fréquent) soutiennent la tendance à Paris, permettant au CAC 40 de remonter de 1,17% à 7.198,69 points mardi vers 12h15. L'indice tricolore gomme ainsi une grosse partie, mais pas la totalité, du décrochage de la veille.
Qu'on se rassure, l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis de décembre est toujours attendu, mercredi, en hausse de 7% en rythme annuel, et la voie semble toute tracée pour la Réserve fédérale pour procéder à plusieurs hausses de taux, mais tout marché doit bien trouver un peu de répit à un moment donné. Au lendemain d'un pic annuel à 1,779%, le rendement du bon du Trésor américain à dix ans se détend quelque peu (sous 1,76%), ce qui suffit à provoquer un regain d'appétit pour les valeurs de croissance.
200 trains pour Alstom en Norvège
Parmi les plus fortes hausses du marché parisien en cette mi-séance se retrouvent donc des titres tels que Sartorius Stedim Biotech (+4%), Capgemini (+3,3%) ou Kering (+3,1%, avec un plus le coup de pouce d'un avis positif de RBC) ou encore Eurofins et bioMérieux (atour de 3%).
Alstom, qui pour le coup faisait partie des rescapés lundi, profite de l'annonce d'un très beau contrat en Norvège pour accélérer de 2,8% : Norske Tog lui a commandé 200 trains régionaux Coradia Nordic, pour un total de plus de 1,8 milliard d'euros, ce qui fait du contrat le plus important jamais passé par la Norvège dans le domaine ferroviaire. Soutenu la veille par l'annonce du rachat de Zynga par Take-Two, une opération mettant en lumière par comparaison la faible valorisation du groupe français, Ubisoft gagne encore 3,8%.
Airbus (-0,25%) ne profite pas du dépassement de son objectif de 600 livraisons pour l'année 2021, avec 611 unités livrées, l'annonce intervenant en parallèle de celle d'un report d'une partie de la commande de Korean Air. La compagnie a également reporté la livraison d'appareils commandés à Boeing (finalement c'est Safran, motorise dans les deux cas, qui en pâtit le plus à -1,85%).
Technip Energies prend son indépendance
Les actionnaires de Technip Energies (+6,3%) se réjouissent du retrait progressif de TechnipFMC, qui ne détiendra bientôt plus que 7% du capital, tandis que la holding HAL Investments s'impose désormais comme premier actionnaire du groupe français. Bonne nouvelle pour ceux qui avaient un peu de mal à faire le distinguo, TechnipFMC a par ailleurs annoncé son retrait le mois prochain d'Euronext Paris.
Alors que les marchés monétaires spéculent de plus en plus sur une première hausse de taux de la banque centrale américaine dès le mois de mars et une seconde en juin (plusieurs analystes misent désormais sur quatre tours de vis au total en 2022, quelques voix n'excluant même pas que cela ne suffise pas à contenir l'inflation), le dollar ne paraît pas plus emballé que cela par cette perspective. Plutôt solide en fin de semaine dernière avec une pointe à 1,1365 dollar, l'euro se maintient à 1,1339 dollar ce matin (+0,02%).
Pénalisés la veille par un regain d'aversion au risque, les cours pétroliers rebondissent à 81,87 dollars le baril (+1,42%) de Brent et 79,34 dollars pour le WTI (+1,10%).