(BFM Bourse) - Le spécialiste des tests, inspections et de la certification a livré des résultats annuels dépassant les attentes à peu près partout. Mais l'action recule nettement ce mardi 25 février. Comment l'expliquer?
Dernier arrivé sur le CAC 40 (le groupe a rejoint l'indice le 20 décembre), Bureau Veritas a connu un début d'année chargé. Le spécialiste des "TIC" (tests, inspections, certification) avait ouvert en janvier des discussions avec son concurrent suisse SGS en vue d'un potentiel rapprochement.
Cette union aurait alors créé de très loin le plus important acteur sur un marché atomisé. Mais certains analystes redoutaient que ce rapprochement se traduise par des pertes de clients et notait que Bureau Veritas se trouvait dans une bien meilleure forme que son rival helvétique. Autrement dit, le groupe français n'avait pas forcément intérêt à s'unir à SGS. In fine, les discussions entre les deux sociétés n'ont pas abouti et ont pris fin le 27 janvier dernier.
C'est dans ce contexte que Bureau Veritas a publié ses résultats au titre de l'exercice 2024, ce mardi 25 février. Cette publication est qualifiée de "bon cru" par Oddo BHF.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Une rentabilité un peu juste
Au quatrième trimestre, la société a dégagé une croissance en données comparables de 9,6% dépassant les attentes des analystes, logées à 9%, selon un consensus cité par Royal Bank of Canada. Jefferies évoque une croissance "robuste" sur le trimestre.
Sur l'ensemble de 2024, les revenus de Bureau Veritas s'établissent à 6,24 milliards d'euros, en croissance organique (hors variation de périmètre et des changes) de 10,2% sur un an.
Le résultat opérationnel ajusté s'est inscrit à 996,2 millions d'euros, en hausse de 7,1% sur un an, tandis que la marge correspondante s'est établie à 16% contre 15,9% en 2023.
Le bénéfice net augmenté de 13% à 569,4 millions d'euros. Le flux de trésorerie disponible a, de son côté, atteint 843,3 millions d'euros, en hausse de 32,4% sur un an, contre un consensus à 689 millions d'euros.
Royal Bank of Canada met en avant cette génération de cash "forte" qui s'est opérée alors que la société connaît une forte croissance.
Toutefois, la banque canadienne souligne que la marge opérationnelle ajustée du second semestre s'avère "un poil" moins élevée qu'attendu.
Oddo BHF tient un discours similaire notant que, in fine, la marge opérationnelle annuelle s'avère "seulement" en ligne avec les attentes.
"Nous analysons positivement cette publication, bien qu’elle ne soit pas aussi impressionnante que certains auraient pu le penser (notamment sur les marges)", conclut le courtier.
Des craintes de ventes d'actions de la part de Wendel?
Concernant ses perspectives pour 2025, Bureau Veritas table sur "une croissance organique modérée à élevée à un chiffre" de ses revenus, ce que l'on peut grossièrement traduire par un chiffre situé entre 4% et 9%, et une hausse de sa marge opérationnelle ajustée hors effets de changes. Jefferies juge "rassurants" ces objectifs.
"Les perspectives sont conformes au consensus actuel et Bureau Veritas reste confiant dans la réalisation de sa stratégie en tant qu'entreprise autonome après l'abandon des pourparlers de fusion avec SGS", ce qui constitue "une déclaration rassurante", souligne de son côté Royal Bank of Canada.
Et pourtant Bureau Veritas chute de 4,4% ce mardi vers 12h30 après la publication de ces résultats, accusant la plus forte baisse du CAC 40.
Outre une rentabilité peut-être un peu juste, un intermédiaire financier évoque une autre piste d'explication.
"Les résultats sont très bons et pourtant l'action recule ce qui est assez incompréhensible. Peut-être qu'au vu de ces bons résultats, le marché redoute que Wendel vende de nouveau des actions sur les marchés. On sait que les discussions avec SGS auraient pu constituer, pour eux, une potentielle porte de sortie", développe cet intermédiaire financier.
Wendel détient actuellement 26,5% du capital de Bureau Veritas, au sein duquel la société d'investissement était entrée en 1995. Sa participation a culminé jusqu'à 99,2% en 2004 avant l'introduction en Bourse du spécialiste des TIC en 2007. Wendel est actuellement en phase de désengagement progressif. En avril 2024, la société d'investissement avait vendu 9% du capital pour un total de 1,1 milliard d'euros.
À l'issue de la publication de la société, Oddo BHF a réitéré son conseil à "surperformance" sur l'action. "Bureau Veritas reste décoté de 22% par rapport à SGS. Cette décote semble excessive au regard de l’excellente dynamique de Bureau Veritas", développe le bureau d'études.
Recevez toutes les infos sur BUREAU VERITAS en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email