(BFM Bourse) - Globalement stable la semaine précédente, le CAC 40 trébuche de 2% lundi face à de nouveaux confinements sévèrement appliqués en Chine, faisant craindre des perturbations supplémentaires dans les chaînes d'approvisionnement mondiales. Les cours pétroliers flanchent de plus de 5% dans le même temps.
De retour à un plus bas de deux semaines, l'indice CAC 40 a perdu 2,01% lundi à 6.449,38 points en clôture, rattrapé par les fortes inquiétudes des opérateurs sur la dégradation de la situation sanitaire en Chine, alors que Pékin a ordonné des mesures de confinement plus strictes face à la hausse des cas de Covid-19. Une politique qui risque de pénaliser non seulement l'économie chinoise, mais de se répercuter à l'échelon mondial dans la mesure où une part importante des approvisionnements passent par la Chine.
En Asie ce matin, les principaux indices chinois ont d'ailleurs connu leur plus forte chute depuis février 2020, les débuts de la pandémie, soit -5,1% pour le Shanghai Composite.
Au moment de la clôture des places européennes, Wall Street n'était pas épargné avec un recul de 1,6% pour le S&P 500, 1,3% pour le Dow et de 0,85% pour le Nasdaq Composite.
Les nuages noirs s'accumulent donc dans le ciel boursier, alors que la fin de semaine dernière a déjà vu le CAC perdre près de 2%. Le président de la Réserve fédérale américaine a refroidi les investisseurs en confirmant une probable hausse de 0,5 point du taux des Fed Funds dès la prochaine réunion, après 0,25 point à la précédente. En Europe, l'idée d'une première hausse de taux cet été pourrait se concrétiser alors que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré vendredi qu'un relèvement avant la fin de l'année était un scénario à envisager.
Un cocktail qui déplaît aux opérateurs en raison de la remontée des rendements obligataires. Le rendement des emprunts d'Etat américains est proche de 2,8% pour le dix ans, après renoué hier soir avec des plus hauts depuis la fin 2018, à près de 2,95%. En Europe, le Bund allemand à 10 ans, la référence en zone euro, atteint 0,82% et son équivalent français 1,30%.
À Paris, peu de valeurs sont parvenues à rester en territoire positif. En tête de l'indice phare, Engie a tout de même rebondi de plus de 3%, soutenu par Deutsche Bank qui a relevé sa recommandation de conserver à l'achat. Vinci a inscrit 1,3% de gains, le titre profitant également d'une note d'analyste, en l'occurrence de JPMorgan qui augmente son objectif à 114 euros tout en maintenant son conseil de surpondérer.
En légère hausse dans les premiers échanges, Vivendi a conservé 0,35% d'avance en clôture après avoir annoncé une croissance de 13,4% son chiffre d'affaires au premier trimestre, portée par le dynamisme de ses filiales Canal+ et Havas.
Technip Energies inversement a cédé 6,6%, dans le sillage du repli des cours de l'or noir. Le groupe a pourtant publié des comptes supérieurs aux attentes avec un résultat opérationnel récurrent en hausse de 17 % au premier trimestre, matérialisant une marge de 6,6%, contre 5,9% il y a un an. Hors activité en Russie, le groupe anticipe pour cette année un chiffre d’affaires ajusté compris entre 5 et 5,5 milliards d’euros et une marge opérationnelle ajustée d’au moins 6,5%.
Les craintes d'un ralentissement de la croissance mondiale, mises en lumière par la situation chinoise pèsent sur les valeurs "matières premières." ArcelorMittal a lâché 8,8% et TotalEnergies 4%, tandis que la crainte d'un calage du moteur chinois a sans surprise plombé les valeurs du luxe : Kering a perdu 4,35%, Hermès International 3,9% et LVMH 3,75%.
Profitant d'un retour d'intérêt spéculatif, Ubisoft a ajouté 9,5% aux 11,2% déjà acquis vendredi.
Sur le segment des biotechs, Erytech Pharma a flambé de 31% à l'annonce de la vente de son site de production américain pour 44,5 millions de dollars.
Grosse déception en revanche pour Valneva (-16%) alors que l'agence européenne a demandé à la biotech nantaise des données supplémentaires pour pouvoir homologuer le vaccin VLA2001 en Europe, supposant un retard pouvant aller jusqu'à plusieurs mois avant une mise sur le marché.
Sur le marché des changes, l'euro reculait à son plus bas niveau depuis avril 2020, à 1,0705 dollar en fin de journée (-0,88%).
Craignant que les confinements en Chine ne sapent la demande mondiale de brut, sans parler de la crainte de voir s'accentuer le ralentissement de la croissance mondiale, les opérateurs perdent leur appétit pour l'énergie. Le cours du Brent flanche de 6,39% à 99,29 dollars, au plus bas depuis dix jours, tandis que le WTI chute de 6,48% à 95,46 dollars.