(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a perdu l'appétit pour le risque. En forte hausse la veille, le CAC 40 cède près de 1% en réaction à l'annonce d'une croissance plus soutenue de l'économie américaine au troisième trimestre. Les investisseurs en sont convaincus: la Fed ne lèvera pas le pied sur ses hausses de taux dans les prochains mois.
Viendra ou ne viendra pas? En tout cas le traditionnel "rallye de fin d'année" pourrait être menacé par les discours restrictifs des banquiers centraux. Et la statistique du jour devrait leur donner raison. L'annonce d'une croissance plus forte que prévu de l'économie américaine au troisième trimestre ravive les craintes quant à une poursuite du resserrement monétaire de la Banque centrale américaine.
Depuis cette année, les bonnes nouvelles donc sont considérées comme mauvaises. En légère baisse avant la statistique, le CAC 40 a brusquement décroché en réaction à cette statistique témoignant, une nouvelle fois, de la robustesse de la première économie mondiale.
L’indice vedette efface une partie de ses gains engrangés la veille (+2,01%), en clôturant en repli de 0,95% à 6.517,97 points.
Une hausse surprise du PIB américain
L’économie américaine ne montre pas de signes de faiblesse. Bien au contraire, la croissance du produit intérieur brut a été révisée à la hausse au titre du troisième trimestre, à 3,2% en rythme annualisé contre 2,9% précédemment, alors que les économistes attendaient un statu quo. Malgré les hausses de taux, la consommation des ménages n’a pas faibli cet été. Entre juillet et septembre, les consommateurs américains ont été plus actifs que prévu, précise le département du Commerce.
Du côté du marché de l'emploi, celui-ci reste solide également. Les inscriptions au chômage ont légèrement augmenté à 216.000 la semaine passée. Elles restent néanmoins en dessous des attentes du consensus (220.000) et de la moyenne mobile sur quatre semaines s'établit à (221.750).
Mercredi, la confiance du consommateur américain s'est également montré plus solide qu'attendu. L'enquête du Conference Board avait alors montré une hausse surprise du moral des consommateurs américains à 108,3 points contre 101,4 points en novembre, un sommet depuis avril. Ce sont autant de signes de résilience de l'économie américaine qui vont conforter la Fed dans la poursuite de sa politique stricte en matière de taux.
La fébrilité est donc revenue habiter les esprits des marchés à la veille de la publication de l’indice PCE, la jauge préférée de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour mesurer l’inflation.
En Europe, les opérateurs n’en ont pas fini avec les hausses de taux. La Banque centrale européenne a réaffirmé sa détermination à terrasser l’inflation. "Les hausses de 50 points de base (0,50 point de pourcentage, NDLR) pourraient devenir la nouvelle norme à court terme" et "pour un certain temps", a réaffirmé au journal Le Monde le vice-président de la Banque centrale européenne Luis de Guindos.
Orpea en queue du SBF 120
Du côté des valeurs, Orpea se retrouve une nouvelle fois en queue de peloton (-5,3%) et accuse la plus forte baisse du SBF 120 ce jeudi et même depuis le début de l’année, après avoir plus que doublé le montant des dépréciations d’actifs que la société prévoit de passer à fin 2022.
Dassault Aviation n'a pas profité longtemps (0,06%) de l’annonce de la Colombie. Bogota a indiqué hier soir avoir présélectionné le Rafale en vue d’une commande portant potentiellement sur 16 appareils. Aucun contrat n’a encore été signé.
Le spécialiste des catamarans Fountaine Pajot clôture en hausse de 1,5% après avoir livré ses résultats annuels pour l’ensemble de son exercice 2021-2022 clos en août dernier.
Arcure a progressé de 2,7%, le spécialiste de la sécurité des engins industriels, a annoncé en début de semaine avoir enregistré des prises de "commandes historiques" entre janvier et novembre 2022.
Sur les autres marchés, l’euro repasse sous les 1,06 dollar à 1,0588, le billet vert reprenant quelques couleurs après les chiffres de la croissance américaine. Les cours du pétrole évoluent en ordre dispersé. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en février est en légère baisse à 82,12 dollars le baril tandis que le WTI coté à New York de même échéance avance de 0,1% à 78,38 dollars le baril.