(BFM Bourse) - Le conseil scientifique d'Euronext a annoncé ce changement ce mardi. Cette modification au sein de l'indice sera effective à compter du lundi 23 décembre.

C'était attendu: Vivendi va quitter le CAC 40 et sera remplacé par Bureau Veritas, a annoncé ce mardi 17 décembre le conseil scientifique d'Euronext, l'organe en charge de la composition des grands indices de la place de Paris. Ces changements seront effectifs à compter du lundi 23 décembre.

La sortie de Vivendi du CAC 40 n'est pas une grande surprise. Après sa scission en quatre entités cotées, lundi, le groupe présent dans les médias et les jeux vidéo a mécaniquement perdu une grande partie de sa capitalisation boursière.

Avec la prise d'indépendance boursière de Canal+ (introduite à la Bourse de Londres), de Havas (Amsterdam) et de Louis Hachette Group (sur Euronext Growth) Vivendi ne pèse à l'heure actuelle plus que 2,6 milliards d'euros en Bourse contre 8,5 milliards d'euros avant sa scission.

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Vivendi devenu bien trop petit

Cette capitalisation boursière est à des années-lumière de la taille adéquate pour le CAC 40. Pour donner un ordre d'idée, Teleperformance (dont la place sur le CAC 40 paraît menacée) et Edenred, les deux plus petites capitalisations hors Vivendi, pèsent respectivement 4,8 milliards d'euros et 7,6 milliards d'euros.

Rappelons que la capitalisation flottante, c'est-à-dire la capitalisation qui comprend les titres en libre circulation et non détenus par les investisseurs de long terme, comme la famille Arnault chez LVMH, constitue l'un des deux grands critères (mais pas les seuls) sur lesquels se base le conseil scientifique d'Euronext, avec les volumes.

Après sa scission, Vivendi ne détient plus qu'une seule entreprise à 100%, à savoir Gameloft. Vivendi SE possède encore plusieurs participations minoritaires (Banijay, Prisa, Telecom Italia…) avec notamment sa part d'un peu moins de 10% dans la maison de disques Universal Music Group (UMG). Ces quelque 10% sont censés peser, sur la base de la capitalisation d'UMG, environ 4,4 milliards d'euros. Or Vivendi n'affiche que 2,6 milliards d'euros de capitalisation boursière. Le marché inflige donc une importante décote de holding au groupe.

Bureau Veritas, près de 200 ans après sa création

Du côté de Bureau Veritas, le spécialiste des TIC (tests, inspections et certification) a été identifié depuis un bon moment comme un prétendant à l'accession au CAC 40. Nous l'avions d'ailleurs cité dans un précédent article de décembre 2023. Sa capitalisation boursière de 13,5 milliards d'euros, s'avère bien plus en ligne avec les standards du CAC 40 que celle de Vivendi.

La société connaît un beau parcours cette année à la Bourse de Paris, prenant 30% depuis le 1er janvier. Bureau Veritas a livré des publications satisfaisantes et a notamment relevé, en juillet, ses objectifs pour 2024, chose rare pour les grands groupes cotés cette année. Fin octobre, Bank of America louait la croissance du groupe, qui s'était élevée à 13,3% en données comparables au troisième trimestre. L'établissement confirmait que Bureau Veritas était sa valeur préférée au sein de son secteur.

Fondé en 1828 et à la base spécialisé dans l'inspection des navires, Bureau Veritas va donc faire son entrée dans l'élite de la Bourse de Paris.

"En intégrant le CAC 40, Bureau Veritas renforce davantage la diversité sectorielle de l'indice parisien, élargissant ainsi l’exposition de l’indice au secteur des Services aux Entreprises et à celui du test, de l'inspection et de la certification (TIC)", a fait valoir la société dans un communiqué.

"Cette reconnaissance est l'aboutissement d'une année remarquable pour Bureau Veritas, marquée par le lancement de notre nouvelle stratégie LEAP 28 qui vise à générer une amélioration significative de la performance et des rendements pour les actionnaires. Bureau Veritas opère sur un marché en croissance porté par des tendances séculaires fortes telles que la transition énergétique, le développement durable et l’investissement accru dans les infrastructures", a déclaré Hinda Gharbi, directrice générale du groupe, citée dans le communiqué.