(BFM Bourse) - Au lendemain de son deuxième plus fort repli annuel (-3,12%), le baromètre du marché parisien est porté par les valeurs exportatrices ciblées par les États-Unis dans le cadre du conflit Airbus-Boeing, les sanctions douanières américaines étant jugées moins sévères que prévu.
Au lendemain de sa deuxième pire séance de 2019, la Bourse de Paris a ouvert en légère hausse de 0,17% jeudi, avant d'accroître légèrement ses gains pour afficher une progression de 0,61% à 5.455 points à 12h30, dans un volume d'échanges relativement nourri de plus d'un milliard d'euros. Il s'agit d'un rebond essentiellement technique, soutenu par les valeurs exportatrices, les investisseurs étant soulagés par la "légèreté" des sanctions douanières imposées par les États-Unis à l'Union européenne dans le cadre de l'interminable conflit Airbus-Boeing.
Les experts de Mirabaud Securities tablaient pourtant sur une ouverture "en baisse" des indices européens jeudi matin "dans le sillage des inquiétudes qui entourent la vigueur économique américaine" après la publication du pire ISM manufacturier en dix ans mardi. "Le doute devrait aussi être de mise après la décision de l’OMC d’autoriser les États-Unis à imposer des droits de douane sur 7,5 milliards de dollars d'importations en provenance de l'Union européenne (UE) en compensation des subventions européennes accordées à l'avionneur Airbus" estimaient-ils par ailleurs.
Rassurant pour les marchés, le taux retenu par l'administration Trump -10% pour les avions et équipements aéronautiques,, 25% pour le vin et le fromage- suggère toutefois que Washington ne veut pas d'une guerre commerciale totale avec l'Europe. De plus, bon nombre de spiritueux passent finalement au travers des mailles du filet, ce qui permet à Pernod Ricard (+3,1%) et Rémy Cointreau (+6,2%) d'afficher parmi les meilleures progression de la cote parisienne à la mi-séance, à l'instar d'Airbus (+3,6%, meilleure performance du CAC 40 vers 12h35).
À noter que les marchés allemands sont fermés pour marquer le 29e anniversaire de la Réunification, tout comme les marchés chinois, fermés toute la semaine pour le 70e anniversaire de la République populaire de Chine.
Sur l'autre front commercial, si les discussion entre la Chine et les Etats-Unis vont reprendre cette semaine, le différend s'éternise désormais depuis plus d'un an et "si l'on prend en considération les publications désastreuses du secteur manufacturier, il semble que les dégâts ont déjà été causés" estime David Madden, analyste pour CMC Markets.
Par ailleurs, à moins d'un mois du Brexit, la "dernière proposition" de Boris Johnson, en particulier sur la question sensible de la frontière irlandaise, n'a pas convaincu les Européens, qui vont désormais devoir décider s'ils engagent des discussions sur cette base afin d'éviter un "no deal" le 31 octobre.
Sur le front des valeurs, outre les belles avancées des valeurs sus-citées, on peut également souligner les hausses des géants français du luxe, également exemptées de sanctions douanières. LVMH prend 1,6% et Kering avance de 0,7%.
À l'autre extrémité du palmarès, la medtech lyonnaise Biom'Up spécialisée dans les produits hémostatiques poursuit sa descente aux enfers avec un nouveau plongeon de 30% à la mi-journée (après des pertes de 23% mercredi et de 28% mardi). À court de trésorerie et faute de nouveaux financements, BiomUp n'a plus vraiment son destin entre ses mains.
Sur le marché pétrolier, les cours des barils de brut ont poursuivi leur repli mercredi et se rapprochent d'une zone de "bear market" depuis leur plus haut du 16 septembre dernier. À 12h45, le baril de Brent est revenu à l'équilibre (-0,03% à 57,67 dollars), tout comme celui de WTI texan (-0,04% à 52,62 dollars).
Enfin, sur le marché des changes, la monnaie unique est quasi-stable à 1,0956 dollar (-0,05%).