(BFM Bourse) - À l'aube du lancement "officiel" de la saison des résultats semestriels avec les grandes banques américaines, l'échantillon principal du marché parisien reprend de la hauteur ce lundi. Malgré le nouveau plongeon d'Atos, de plus en plus marginalisé au sein de l'échantillon du CAC 40.
Parvenu à limiter son recul hebdomadaire à -0,36% au terme d'une semaine agitée grâce à un net rebond technique vendredi (+2,07%), le CAC 40 a finalement su conserver un cap haussier en ce premier jour, encore calme, d'une semaine où la saison des publications va s'accélérer. Après avoir enfoncé le seuil symbolique des 6.500 points dans la matinée, le baromètre du marché tricolore s'est en effet redressé pour boucler la séance sur un gain de 0,46% à 6.559,25 points, dans un volume d'échanges en retrait par rapport à vendredi (2,7 milliards d'euros).
Si les opérateurs ont profité d'une séance plutôt calme pour leur retour de week-end, l'actualité va donc sensiblement s'accélérer cette semaine avec le démarrage de la saison des résultats du deuxième trimestre (et semestriels) mais aussi une série d'indicateurs macro-économiques dont l'inflation américaine et la croissance chinoise pour le deuxième trimestre. Le fait que la banque centrale chinoise ait jugé nécessaire ce lundi matin de lâcher un peu plus la bride aux banques pour relancer le crédit suggère d'ailleurs que le PIB pourrait décevoir...
La présidente de la BCE Christine Lagarde a par ailleurs prévenu d'une modification des orientations de sa politique monétaire à l'occasion de la prochaine réunion de l'institution, en lien avec sa nouvelle stratégie vis-à-vis de l'inflation. Les indications prospectives de la BCE seront ajustées, a indiqué Christine Lagarde.
Dans l'attente du lancement de la saison des résultats par les grandes banques (comme il est d'usage, les comptes de JP Morgan et Goldman Sachs étant attendus mardi) les indices new-yorkais évoluent peu lundi (+0,3% pour le Dow et +0,2% pour le S&P tandis que le Nasdaq est quasiment inchangé) vers 18h15.
Nouvelle chute en Bourse pour Atos
L'animation n'était toutefois pas encore au rendez-vous ce lundi sur le marché parisien, malgré quelques variations impressionnantes. Au sein du CAC 40 (mais pour combien de temps?), l'action Atos a essuyé une nouvelle correction carabinée, flanchant de près de 18% à la suite d'un avertissement sur ses objectifs 2021. La société, maintenue parmi l'échantillon de l'indice phare lors de la dernière réunion du conseil scientifique des indices, vaut moins aujourd'hui qu'Eurotunnel (Getlink), Orpea, FDJ, Rexel ou JCDecaux, pour ne citer que quelques unes des valeurs non membres du CAC 40. JCDecaux justement a grimpé de 10%, après le relèvement du conseil de JPMorgan, qui cible 29 euros par action.
Parmi les meilleures performances du jour au sein de l'indice vedette, derrière Sanofi (+1,8%), on retrouve notamment des sociétés des compartiments du luxe et technologique au sommet du palmarès avec Worldline (+1,5%), Capgemini (+1,4%) ou Hermès (+1,3%).
Sartorius Stedim Biotech et Eurofins Scientific -les deux plus gros non-membres du CAC à l'heure actuelle- ont encore progressé respectivement de 1,4% et 2,5%, dans un contexte d'inquiétudes grandissantes vis-à-vis du coronavirus.
Dans l'autre sens, SMCP a lâché 6,9% en clôture. Soupçonné de profiter du travail forcé de Ouïghours en Chine, le spécialiste du "luxe accessible" pâtit également de prévisions revues à la baisse de la part de Goldman Sachs, et du repli des distributeurs sur fond de craintes de nouveaux confinements. McPhy Energy a également dévissé (-11,5%) après la mise à pied de son directeur général.
Vers une reprise des essais pour AB Science
Du côté des biotechs, AB Science s'est adjugé 18,7% dans la perspective d'une reprise des trois essais que la société avait préféré interrompre début juin, ayant détecté un potentiel risque de cardiopathie ischémique lors d'une analyse rétrospective d'études précédemment menées sur le masitinib. L'ANSM a donné son feu vert au protocole renforcé qu'AB Science envisage de mettre en place, la biotech va demander sans plus attendre la reprise des études.
Le rouge restait de mise pour le marché du pétrole, avec un repli de 0,56%% du Brent européen à 75,13 dollars et de 0,62% pour le WTI américain à 74,10 dollars.
Enfin l'euro cédait 0,15% à 1,1858 dollar vers 18h10, après une progression limitée de la monnaie unique la semaine dernière, tandis que "les risques sanitaires jettent l'opprobre sur le scénario de forte reprise espéré cette année en Europe", observe Guillaume Dejean, l'analyste macro & changes de Western Union Business Solutions. "La vive recrudescence des contaminations dans le sud de l'Europe inquiète vivement les autorités politiques, et en Espagne justement la région de Catalogne a annoncé ce weekend la mise en place de nouvelles restrictions pour contrer l'avancée du variant Delta".