(BFM Bourse) - La Bourse de Paris essuie sa plus forte baisse de l'année, minée par le regain de tensions sur le marché obligataire. Le CAC 40 perd 1,99% à 7.708,02 points ce jeudi soir.
La Bourse de Paris accuse le coup malgré de nouveaux chiffres de l'inflation positifs aux Etats-Unis. Le CAC 40 a encaissé ce jeudi soir son plus fort repli de l'année, avec une baisse de 1,99% à 7.708,02 points. Il a même perdu près de 2,2% à 7.692.72 points au plus fort de la journée, vers 17h15.
L'indice vedette parisien a accéléré à la baisse dans l'après-midi avec de nouvelles tensions sur le marché obligataire. Le taux d'emprunt à dix ans de la France continue de monter et l'écart avec l'Allemagne est au plus haut depuis 2017.
Pourtant, les dernières statistiques relatives aux prix aux Etats-Unis auraient pu jouer les amortisseurs. L'indice des prix à la production s'est contracté contre toute attente de 0,2% en mai, après une progression de 0,5%. Un chiffre qui vient conforter les signes d'un ralentissement de l'inflation aux Etats-Unis.
Mardi, l'indice de prix cette fois-ci côté consommateur avait en effet progressé de 0,2% en mai (hors alimentation et énergie), et de 3,4% sur un an, soit en dessous des attentes logées respectivement à 0,3% et 3,5%.
Mais ces chiffres interviennent trop tard pour faire infléchir la Réserve fédérale américaine. Mercredi soir, la banque centrale américaine a, comme attendu, laissé ses taux inchangés à l'issue de sa dernière réunion de politique monétaire.
Les marchés ont aussi pris acte du "dot plot" (le "nuage de points"), c'est-à-dire les projections économiques et monétaires des membres la Fed, laissant apparaître une seule baisse de taux cette année, contre trois précédemment.
"La projection médiane du graphique en pointillés a pris une tournure 'hawkish' (restrictive, NDLR), n'indiquant plus qu'une seule baisse de taux en 2024, contre les trois baisses précédemment anticipées en mars", note Whitney Watson de Goldman Sachs Asset Management.
"À cela on peut ajouter que les estimations d’inflation ont été remontées pour 2024, 2025 et 2026", complète John Plassard de Mirabaud qui estime que "des prises de bénéfices" pourraient s'observer sur les indices.
L'automobile à la casse
Du côté des valeurs, c'est simple, seul le titre Hermès International (+0,56%) n'a pas été emporté par le repli du marché parisien.
Sinon, les 39 valeurs du CAC 40 ont clôturé dans le rouge, notamment les constructeurs automobiles Stellantis (-2,7%) et Renault (-2,3%). Stellantis a d'ailleurs indiqué, en amont de sa journée dédiée aux investisseurs, qu'il comptait augmenter la part de ses résultats allouée au versement du dividende, en 2025.
Hors CAC 40, Alstom termine en repli de 4,5% après avoir bouclé son augmentation de capital de 1 milliard d'euros, parachevant ainsi un plan de désendettement de 2 milliards d'euros.
Clariane, l'ex-Korian a reculé de 9,5% après avoir donné le coup d'envoi ce jeudi d'un appel au marché destiné à muscler sa structure financière.
Du côté des petites et moyennes capitalisations, Nhoa a flambé de 81,5% pour se caler sur le prix de l'OPA simplifiée annoncée par son actionnaire majoritaire.
Vente-unique.com a plié de 1,9% alors qu'il a annoncé la réanimation du site d’ Habitat, ce jeudi.
Sur les autres marchés, l'euro grappille 0,1% face au dollar à 1,0758 dollar. Le pétrole recule. Le contrat d'août sur le Brent de mer du Nord perd 0,5% à 82,20 dollars le baril, tandis que celui de juillet sur le WTI coté à New York cède 0,6% à 78,06 dollars le baril.