(BFM Bourse) - Le marché parisien a flanché de 1,7% avant un probable ralentissement des échanges pour la dernière partie de la semaine. La Bourse restera ouverte jeudi mais beaucoup d'opérateurs devraient s'absenter à l'occasion de l'Ascension.
Les marchés d'actions ont connu mercredi un nouveau coup de mou, qui a ramené l'indice tricolore à son plus bas niveau depuis le 25 mars dernier. Le CAC 40 a abandonné 1,7% à 5222,12 points, dans un volume de 3,67 milliards d'euros, alors que la Chine a donné à entendre qu'elle pourrait mener la vie dure aux Etats-Unis en coupant le robinet d'exportation des terres rares, des minéraux indispensables actuellement à la production d'équipements de haute technologie.
Cette menace intervenait alors que Donald Trump a de son côté brandi la menace d'un nouveau renchérissement des taxes douanières. Depuis le 10 mai, les taxes ont déjà grimpé de 10 à 25% sur des biens chinois importés représentant 200 milliards de dollars de marchandises.
Les indices européens ont également souffert d'une mauvaise nouvelle en provenance d'Allemagne, où le nombre de demandeurs d'emplois nouvellement inscrits a bondi de 60.000 en mai, contre 8000 anticipé par les analystes. Le Dax allemand cédait 1,48% de son côté.
D'un point de vue technique, "depuis un mois les marchés sont en consolidation de la hausse de début d'année, cela peut durer quelques semaines comme tout l'été", a indiqué Nicolas Chéron, responsable de la recherche marchés pour Binck.fr. "On peut revoir les 5250 [points], comme est possible un dérapage à 5100", juge l'analyste qui ne voit "aucune raison de courir à l'achat" dans ce contexte.
Wall Street se dirigeait également vers son plus bas depuis plus de deux mois, avec 1,14% de repli du S&P 500, -1,2% sur le Nasdaq et -1,43% pour le Dow Jones, pénalisé notamment par le recul de 2,3% de Boeing alors que le patron de l'IATA (International Air Transport Association) a indiqué qu'un retour du B737 MAX dans les airs pourrait ne pas intervenir avant août.
Sur le marché parisien, l'automobile et le luxe ont été comme il fallait s'y attendre parmi les secteurs les plus attaqués : Valeo a perdu 4,2%, Michelin 3,5% et Kering 3,8%. Valeur également très "sino-sensible", Pierre et Vacances a dégringolé de 7,5%.
Elior a reculé de 3,88% après des résultats semestriels en-deçà des attentes, touchant ainsi un nouveau plus bas historique. Casino a pour sa part rétrogradé de 4% (consécutivement il est vrai à trois séances de net rebond) après la dégradation de sa note par S&P et le renoncement à verser un acompte sur dividende..
ArcelorMittal a lâché plus de 4% alors que le groupe sidérurgiste va encore diminuer sa production d'aciers plats (notamment très utilisés dans l'automobile).
Mais c'est Ipsos qui s'est retrouvé à la clôture en dernière place du peloton du SBF, perdant 5% alors que le titre avait débuté la séance à l'équilibre.
Parmi les rares hausses se sont distinguées plusieurs biotechs, sociétés toujours risquées dans l'absolu mais peu corrélées au marché. GenSight a grimpé de 18% après les conclusions d'experts d'opinion quant à la validité de ses études sur une thérapie génique destinée à une affection des cellules de la rétine appelée neuropathie optique de Leber (NOHL), confortant la société dans son choix de déposer une demande de mise sur le marché. AB Science est remonté de 17,7% après la levée de la suspension des essais cliniques qu'avait prononcé l'ANSM en France.
Enfin Europacorp, en procédure de sauvegarde,a plus que doublé de valeur après un article paru dans Les Echos rapportant l'intérêt de Pathé pour prendre une participation majoritaire.
Du côté de l'or noir, les cours reculent malgré la situation géopolitique, les opérateurs redoutant les effets d'une prolongation du conflit commercial sino-américain sur la croissance économique et donc sur la demande de pétrole. Le WTI plongeait de 3,62% à 57 dollars et le Brent de 2,55% à 66,92 dollars.
S'agissant des devises, l'euro reculait de 0,22% à 1,1137 dollar en fin de séance européenne.