(BFM Bourse) - Les principaux créanciers du groupe de services maritimes Bourbon, confronté à un endettement insoutenable en regard de la régression du marché des services parapétroliers, ont convenu de déposer une offre prévoyant un apport de 120 millions d'euros de liquidités et la conversion de plus la moitié de la dette en capital.
Le projet de restructuration du bilan de Bourbon entraîne un soulagement pour le titre, qui rebondit de 8,31% à 1,928. euros vers 11h00, malgré l'importante dilution inhérente à l'opération. L'action s'extirpe ainsi du niveau au plus bas historique auquel il évoluait depuis le 28 mai (à 1,75 euro). Elle abandonne tout de même toujours plus de 40% depuis le début de l'année, plus de 60% sur un an et a même vu sa valeur fondre de 90% au cours des cinq dernières années. La faute à une situation financière qui n'a cessé de se détériorer lors des derniers exercices, en partie à cause de la violente chute des cours de l'or noir observée entre mi-2014 et mi-2017 qui a incité les clients de Bourbon à réduire drastiquement leurs investissements.
Avec la nouvelle offre, les banques de Bourbon prendraient le contrôle du groupe
Comme annoncé mi-mars dernier, les principaux créanciers -comprenant notamment BNP Paribas, Crédit Mutuel Alliance Fédérale, Natixis et Société Générale, ainsi que le géant bancaire chinois ICBC, premier crédit-bailleur de Bourbon- et les loueurs de navires du groupe ont confirmé, mercredi avant Bourse, le dépôt d'une offre de restructuration de la dette du spécialiste tricolore des services maritimes pour l'offshore pétrolier et gazier.
Celle-ci prévoit "l’apport de nouvelles liquidités à hauteur de 120 millions d’euros et implique la conversion de plus de 1,4 milliard d’euros sur 2,7 milliards d’euros de dette du Groupe Bourbon en capital de Bourbon Corporation" indique le communiqué publié mercredi avant Bourse par le groupe. À l'issue de cette opération, l'ensemble des créanciers et loueurs de navires détiendraient 93% du capital de Bourbon.
"Cette réduction de plus de la moitié de l'endettement du groupe (...) et l'apport de nouvelles liquidités par les principaux créanciers permettraient de préserver l'emploi et l'outil industriel ainsi que la mise en œuvre par le groupe Bourbon de son plan d'actions", déclarent les créanciers. Cette offre permettrait également, selon eux, au groupe français présent dans 47 pays et qui emploie 8.200 salariés à travers le monde, "de maintenir sa position de leader du marché des services maritimes à l’offshore pétrolier et gazier". Valable jusqu'au 27 juin 2019, elle reste toutefois soumise à des conditions suspensives, notamment de "due diligences".
Les créanciers rappellent, dans leur communiqué, avoir accepté, en 2017, "de consentir des efforts substantiels sous la forme de l’allongement de la maturité de l'endettement" de Bourbon, après des discussions ayant duré douze mois. Insuffisant puisque dès de début de l'année 2018, en l'absence de la reprise attendue du marché, le groupe avait dû demander à ses créanciers d’accepter la suspension de tous paiements, en capital, intérêts et loyers, afin de préserver sa capacité à financer ses besoins opérationnels. Les créanciers espèrent, cette fois-ci, "aboutir à une solution amiable rapide" afin de mettre un terme à trois années de discussions de restructuration.
Les investisseurs soulagés de voir s'éloigner le risque de faillite
Concernant la réaction du titre, Nicolas Royot, analyste en charge du dossier chez Portzamparc estime qu'elle "vient peut être d'un soulagement de voir s'éloigner le risque de faillite", même si, "le scénario annoncé ce matin est sans surprise". Pour rappel, les investisseurs avaient sanctionné le titre Bourbon mi-mars dernier, à l'annonce, par le groupe, des propositions de partenariats financiers reçues pour alléger sa dette, craignant une dilution massive du capital - laquelle devrait donc effectivement avoir lieu.Recevez toutes les infos sur BOURBON en temps réel :
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