(BFM Bourse) - Les deux groupes, qui avaient confirmé des discussions en vue d'un potentiel rapprochement, ont décidé de ne pas aller plus loin. Les deux sociétés vont se concentrer sur leurs plans stratégiques respectifs.
Le big bang dans le secteur des TIC (tests, inspections, certifications) n'aura pas lieu. Le français Bureau Veritas et le suisse SGS, deux des plus grands acteurs de cette industrie, avaient confirmé mi-janvier avoir pris langue en vue d'un potentiel rapprochement.
Mais ces discussions ne se sont pas avérées fructueuses. Dans des communiqués distincts, les deux sociétés ont annoncé qu'elles avaient décidé d'arrêté leurs échanges sans aller plus loin.
"Les discussions n'ont pas abouti à un accord et sont terminées", a annoncé SGS. La société suisse a déclaré qu'elle allait se concentrer sur son plan stratégique "Strategy 2027 Accelerating Growth, Building Trust", qui avait été dévoilé en janvier 2024.
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"Consolidation du secteur"
"Bien qu’une forte conviction existe autour du potentiel de création de valeur lié à la consolidation du secteur des Tests, Inspection et Certification (TIC), Bureau Veritas annonce que ces discussions ont pris fin et n’ont pas abouti à un accord", a de son côté déclaré le pensionnaire du CAC 40.
Le groupe français va, lui aussi, se focaliser sur son plan stratégique "Leap 28" qui avait été présenté en mars 2024. Cette feuille de route doit permettre à l'entreprise tricolore de figurer dans les trois premiers acteurs du secteur dans 90% de ses activités d'ici à fin 2028 contre 75% en 2023.
À la Bourse de Paris, l'action Bureau Veritas perd 2,9% en début de séance, accusant l'une des plus fortes baisses du CAC 40.
Une potentielle fusion entre Bureau Veritas et SGS aurait donné naissance au premier acteur du secteur des TIC. L'entité combinée aurait affiché des revenus combinés d'environ 13 milliards d'euros (sur la base des résultats 2023) et une capitalisation boursière d'environ 31 milliards d'euros.
Ce qui aurait permis à cette entreprise de bénéficier d'un avantage significatif en termes de taille, alors que le secteur des TIC reste atomisé. Selon Royal Bank of Canada, les dix plus gros acteurs du secteur se partagent environ 25% d'un marché estimé à environ 150 milliards d'euros.
Bureau Veritas était "en position de force"
Le perspective d'un tel rapprochement avait également suscité des réserves de la part des analystes. Oddo BHF avait pointé des risques de synergies négatives.
"Dans le secteur TIC, les entreprises clientes n’accordent pas toujours 100% de leur volume d’activité à un seul prestataire afin de gérer les risques. La raison à cela est que le secteur TIC est lié aux accréditations de ces acteurs (il faut être accrédité pour effectuer tel ou tel test, inspection ou certification)", expliquait le courtier.
"Si un acteur, pour quelque raison que ce soit, perdait sa certification, il faut alors que son client soit en mesure d’allouer ses flux rapidement à un autre acteur, sans reprendre tous les process de zéro. Aussi, dans la mesure où SGS et Bureau Veritas sont les deux plus grands acteurs, il est probable que l’un soit fournisseur secondaire là ou l’autre est fournisseur principal (et vice-versa). En cas de fusion, il est probable qu’un nouveau fournisseur secondaire soit choisi, rendant l’opération créatrice de synergies négatives", développait Oddo BHF.
Jefferies disait, de son côté, "constater que de nombreuses activités liées aux TIC restent des activités relativement locales dont l'intégration peut prendre du temps, avec des différences culturelles entre les organisations et un risque de 'dis-synergies".
Pour le bureau d'études indépendant Alphavalue, si une telle fusion aurait crée un champion, il restait à connaître les termes de cette opération pour en déterminer son attrait.
Sur ce dernier point, Alphavalue notait que Bureau Veritas affichait une meilleure forme que SGS. Le groupe français a, au cours des deux trois dernières années, diversifié son portefeuille d'activités et affiché à la fois une plus forte croissance et une marge plus élevée, soulignait le bureau d'études.
Alphavalue en déduisait que Bureau Veritas était "en situation de force" pour négocier les termes de cette fusion"."Compte tenu de ces facteurs, nous pensons que BV devrait être en mesure d'obtenir de meilleures conditions dans le cadre de la fusion, ce qui déterminerait si la fusion est lucrative ou non", expliquait le bureau d'études.
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