(BFM Bourse) - Le groupe de produits de beauté et de cosmétiques a enregistré une progression de ses revenus en données comparables de 8,1% au quatrième trimestre, au-dessus des attentes. La rentabilité, elle, déçoit quelque peu.
L'atterrissage s'est fait en douceur pour L'Oréal. Une décélération de la croissance du géant tricolore des cosmétiques et des produits de beauté était attendue pour la fin d'année 2022, notamment au vu d'une base de comparaison exigeante et des performances en retrait de certains concurrents. A titre d'exemple, l'américain Estée Lauder, en bien moins bonne forme que L'Oréal, a accusé une chute de 17% de ses revenus sur le trimestre allant d'octobre à fin décembre, évoquant la "pression" due à la propagation du Covid-19 en Chine en décembre.
L'Oréal n'a pas été immune à cette tendance. "En Chine continentale, le marché de la beauté a été clairement impacté par les contraintes sanitaires", a d'ailleurs relevé le groupe dans le communiqué accompagnant l'annonce de ses résultats annuels.
Mais la croissance organique (hors effets de changes et de périmètre) est restée soutenue sur le dernier trimestre de 2022, à 8,1%, marquant une légère perte de vitesse par rapport aux 9,1% du troisième trimestre. Mais cette progression s'avère nettement supérieure aux attentes des analystes qui tablaient sur une croissance organique limitée à 6,8%, selon un consensus cité par Deutsche Bank. "L'Oréal ne montre aucun signe de faiblesse", apprécie UBS.
Importants gains de parts de marché en Chine
"Nous nous félicitons de la bonne croissance organique des ventes au quatrième trimestre (en particulier dans un environnement de consommation difficile et pendant d'importants confinements en Chine)", apprécient les analystes de Royal Bank of Canada.
"Nous sommes soulagés qu'il n'y ait rien d'inhabituel inclus dans la croissance organique cette fois-ci. Nous sommes impressionnés par le fait que l'entreprise a dépassé les attentes en Asie du Nord et qu'elle n'a manqué que marginalement le coche dans le luxe, compte tenu des confinements en Chine au quatrième trimestre", développe la banque.
Sur l'ensemble de l'année 2022, le propriétaire des marques Lancôme, Garnier ou encore Maybelline a vu ses revenus s'établir à 38,26 milliards d'euros, en croissance organique de 10,9%. L'Europe a été la plus grande contributrice à la croissance, avec une progression en données comparables de 11,6%, et le groupe a franchi la barre des 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires en Amérique du Nord. L'Oréal a également enregistré d'importants gains de parts de marché en Chine: alors que le marché de la beauté a reculé de 6% en 2022 dans le pays, le groupe a enregistré une croissance organique de 5,5%.
Néanmoins, "si nous n'avons que de bonnes choses à dire au niveau du chiffre d'affaires, la qualité de la publication se dégrade plus bas", pointe Royal Bank of Canada. Le résultat opérationnel s'avère, en effet, légèrement inférieur aux attentes à 7,46 milliards d'euros contre 7,47 milliards attendus par les analystes, selon UBS. Le taux de marge correspondant, à 19,5%, est lui aussi un peu en retrait par rapport aux anticipations des bureaux d'études (19,6%), observe Royal Bank of Canada.
Dernière ligne du compte de résultat, le bénéfice net part du groupe s'est établi à 5,7 milliards d'euros, en hausse de 24,1% sur un an.
Le rebond chinois en ligne de mire
Si les analystes sont donc rassurés par la croissance de L'Oréal, le léger accroc sur la marge semble laisser une impression mitigée au marché. Vers 10h50, l'action L'Oréal cède 1,8% après avoir gagné plus de 1,5% à l'ouverture, dans un marché sans entrain, le CAC 40 abandonnant 0,2%.
Royal Bank of Canada s'inquiète par ailleurs de la baisse des dépenses en publi-promotionnels en valeur relative (c'est-à-dire en pourcentage des ventes) qui ont représenté 31,5% des ventes contre 32,8% un an plus tôt. La banque canadienne redoute que cette baisse des investissements au niveau des marques fragilise "le cercle vertueux" qui porte la dynamique du groupe.
Comme à son habitude, L'Oréal n'a pas donné d'objectifs chiffrés pour l'année en cours. Son directeur général, Nicolas Hieronimus, a néanmoins assuré aux analystes être "confiant" dans la capacité du groupe à afficher une nouvelle année de croissance, tant en termes de ventes que de résultats.
Nicolas Hieronimus, a également indiqué attendre "un rebond en Chine après le premier trimestre". Si les ventes de décembre et janvier ont été affectées par le contexte sanitaire, "les premiers signes de février ont été très positifs", a-t-il assuré ajoutant que L'Oréal Luxe (la division qui comprend notamment les parfums, très en vogue en Chine) bénéficierait plus particulièrement de la reprise du pays.
"Nous restons acheteurs de L'Oréal, car le titre est bien placé pour bénéficier d'un rebond de la consommation intérieure chinoise et de la reprise progressive des voyages à l'étranger en 2023", avance Stifel.
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