(BFM Bourse) - L’indice parisien a cédé 1,68% vendredi, à l’issue d’une séance marquée par la fermeté du discours du président de la Fed, Jerome Powell, et par des informations de presse sur la prochaine réunion de la BCE. Sur l’ensemble de la semaine le CAC 40 a perdu 3,41%.
Le CAC 40 finit la semaine comme il l'a commencée: sur une bien mauvaise note. L’indice phare de la place parisienne a clôturé la séance de vendredi sur une baisse de 1,68% à 6.274,26 points, repassant sous les 6.300 points. Le CAC 40 enchaîne par ailleurs une deuxième semaine consécutive dans le rouge, cédant 3,41% de lundi à vendredi.
L’ensemble de marchés européens ont terminé dans le rouge. Le DAX 40 de Francfort a cédé 2,3%, le FTSE MIB de Milan a abandonné 2,5% tandis que le FTSE de Londres a reculé de 0,7%.
De nombreux éléments ont provoqué la chute des marchés européens.Très attendu au tournant, le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell a fait preuve de fermeté dans sa volonté de lutter contre l’inflation, à l’occasion de son discours prononcé dans le cadre de la conférence des banquiers centraux de Jackson Hole.
Revenir à la stabilité des prix "prendra du temps" et entraînera "une longue période de croissance plus faible" ainsi qu'"un ralentissement du marché du travail", a-t-il martelé. Le banquier central a également prévenu que la lutte contre l’inflation ferait "souffrir les ménages et les entreprises américains". La Fed veut ramener la hausse des prix autour de 2%, et cette politique aura "une série de "coûts regrettables", a-t-il également affirmé.
"Il a été sans équivoque", a réagi Quincy Krosby de LPL Financial, cité par l’AFP, "alors qu'il avait été critiqué après la dernière réunion de la Fed (en juillet) pour avoir été ambigu, ce qui avait créé de la confusion sur les marchés", certains investisseurs imaginant que la Réserve fédérale s'apprêtait à lever le pied.
Vers une hausse de taux de 0,75% pour la BCE?
La baisse des marchés européens a également été alimentée par des informations de presse autour de la prochaine réunion de la Banque centrale européenne (BCE). Selon l’agence Reuters plusieurs membres de l’institution européenne souhaiteraient débattre en septembre d’une potentielle hausse des taux de 75 points de base (0,75%).
En juillet, la BCE avait relevé ses taux de 50 points de base, ce qui constituait sa première hausse depuis 11 ans.
Les opérateurs de marché ont également pris connaissance de bonnes statistiques américaines. L’indice PCE, indicateur préféré de la Fed, pour mesurer l’inflation, a progressé de 6,3% en juillet sur un an, marquant un net ralentissement par rapport à juin, où il avait progressé de 6,8%.
Ubisoft porté par la spéculation
Sur les autres marchés, l’euro progresse nettement face au dollar gagnant 0,2% à 0,9997 dollar. Le pétrole, lui, évolue peu. Le Brent de mer du Nord pour livraison en octobre gagne 0,02% à 99,36 dollars. Le contrat d’octobre pour le brut doux léger (WTI) coté au Nymex cède 0,28% à 92,28 dollars.
Du côté des valeurs, Ubisoft a terminé en hausse de 3,4%, après des annonces contradictoires sur un potentiel intérêt d’Amazon pour racheter Electronics Arts.
Sanofi a pris la tête du CAC 40, gagnant 1,8%. Le titre du groupe pharmaceutique a été pénalisé par des craintes de lourdes pénalités dans des procès liés au Zantac, un médicament utilisé contre les brûlures d'estomac, auparavant en vente libre aux Etats-Unis et au Canada et retiré en 2019. Or selon la banque Citi citée par Bourse Direct, une décision provisoire d'un juge de district du sud de la Floride pourrait contraindre jusqu'à 70.000 plaignants à se retirer du litige intenté devant le tribunal fédéral multi-districts, sans avoir suffisamment de temps pour obtenir une représentation juridique et déposer une plainte devant un autre tribunal d'État. In fine cette décision pourrait aboutir à des pénalités qui seraient cinq fois plus faibles qu’anticipé par le marché.
Globalement les valeurs cycliques ont souffert, notamment l’automobile. Les équipementiers Faurecia, Valeo et Plastic Omnium ont perdu respectivement 4,9%, 2,8% et 3,5%.
Hors SBF 120, Lacroix a été porté par l’accélération de ses revenus au deuxième trimestre et a gagné 6,5%.
De son côté Plastivaloire a pris 8,8% après avoir renoué avec la croissance au troisième trimestre de son exercice 2021-2022, clos en septembre 2022.