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La séance de jeudi a confirmé la nervosité persistante des marchés financiers. Wall Street a enchaîné une nouvelle baisse, plombée par une cinquième séance consécutive de repli du S&P 500 et un Nasdaq toujours sous pression. En Europe, la tendance est restée indécise, le CAC 40 cédant du terrain, notamment pénalisé par les valeurs de spiritueux, fragilisées par l’accord commercial conclu entre Washington et Bruxelles qui impose un tarif de 15 % sur de nombreuses exportations européennes, sans exemption pour le vin et les spiritueux.
Le climat économique a alimenté la confusion des investisseurs. Les PMI américains ont surpris positivement, atteignant leurs plus hauts niveaux depuis plus de deux ans, signe de résilience de l’activité manufacturière et des services, mais au prix d’une inflation persistante alimentée par les hausses de droits de douane. En miroir, le marché de l’emploi montre des signaux d’essoufflement : les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont grimpé à leur plus haut depuis novembre 2021, confirmant un ralentissement graduel. Cette ambivalence brouille les anticipations sur la politique monétaire.
La Réserve fédérale est au centre de l’attention, alors que s’ouvre le symposium annuel de Jackson Hole. Les divisions internes ressortent nettement : certains gouverneurs mettent en avant les pressions inflationnistes dans les services, d’autres envisagent des baisses de taux si l’emploi se dégrade, reflétant une ligne directrice encore incertaine. À ce climat tendu s’ajoute la pression politique : Donald Trump accentue ses attaques contre Jerome Powell, tandis que la gouverneure Lisa Cook est visée par une enquête qui fragilise l’image d’indépendance de la Fed. Les marchés restent convaincus d’une baisse de taux en septembre, mais la probabilité de ce scénario s’est légèrement réduite après la publication des PMI.
Du côté des entreprises, Walmart a déçu avec un bénéfice inférieur aux attentes, sanctionné en Bourse par un recul marqué, même si le groupe a relevé ses prévisions annuelles.
Dans la technologie, Meta poursuit son offensive dans l’IA en recrutant des talents clés d’Apple et en concluant un contrat massif avec Google Cloud, tandis que Nvidia se trouve affaiblie par la suspension de la production de sa puce H20 destinée à la Chine, ouvrant un boulevard à Huawei et Cambricon.
Boeing, de son côté, tente de conclure une commande historique de 500 avions avec la Chine, dépendante d’un apaisement diplomatique, tout en faisant face à une grève de 3 200 salariés à Saint-Louis qui perturbe la production des F-15 et F/A-18.
En Europe, le compartiment du luxe et des spiritueux a pesé lourdement sur Paris. Pernod Ricard, LVMH et Rémy Cointreau ont corrigé dans le sillage des annonces sur l’accord commercial transatlantique. À l’inverse, Rheinmetall et Novo Nordisk ont soutenu les indices respectifs de Francfort et du nord de l’Europe.
Enfin, la situation de Carmat concentre les regards sur la cote parisienne. En redressement judiciaire depuis juillet, la medtech a annoncé avoir reçu une offre de reprise déposée par son président Pierre Bastid via sa société Hougou. Cette proposition sera examinée à nouveau fin septembre par le tribunal, le repreneur ayant injecté 1,3 million d’euros pour financer la trésorerie d’ici là. La société prévient cependant que l’issue reste incertaine et que la liquidation demeure un risque majeur, laissant peu d’espoir aux actionnaires et créanciers en cas d’échec.
L’équilibre fragile entre résilience économique et tensions politiques maintient les investisseurs dans l’expectative. La clé de voûte de cette semaine se jouera à 16h00, heure de Paris, avec le discours de Jerome Powell à Jackson Hole.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Techniquement, l’indice parisien a de nouveau testé avec succès son support des 7 941 points, confirmant la pertinence de ce seuil. L’invalidation du trend haussier de court terme reste donc claire. En cas d’accélération, l’indice pourrait rapidement rallier la zone des 8 200 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario haussier est valable tant que l’indice CAC 40 cote au dessus du support à 7941.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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