(BFM Bourse) - L'indice parisien a repris un peu du terrain concédé ces dernières séances, après des chiffres d'inflation légèrement inférieurs aux attentes aux États-Unis. Les investisseurs ont cependant gardé un œil attentif aux dernières actualités commerciales et géopolitiques, et espèrent un cessez-le-feu en Ukraine.
La Bourse de Paris s'est remis en ordre de marche ce mercredi 12 mars, après avoir perdu 3,2% sur l'ensemble des trois précédentes séances. Son indice vedette, le CAC 40 clôture en hausse de 0,59%, à 7.988,96 points ce qui s'avère donc insuffisant pour rester au-dessus des 8.000 points.
Les investisseurs ont pris acte des chiffres de l'inflation américaine pour le mois de février. Le mois dernier, l'indice des prix à la consommation hors prix de l'énergie et alimentaire a progressé de 3,1% sur un an là où le consensus attendait une hausse de 3,2% toujours sur un an.
"En théorie, le mois de février est le premier pour lequel il aurait été possible de voir un petit effet des hausses de droits de douane car la première hausse de 10 points contre la Chine a pris effet au début de ce mois. Mais rien n’est réellement décelable pour le moment", remarque Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPRAM.
"La question est maintenant de savoir si ce rapport est simplement un signe qui plaira à la Réserve fédérale et ouvrira des perspectives de nouvelles baisses, ou un signe d'inquiétude concernant la croissance", ajoute de son côté Florian Ielpo, chef de la recherche macroéconomique chez Lombard Odier.
Le marché doit aussi digérer les nombreuses actualités sur le front géopolitique et commercial. Ce mercredi, les droits de douane américains de 25% sur les importations d'aluminium et d'acier du monde entier. L'Union européenne a annoncé qu'elle riposterait en appliquant des taxes sur une série de produits américains à compter du 1er avril.
"Ces politiques protectionnistes n’aboutiront certainement pas à la prospérité économique souhaitée pour les États-Unis", souligne Sebastian Paris Horvitz, de LBPAM.
"Les 25% de taxes douanières sur l’acier et l’aluminium qui prennent effet aujourd’hui renchériront les coûts de l’industrie américaine sans gain pour quiconque. En fait, c’est plutôt le risque de récession outre-Atlantique qui est en train de monter", ajoute-t-il.
Le Mexique et le Brésil ont quant à eux respectivement annoncé ne pas lancer de représailles immédiates aux taxes douanières américaines sur l'acier et l'aluminium.
Gros coup de pompe pour Puma
Du côté des valeurs, Rheinmetall a bondi de 9,6%, inscrivant un record à la clôture (1.265 euros) et en séance (1.279,50 euros) salué pour avoir livré des résultats 2024 record à tous les étages. Les analystes s'attendent aussi à ce que le groupe de défense relève ses objectifs cette année avec l'augmentation des dépenses militaires en Europe.
En revanche, Puma a connu une séance noire (-19,9%) sanctionné pour ses perspectives décevantes pour 2025.
Inditex a aussi été châtié à la Bourse de Madrid (-7,5%), non pas pour ses résultats 2024 qui ont été les plus élevés de son histoire mais pour une progression décevante de ses ventes sur le début d'exercice 2025-2026.
À Paris, la saison des résultats pour les entreprises majeures de la cote est désormais dans le rétroviseur, avec un bilan plutôt mitigé comme nous l'avions indiqué dans un précédent article.
Clariane a bondi de 14,4%, le titre de l'exploitant de maisons de retraite a bénéficié d'une note de BNP Paribas Exane qui a relevé son opinion à "surperformance" contre neutre. Ce même intermédiaire financier a aussi repris le suivi d'Emeis (+2%) à "superformance".
Bureau Veritas a rendu 1,3%, lesté par une opération de cessions d'actions à terme de la part de Wendel.
Sur les autres marchés, l'euro perd 0,1% face au dollar à 1,0908 dollar. Le pétrole bondit après une hausse légèrement moins affirmée qu'attendu des stocks de pétrole aux États-Unis la semaine passée. Le contrat de mai sur le Brent de mer du Nord gagne 2% à 70,34 dollars le baril tandis que celui d'avril sur le WTI coté à New York prend 2,2% à 67,73 dollars le baril.