(BFM Bourse) - L'indice parisien a chuté de 2,9% à la clôture ce lundi, rongé par la peur de voir d'autres établissement être entraînés par la chute de la banque californienne Silicon Valley Bank.
Les marchés financiers ont commencé cette semaine comme ils ont fini la précédente: d'un bien mauvais pied. Le CAC 40 a été proche de la capitulation, et a finalement cédé 2,9% à 7.011,50 points après avoir perdu plus de 3% en séance et être passé sous les 7.000 points, avec un plus bas à 6.979,55 points au cours de la journée. L'indice a accusé sa plus forte baisse depuis le 15 décembre (-3,09%).
L'ensemble des places européennes ont souffert: le DAX 40 de Francfort a perdu 3,04% tandis qu'à Londres le FTSE 100 a cédé 2,58%. Wall Street de son côté retrouvait des couleurs: le S&P 500 prenait 0,4% à la clôture des marchés européens, tandis que le Nasdaq Composite avançait de 1,1%.
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Les marchés ont été pénalisés par les craintes entourant la faillite de Silicon Valley Bank (SVB) et ses ramifications. Cette banque américaine a jeté un froid glacial jeudi en annonçant des ventes en urgences de titres de dettes et a été confrontée à des retraits massifs de dépôts de ses clients. Elle a désormais été fermée et placée sous le contrôle de l'Agence américaine de garantie des dépôts (FIDC).
Cette mesure doit permettre d'éviter une panique bancaire. Dans cette même optique, un autre établissement, Signature Bank, a été fermé. La FDIC va garantir l'intégralité des dépôts de ces deux banques.
Biden tente de rassurer
Les prises de paroles se sont multipliées pour tenter de rassurer les investisseurs et les épargnants. Les Américains peuvent "avoir confiance" en un système bancaire "solide", a ainsi déclaré le président américain, Joe Biden, depuis la Maison-Blanche, assurant qu'il ferait "tout ce qui est nécessaire" pour qu'il en reste ainsi. Le ministre de l'Economie français, Bruno Le Maire, a lui exhorté les investisseurs à se "calmer" et "regarder la réalité". La Banque de France a par ailleurs assuré que les établissements tricolores n'étaient pas exposés à la faillite de SVB.
Si nombre d'experts estiment que les établissements de grande taille ne courent pas de réel risque de contagion, le marché redoute que d'autres établissements régionaux aux Etats-Unis pâtissent de difficultés. En attestent le plongeon à Wall Street de First Republic Bank, de plus de 60%, et la chute de 30% de PacWest Bancorp.
En outre, les déboires de ces banques montrent les difficultés que peuvent créer les cycles de resserrements monétaires des grandes banques centrales, qui révèlent les fragilités bancaires.
Détente sur les taux
En conséquence le marché commence à anticiper des relèvements de taux moins forts de la part des grandes banques centrales. Goldman Sachs estime que la Réserve fédérale américaine (Fed) devrait relever ses taux de 25 points de base (0,25 point de pourcentage) à l'issue de sa prochaine réunion, le 22 mars prochain, alors qu'elle tablait auparavant sur 50 points de base (0,5 point).
Ce qui explique que les rendements obligataires se détendent fortement. A titre d'exemple, l'obligation à 10 ans de l'Allemagne s'échange à 2,287% contre 2,504% vendredi.
"Le marché se dit que face aux risques de tensions sur le marché bancaire, les banques centrales seront obligées de ralentir le rythme de leurs resserrements monétaires", souligne Louis Harreau, économiste en charge du suivi de la Banque centrale européenne (BCE).
Du côté des valeurs, le rouge vif s'est emparé du marché. Aucune valeur n'a fini en territoire positif. Si les banques sont en queue de peloton, avec Société Générale et BNP Paribas qui ont perdu 6,8% et 6,2% elles sont accompagnées de plusieurs autres valeurs cycliques. Alstom a perdu 6,2% et Renault 4,3%%.
Hors CAC 40, Faurecia a chuté de plus de de 8%, pâtissant également d'une dégradation de Morgan Stanley à "pondération en ligne" contre "surpondérer" précédemment.
Icade a limité son repli à 1,1% alors qu'Oddo BHF a relevé son opinion à "surperformance" voyant des catalyseurs pour l'action à court terme.
Sur les autres marchés, l'euro prend 0,9% face au dollar à 1,0676 dollar, bénéficiant d'anticipations des hausses de taux plus modérées du côté de la Fed, qui ont affaibli le billet vert. Le pétrole n'échappe pas à la chute des actifs risqués mais limite ses pertes après avoir perdu plus de 3% au cours de la séance. Le contrat sur le Brent de mer du Nord pour livraison en mai abandonne 0,8% à 82,10 dollars le baril tandis que le WTI coté à New York pour livraison en avril cède 0,9% à 75,96 dollars le baril.