(BFM Bourse) - Le CAC 40 a repris 1,35% mercredi, de retour sur les 6000 points après avoir enchaîné six séances dans le rouge. Les marchés ont salué la promesse de la Banque Centrale Européenne de réduire sur l'écart des taux souverains entre les pays membres de la zone euro. Place désormais à la Fed dont la décision de politique monétaire est grandement attendue par les opérateurs.
Depuis quelques jours, les yeux étaient rivés sur la Réserve fédérale américaine alors qu'elle s'apprête vraisemblablement à relever de 0,75 point ses taux directeurs, une décision inédite depuis 1994. Mais la Banque Centrale Européenne a décidé de bousculer l'agenda du jour. Confrontée à l'augmentation des rendements obligataires et surtout à la divergence grandissante de la rémunération exigée par les investisseurs entre la dette des pays les plus solides et ceux jugés financièrement plus fragiles (le spread c'est-à-dire l'écart entre le rendement du Bund allemand à dix ans et son équivalent italien touchait mardi un plus haut niveau depuis plus de deux ans), la Banque centrale de la zone euro était obligée de passer sans plus tarder à l'action.
Le Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne a ainsi décidé de se donner plus de souplesse vis-à-vis du programme d’achats d’urgence face à la pandémie (pandemic emergency purchase programme, PEPP) qu'elle avait lancé en mars 2020, apportant au total 1850 milliards d’euros de prêts avantageux pour soutenir l'économie, en plus de ses autres programmes de soutien. En outre, le Conseil des gouverneurs a donné mandat aux services concernés pour accélérer l'achèvement de la conception d'un nouvel instrument "anti-fragmentation".
Conséquence de ces annonces, le CAC 40 a accéléré ses gains pour s'offrir une hausse de 1,35% sur les 6000 points (à 6.030,13 points précisément en clôture). Les rendements des obligations des différents pays européens poursuivaient leur repli avec par exemple une baisse de 5,3% du rendement de l'obligation du Trésor italien, à 3,994%, ou une baisse de 6% sur son équivalente espagnole à 2,90%. Le taux de l'OAT française diminuait de 5,65% à 2,237%.
Les yeux rivés sur la Fed
Outre-Atlantique, où les principaux indices ont fini en ordre dispersé mardi, la banque centrale est également de sortie ce mercredi mais dans le cadre du cours normal de ses réunions périodiques. La Fed pourrait annoncer une hausse de 0,75 point de pourcentage de son taux directeur, anticipent désormais les marchés, après 0,50 point en mai. La décision sera officialisée à partir de 20h00, heure française. Pour l'instant, les indices majeurs américains s'inscrivent dans le vert : le Dow Jones gagnait 0,54%, le S&P 500 prenait 1% tandis que le Nasdaq s'adjugeait 1,6% au moment de la clôture des places européennes.
Parmi les autres actifs, le bitcoin flanchait encore de 3% à 20.552 dollars après l'accident industriel de Celsius, tandis que l'once d'or grappillait quelques dollars (1821,88 dollars). En revanche les tarifs pétroliers reculaieent à 119,97 dollars le baril de Brent (-0,92%) et 117,24 dollars (-1,34%) le WTI.
Sur la cote parisienne, SQLI a pris la tête du contingent du SRD alors que son actionnaire majoritaire DBAY Advisors a acquis un bloc de 5,6% du capital à 38,50 euros par action, un prix supérieur de près de 25% à celui de l'OPA qu'il avait mené en début d'année, avec un demi-succès. Le titre s'est enflammé de 20%.
Maisons du Monde a profité de rachats à bon compte et s'est adjugé 11,3%.
Oeneo a bénéficié en séance de la publication des résultats "les plus élevés de son histoire" au titre de son exercice 2021-2022, dans un contexte de reprise progressive des investissements des viticulteur. Le cours de la société spécialisée dans le bouchage et l'élevage du vin, contrôlée par la famille Hériard-Dubreuil, a cependant terminé pile à l'équilibre.
EDF à la relance
La signature d'un protocole d'accord avec les Chantiers de l'Atlantique pour le développement de plateformes de production d'hydrogène en mer a permis à Lhyfe d'engranger 2,1%.
La magie du verbe a aussi opéré pour EDF, qui a pris 3,4% alors que le ministre français de l'Economie a assuré sur BFMTV que toutes les options étaient sur la table pour l'entreprise, n'écartant pas l'hypothèse de sa nationalisation (au sens d'un rachat des minoritaires donc, puisque EDF est déjà majoritairement contrôlée par l'Etat).
Au sein du CAC 40, le rebond était généralisé, ne laissant sur le bas-côté que quelques défensives comme Danone (-0,73%) ou TotalEnergies (-1,02% sous l'effet du reflux du baril).