(BFM Bourse) - La semaine a été maussade sur les marchés. Les banquiers centraux ont confirmé leur biais restrictif dans le pilotage de leurs politiques monétaires.
Changement d'ambiance à la Bourse de Paris. Euphorique la veille, la place parisienne a cédé à la morosité devant l'emballement des taux sur le marché obligataire.
Le CAC 40 termine la semaine en baisse de 0,82% vendredi à 7.129,73 points. Il a même fait une incursion sous les 7.100 points à un plus bas en séance à 7 074.63 points vers 14h00. Sur l'ensemble de cette semaine, l'indice phare de la place de Paris abandonne 1,46%.
Les banquiers centraux ont sifflé la fin de la récréation sur les marchés. Après avoir ignoré les discours des banquiers centraux sur les futures hausses de taux, les investisseurs ont pris la réalité du terrain en face. Par la voix d'un de ses responsables, la Fed a prévenu cette semaine que la partie est loin d'être gagnée face à l'inflation et que les taux devraient continuer à grimper pour calmer la hausse des prix.
L'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan s'est avéré, pour sa première estimation de février, meilleur que prévu à 66,4 contre 64,9 en janvier. Surtout, les anticipations d'inflation ont progressé à 4,2% après 3,9% le mois précédent.
Des rendements obligataires qui se tendent
Les "banquiers centraux, dans leur grande majorité, réaffirment que le resserrement monétaire de la Fed et de la BCE n’est pas terminé. Cela conduit à un rebond des taux d’intérêt qui annule la baisse qui avait suivi les réunions de banques centrales de la semaine dernière, lorsque Lagarde et Powell avaient semblé moins durs", souligne de son côté Xavier Chapard de La Banque Postale Asset Management.
Les rendements obligataires se tendent logiquement. Le rendement du Bund allemand à dix ans progresse à 2,36%, tout comme le rendement de l'obligation française de même échéance qui se tend à 2,833%. Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans progresse également, à 3,732%.
Les résultats d’entreprises ont également animé les séances de cette semaine. Et certaines ont beaucoup déçu comme Lyft, le concurrent d'Uber qui plonge de plus de 35% après avoir abandonné ses objectifs pour 2024. Adidas paye le prix fort de sa rupture avec Kanye West et cède plus de 10% à Francfort.
Les technos victimes de la hausse des taux
Au niveau des valeurs, L'Oréal a limité son recul à 0,8% après avoir publié une marge opérationnelle légèrement inférieure aux attentes en 2022, mais son activité est restée soutenue au quatrième trimestre.
L'opérateur boursier Euronext a terminé dans le vert (+1,4%). Ses résultats ont battu des records au titre de 2022 et la société a relevé son objectif de synergies tirées du rachat de la Bourse de Milan.
Hors résultats, Orpea a poursuivi son parcours boursier en dents de scie. Le titre de l'exploitant de maisons de retraite a flambé de 50%, au lendemain d'une hausse de 20%. Il avait perdu près de 18% lundi.
TotalEnergies a repris 2,6%, soit la plus forte hausse du CAC 40 alors que les prix de l'or noir remontent avec l'annonce que la Russie allait réduire en mars sa production de pétrole brut de 500.000 barils par jour. Le Brent de mer du Nord pour livraison en avril, s'adjuge 2,1% à 86,24 dollars le baril tandis que celui sur le WTI coté à New York pour mars avance de 2,05% à 79,67 dollars le baril.
La remontée des taux observée sur le marché a mis à mal les valeurs technologiques (OVHcloud a cédé -2,50%, Worldline -5%) et les groupes avec des bilans financiers fragilisés (Air France-KLM a perdu 2,6% et Faurecia -4,1%).
Du côté des petites et moyennes capitalisations, Netgem a gagné 3,3% après la cession de ses activités fibres à une filiale d'Orange.
Sur les changes, l'euro cède 0,6% face au dollar à 1,0675 dollar.