(BFM Bourse) - Et de trois. Après avoir bouclé les deux premières séances du mois de juin dans le vert, le CAC enchaîne mercredi avec un nouveau gain de 0,45% à 5.292 points. Le marché a accueilli avec soulagement la perspective d'une baisse des taux de la Fed au cours de l'été.
Le discours prononcé mardi à Chicago par Jerome Powell a exaucé les attentes des investisseurs : le président du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine a assuré que l'institution prenait très au sérieux le risque de déflation et indiqué qu'elle agirait comme il se doit pour soutenir la croissance, renforçant la probabilité d'une diminution des taux d'intérêt d'ici septembre, peut-être même dès l'été.
Porté par les propos accommodants de "Jay" Powell, au même titre que les autres actifs à risque, le baromètre de la place parisienne a donc bouclé la séance sur une nouvelle avancée de 0,45% à 5.292,59 points. Il s'agit de la troisième séance consécutive de hausse pour le CAC 40, en passe de combler les pertes provoquées la semaine dernière par le regain de tensions entre la Chine et les Etats-Unis sur les taxes douanières.
Sur le plan commercial, le ministre chinois au Commerce s'est montré plus conciliant en maintenant que le dialogue et la consultation devraient in fine permettre aux deux pays d'aplanir leurs différends, à condition que chacun fasse réciproquement preuve de respect. De son côté le président mexicain, à son tour visé par la véhémence de Donald Trump, s'est dit optimiste sur la possibilité de parvenir à un accord pour éviter de voir les biens importés du Mexique (principalement l'automobile) frappés d'une surtaxe dès le 10 juin.
Après la Fed, les opérateurs vont désormais tourner leur attention vers la conférence de presse de la Banque Centrale Européenne, jeudi, guettant là aussi des signes annonciateurs d'une nouvelle inflexion de la politique monétaire (via les outils non conventionnels puisqu'en Europe le principal taux de refinancement est déjà nul).
Wall Street poursuit également sur sa lancée
Les trois principaux indices de la Bourse de New York évoluaient encore dans le vert mercredi matin, après s'être adjugé au moins 2% la veille, dans le sillage des déclarations de Jerome Powell. Le Nasdaq grappille encore 0,3%, le S&P progresse de 0,4% et le Dow Jones s'adjuge 0,5% vers 18h.
Bourbon et Wordline recherchés
Sur le marché parisien, Worldline (+7,2%) a signé l'une des plus fortes hausses du SBF, le quotidien Il Sole 24 Ore affirmant que le groupe français pourrait être une cible du spécialiste italien SIA Group, de même qu'Ingenico (+3,6%). L'hypothèse d'une consolidation du secteur des services de paiement en Europe est quoi qu'il en soit favorablement accueillie par le marché.Egalement en bonne place du palmarès, l'avionneur Dassault Aviation a grimpé de 5% à la suite du relèvement du conseil de Goldman Sachs à l'achat. La banque américaine estime que, déduction faite de la valeur de sa participation de 25% dans Thales et de sa trésorerie nette, le solde du groupe (l'activité aéronautique proprement dite) est loin de sa juste valeur.
La spéculation a continué d'animer le cours d'Europacorp, très volatil, et sans nouvelle particulière (+17%) depuis la rumeur de discussions pour une prise de participation de Pathé. Le groupe Bourbon grimpe également de 9,5% après la proposition déposée par les principaux créanciers du groupe, qui effacerait la moitié de la dette en échange d'une majorité du capital.
Sur le segment des biotechs, Deinove qui a multiplié les annonces depuis un mois (toute l'actualité de la société est à retrouver ici) a fait état d'une nouvelle avancée opérationnelle avec l'engagement d'une collaboration avec le géant américain Dow, en vue de développer conjointement un nouvel ingrédient actif destiné au marché de la cosmétique. Le titre a réduit ses gains dans l'après-midi mais tout de même bouclé la séance sur une hausse de 4,4%.
Parmi les valeurs en baisse au sein de l'indice phare, on retrouve principalement des valeurs défensives à l'image de celles du secteur bancaire (-1,3% pour Société Générale, -1% pour Crédit Agricole et -0,6% pour BNP Paribas). Et ce sont deux groupes parapétroliers qui réalisent les plus mauvaises performances du jour (-2,5% pour ArcelorMittal, -1,7% pour TechnipFMC) en raison du violent plongeon des cours du pétrole brut après la publication des stocks US.
Ces derniers, publiés par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), ont bondi de 6,8 millions de barils lors de la dernière semaine quand les économistes misaient sur une baisse de 800.000 barils. Vers 18h20, le baril de Brent chutait de 2,13% à 60,09 dollars et son homologue américain, le WTI, lâchait 3,17% à 51,25 dollars.
Du côté des changes, la monnaie unique cède un peu de terrain face au billet vert, à 1,1233 dollar (-0,18%).