Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

AIRBUS GROUP

AIR - NL0000235190 SRD PEA PEA-PME
193.080 € +0.08 % Temps réel Euronext Paris

Airbus group : Aéronautique, luxe et spiritueux rebondissent vivement au vu de taxes américaines moins sévères que prévu

jeudi 3 octobre 2019 à 10h05
Airbus grimpe en Bourse, les sanctions américaines moins sévères que prévu

(BFM Bourse) - Quelques heures après le verdict de l'OMC en leur faveur dans le dossier des aides aéronautiques, les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient frapper 7,5 milliards de dollars de produits européens de tarifs douaniers. Le taux retenu -10% pour les avions, 25% pour le vin et le fromage- suggère toutefois que Washington ne veut pas d'une guerre commerciale totale. De plus, bon nombre de spiritueux passent finalement au travers des mailles du filet.

Frappé d'une surtaxe de 10% qui sera appliquée par les États-Unis aux avions de transport civils européens à compter du 18 octobre prochain, Airbus prend 3,3% peu après 9h30 à la Bourse de Paris. Paradoxal ? Pas vraiment puisque l'industriel européen échappe au pire, l'administration Trump ayant un temps envisagé une taxe douanière de 100% sur les appareils produits par l'avionneur basé à Toulouse.

C'est donc le soulagement qui domine sur les marchés jeudi matin, alors que quelques heures seulement après le verdict de l'OMC qui a donné raison aux États-Unis dans l'interminable affaire des subventions de l'Union européenne à Airbus, la Maison Blanche a annoncé qu'elle allait frapper quelque 7,5 milliards de dollars de produits européens de tarifs douaniers punitifs.

Si le taux retenu de 10% reste problématique pour les livraisons d'Airbus outre-Atlantique, les sanctions sont jugées moins sévères que prévu, notamment compte tenu des antécédents de l'administration Trump en la matière. En outre, l'appel du représentant US au commerce à des négociations avec l'Union européenne montre que Washington ne semble pas vouloir entrer dans une guerre commerciale totale avec l'Europe. "Nous espérons entamer des négociations avec l'Union européenne afin de résoudre ce conflit au bénéfice des travailleurs américains", a ainsi commenté Robert Lighthizer. Airbus a en effet rappelé que 40% des pièces qui composent ses avions sont fabriquées aux Etats-Unis, où son empreinte industrielle est donc importante.

Si les États-Unis ont revu leurs sanctions à la baisse, c'est qu'ils ont également beaucoup à perdre en cas d'escalade des tensions. Avant même la décision de Washington, la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, avait en effet affirmé qu'en cas de nouveaux droits de douane américains, "l'UE n'aura pas d'autre option que de faire la même chose", réitérant néanmoins sa "volonté de trouver un règlement équitable".

Car si les États-Unis ont tiré les premiers en 2004 en accusant le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Espagne d'accorder des subventions illégales pour soutenir la production d'une série de produits Airbus, l'Union a répliqué l'année suivante en affirmant que Boeing avait aussi perçu des milliards de dollars de subventions interdites de la part de diverses branches du gouvernement américain. Et tout porte à croire que l'Europe obtienne également gain de cause auprès de l'OMC, qui rendra son verdict final l'an prochain (ses précédentes décisions, ayant fait d'objet des procédures d'appel usuelles, tendant à considérer que les USA ont aussi enfreint les règles du commerce mondial). Or, Boeing exporte plus d'appareils en Europe qu'Airbus outre-Atlantique: l'avionneur de Seattle a donc plus à perdre que son concurrent européen par des surenchères sur les droits de douane.

25% sur le vin et le fromage, le champagne et les produits de luxe omis de la liste

Outre l'aéronautique, les surtaxes douanières concernent les vins (français mais aussi espagnols et allemands), qui seront frappés d'un surcroît de tarifs de 25% à compter du 18 octobre prochain. Différentes catégories d'olives sont également sur la liste de plus de 150 catégories de produits venant en priorité des quatre grands pays déjà cités, tout comme les fromages (sauf le roquefort), les moules et autres coquillages ou encore les fruits, notamment les agrumes.

Mais le détail des vins et spiritueux concernés se révèle étonnamment favorable aux grands producteurs. Ainsi, à la surprise générale, ni le champagne ni le cognac (qui étaient clairement menacés par l'administration Trump) ne figurent sur la liste. L'analyste de Jefferies Edward Mundy note également que parmi les whiskies, le scotch écossais et le whisky irlandais sont ciblés, mais ceux produits au Royaume-Uni comme le best-seller Jameson de Pernod Ricard (fabriqué en Irlande du Nord et non en République d'Irlande) semblent y échapper. Le bureau d'études, qui a relevé mercredi son conseil sur le groupe tricolore en calculant que Pernod Ricard avait de quoi absorber un impact douanier écornant 2% de son bénéfice par action, estime qu'au vu de la liste exacte l'effet pourrait être encore plus limité (de l'ordre de 0,3%).

En réaction à cette bonne nouvelle, le titre du n°2 mondial des spiritueux gagne 3,35% à 10h45 et domine le palmarès du CAC 40.

Quant au producteur de cognac Rémy Cointreau, il signe de son côté la meilleure performance de l'ensemble du SBF 120 avec un gain de 6%.

En outre, les produits de luxe, au contraire de l'industrie textile britannique, ne sont pas concernés. Les géants du luxe avancent donc également (+1,2% pour LVMH, +0,9% pour Kering, +0,6% pour Hermès), dans un marché parisien qui tente un timide rebond (+0,35%) au lendemain de son 2e plus fort repli de 2019 (-3,12%).

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
Vous suivez cette action ?

Recevez toutes les infos sur AIRBUS GROUP en temps réel :

Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse


Par email

Forum suspendu temporairement
Portefeuille Trading
+336.70 % vs +56.73 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour