(BFM Bourse) - Malgré le temps agité sur les marchés financiers, l'opérateur paneuropéen annonce des résultats records en 2022. Euronext profite de sa stratégie de diversification des revenus tandis que l'intégration de Borsa Italia se passe également mieux que prévu, ce qui lui permet de relever ses objectifs de synergies d'ici la fin de 2024.

La publication d'Euronext ne déclenche pas un franc enthousiasme. Malgré l'annonce d'un chiffre d'affaires et un bénéfice net record pour l'année 2022, le titre de l'opérateur boursier paneuropéen ne gagne que 0,7%, vers 10h30.

Au cours de l'exercice 2022, Euronext a comptabilisé 1,4 milliard d'euros de revenus, 9,3% de plus qu'il y a un an tandis que le résultat net ajusté a progressé de près de 6% sur un an pour atteindre 555,3 millions d'euros l'année passée. Les revenus sont quasiment conformes avec les attentes compilées par Factset à 1,42 milliard d'euros et là ou les profits nets ajustés dépassent les attentes (551 millions d'euros). L’excédent brut d'exploitation ajusté de la période a atteint 861,6 millions d'euros, en progression de 11,7%, soit une marge correspondant de 58,7% contre 59,4% en 2021.

Une diversification payante

La correction des marchés n'a pas été en faveur de l'activité d'Euronext en fin d'année. Au cours de la seconde moitié de 2022, les volumes échangés sur les marchés se sont nettement contractés en raison notamment des incertitudes géopolitiques et sur les politiques monétaires. Au quatrième trimestre de l'année écoulée, les volumes d'échanges quotidiens sur les actions ont baissé de 17%. Et sur le mois de janvier 2023, ils ont chuté de 29,6%.

Pour réduire sa dépendance à la météo boursière, Euronext a opéré une diversification de ses revenus. L'opérateur paneuropéen a au fil des années développé des activités annexes à son coeur de métier telles que la fourniture de données financières ou le service aux entreprises cotées (gouvernance digitale, gestion des informations réglementées, etc.) Les revenus issus de ces activités ont représenté 58% du chiffre d'affaires sous-jacent (qui exclut des événements exceptionnels) en 2022, contre seulement 44% en 2018. Cette part a même progressé à 60% sur les trois derniers mois de l'année dernière.

"Nous allons continuer à explorer les opportunités qui pourraient se présenter, soit pour se développer en Europe, pour diversifier nos revenus ou pour générer plus de croissance de notre activité", a indiqué Stéphane Boujnah, le président-directeur général d'Euronext.

Un pilotage adroit des coûts

Dans un contexte inflationniste, Euronext a su maîtriser ses coûts. Les dépenses opérationnelles sous-jacentes -hors éléments récurrents- se sont inscrites en nette baisse à 606,1 millions d'euros. C'est plus que l'objectif initial de 622 millions d'euros, grâce à une discipline assidue dans le pilotage de ses coûts. Par ailleurs, l'intégration un peu plus rapide que prévu de Borsa Italiana confirme les capacités d'Euronext à fédérer efficacement différents opérateurs européens. L'opérateur paneuropéen espère réaliser un total de 115 millions d'euros de synergies d'ici la fin de l'année 2024, contre 100 millions prévus précédemment et un objectif initial de 60 millions d'euros, grâce à l'internalisation des activités de compensation et à la migration d'un centre de données.

De plus, la forte génération de trésorerie a permis de ramener le montant de la dette nette à 2,6 fois l'Ebitda à 2022, contre un ratio qui avait flambé à 3,2 avec le rachat de Borsa Italia. D'ailleurs, S&P a salué les efforts de désendettement de l'opérateur paneuropéen. L'agence de notation américaine a relevé sa note de crédit, la faisant passer de "BBB, perspective positive" à "BBB+, perspective stable".

L'amélioration du bilan permet à Euronext "d'explorer les opportunités qui pourraient se présenter, soit pour se développer en Europe en vue d'une diversification de ses revenus ou soit générer plus de croissance de l'activité", indique le dirigeant, laissant entendre que d'autres acquisitions sont envisageables.