(BFM Bourse) - Une progression à nouveau plus marquée que prévu des stocks américains a accentué la recul des prix du baril mercredi en fin de journée. Les principales références du marché pétrolier se traitent désormais près de 17% de moins que le 16 septembre dernier lors de la flambée provoquée par les attaques de drones yéménites contre des installations saoudiennes. Quinze jours seulement après, la baisse approche donc l'ampleur d'un "bear market"...
À 57,33 dollars (-0,62%) le baril de Brent de la mer du Nord et 52,39 dollars (-0,49%) pour celui de light sweet crude texan (ou WTI) vers 11h30, ces deux références abandonnent respectivement 17% et 16,1% depuis leur sommet atteint le 16 septembre dernier à l'issue d'une folle séance.
Avec une nouvelle correction mercredi (-2,4% pour le Brent, -2,2% pour le WTI), les prix des deux pétroles légers qui servent de principales références des cours de l'or noir à l'échelle mondiale ont en outre effacé entièrement la flambée de 15% en une séance le lundi suivant les attaques yéménites ayant paralysé la moitié de l'appareil productif saoudien, soit environ 6% de la production mondiale.
Nouvelle hausse plus forte que prévu des stocks US
Le repli de mercredi, marquant la 5e séance consécutive de baisse, s'explique par la nouvelle hausse plus forte que prévu des stocks de brut aux États-Unis, sur fond d'inquiétudes croissantes sur la santé de l'économie mondiale. À l'équilibre pendant la plus grande partie de la séance, les cours des barils d'or noir se sont brusquement repliés à la publication, par l'Agence américaine d'information sur l'Énergie, de son rapport hebdomadaire sur l'état des stocks. Celui-ci fait en effet état d'une hausse de 3,1 millions de barils au cours de la semaine achevée le 27 septembre, pour s'établir à 422,6 millions quand les analystes interrogés par Bloomberg n'anticipaient qu'une hausse de l'ordre de 2 millions de barils.
La veille, mardi, le pétrole avait également baissé (-0,8% pour le WTI, -0,6% pour le Brent) après la publication de l'indice de l'association professionnelle ISM montrant que l'activité du secteur manufacturier aux États-Unis avait encore reculé en septembre pour tomber à son plus bas niveau depuis dix ans. Un ralentissement de l'activité industrielle manufacturière n'augure rien de bon pour la demande, ce secteur comptant parmi les plus gros consommateurs de pétrole.
Ce repli quasi-ininterrompu des cours des barils de brut depuis près de trois semaines intervient alors que les pays membres de l'Opep ont ramené leur production à un plus bas en huit ans au mois de septembre dernier, à 28,9 millions de barils par jour (-750.000 par rapport à août).
Et l'Arabie Saoudite ayant déjà rétabli l'intégralité de sa production, on peut s'attendre à ce que la production de l'Opep rebondisse nettement en octobre, ce qui pèserait encore un peu plus à la baisse sur les prix de l'or noir...