(BFM Bourse) - Alors que l'OTAN réclame toujours des preuves d'un retrait "massif" des troupes russes à la frontière ukrainienne, et que les tensions géopolitiques continuent ainsi d'exercer une forte pression sur les prix de l'énergie, les marchés restent sur la défensive. Néanmoins, des signaux très rassurants sur la consommation "réelle" aux Etats-Unis, et le caractère volontairement prudent de la Fed dans ses "Minutes" ont permis de limiter les pertes sur les marchés actions, de part et d'autre de l'Atlantique. Le CAC 40, jeudi, n'aura perdu que 0,21% à 6 964 points, dans des volumes en net repli.
Les opérateurs se sont tournés vers la consommation américaine mercredi, sacrosainte consommation qui constitue le principal moteur de la création de richesse nationale outre Atlantique. Le sujet est d'autant plus sensible que les dernières publications de l'Université du Michigan sur le moral du consommateur américain ont montré une vraie faiblesse sur ce plan. Le score à 61.7 pour ce mois, en données préliminaires, constitue un point bas depuis novembre 2011. C'est pour cette raison que les opérateurs ont hâte de connaître les chiffres "réels" de consommation. Or les ventes au détail pour le mois de janvier ont bondi de 3.8% en rythme mensuel, très largement au-delà des attentes...
Par ailleurs, le rapport fédéral sur l'industrie en janvier aura largement battu les attentes, que ce soit pour la dynamique de production proprement dite (+1,4%) et le taux d'utilisation des capacités de production (77,6%).
Malgré la tonalité des "Minutes", le scénario désormais de plus en plus crédible d'une hausse de 50 pdb des taux fédéraux (Fed Funds) dès le mois prochain prend corps. "L’envolée de l’inflation augmente néanmoins le risque d’une hausse de 50 pdb des taux directeurs de la Réserve fédérale en mars, dans un contexte de pressions généralisées sur les prix", synthétise César Perez Ruiz, Responsable des investissements et CIO chez Pictet Wealth Management.
"Les hausses temporaires des prix de l'énergie et les répercussions sur la chaîne d'approvisionnement mettent plus de temps que prévu à s'estomper", relève Bénédicte Kukla, Senior Investment Officer chez Indosuez Wealth Management. "Pour l'avenir, les tensions sur le marché de l'emploi dans certains secteurs exercent une pression à la hausse sur les salaires horaires moyens (en hausse de 5,7 % sur une base annuelle en janvier, soit le taux le plus élevé depuis 15 ans) et augmentent le risque d'une inflation durable."
Côté valeurs, au sein du CAC 40, seul Unibail-Rodamco-Westfield (+4,54% à 72 euros) et ArcelorMittal (+3,20% à 27,775 euros) ont devancé Air Liquide, dont le cours a pris 2,7% après la publication de résultats annuels supérieurs aux attentes. Hors de l'indice phare c'est FDJ qui a particulièrement brillé grâce au relèvement de ses ambitions 2025, fixées lors de son introduction en Bourse. Après avoir pris plus de 7% dans la matinée, le titre se contente néanmoins d'un gain de 3% en clôture.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de mercredi en ordre dispersé, à bonne distance de leurs points bas respectifs de séance. Le Dow Jones s'est contracté de 0,16% à 34 934 points et le Nasdaq Composite de 0,11% à 14 124 points, tandis que le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, est parvenu à se hisser dans le vert (+0,09% à 4 475 points).
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1370$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 92,30$.
A suivre en priorité, à l'agenda ce jeudi, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage et l'indice manufacturier Philly Fed à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Une droite oblique de soutien a cédé lundi 14/02 sous les assauts fédérés sectoriellement du camp vendeur, dans un niveau de participation très nourri. Cette libération d'énergie vendeuse à ce stade, sur une seule séance (24/01), constitue un fait technique majeur qui caractérise l'hypersensibilité d'un marché qui s'interroge davantage et de façon continue sur les niveaux de valorisation des actions. L'entrée en bear market n'est pas formellement caractérisée, mais la situation appelle à la plus grande vigilance sous cette oblique. Elle a été réintégrée en toute fin de semaine. Nous la mettons sous surveillance rapprochée. Dans l'immédiat, le tracé d'un biseau (wedge) en données horaires est peu engageant. L'indice phare tricolore en est sorti jeudi, par le bas, dans des volumes en accélération, avant de repartir à la hausse. Une sortie définitive par le bas de ce biseau est l'option privilégiée. La rupture, sur gap très ample lundi, en est une première étape déterminante. Ce gap a été quasiment intégralement comblé mardi, sous la forme d'un pullback d'école.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7120.00 points.
Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
