(BFM Bourse) - L'indice parisien termine finalement cette première journée du deuxième trimestre en repli, ployant sous la hausse des taux obligataires. Le CAC 40 perd 0,92% en direction des 8.100 points, malgré le rebond de Totalenergies qui profite de la hausse des cours pétroliers.
Avancer pour mieux reculer. Tel est en résumé l'état d'esprit qui a caractérisé cette séance inaugurale du deuxième trimestre à la Bourse de Paris. Le CAC 40 perd 0,92% à 8.130,05 points ce mardi soir.
Pourtant, la place parisienne avait conservé en début de séance l'excellente dynamique du premier trimestre, et a même frôlé de peu, à 8.253,05 points, son record absolu inscrit jeudi dernier à 8.253,59 points.
Des tensions sur les taux souverains
Mais l'ambiance est retombée comme un soufflé, les investisseurs ont perdu leur sourire avec les nouvelles tensions sur le marché obligataire. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se tend à 4,36% après être monté mardi jusqu'à 4,40%, au plus haut depuis quatre mois. En Europe, le taux d’intérêt de la dette allemande à 10 ans progresse à 2,402%, contre 2,30% jeudi, et celui de l'Etat français à 2,923%, contre 2,81% jeudi.
Pourtant, l'inflation en Allemagne a ralenti plus que prévu, à 2,2% en mars, pour atterrir à un plus bas depuis juin 2021. Mais les dernières statistiques publiées outre-Atlantique entretiennent désormais la perspective d'un report des baisses de taux directeurs de la Fed.
Lundi, les marchés ont en effet pris connaissance d'un indicateur pointant le redressement de l'activité manufacturière aux Etats-Unis pour le mois de mars. Pour la première fois depuis seize mois, l'indice ISM d'activité manufacturière a retrouvé la croissance à 50,3 points contre 48,1 points en février. Le seuil de 50 sépare une contraction d'une expansion de l'activité.
En fin de semaine, le marché a aussi pris acte de la publication de l'indice PCE, jauge préférée de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur l'inflation, ainsi que l'intervention du président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, qui est s'est exprimé juste après la publication du PCE.
"L’inflation PCE sous-jacente (PCE "core") en donnée annuelle est ressortie à 2,8%, en ligne avec le consensus et légèrement inférieure au mois précédent… mais seulement grâce à la révision haussière du mois précédent (2,9% contre 2,8%). Sur les trois dernières publications, l’inflation PCE sous-jacente n’a fait que peu de progrès, se contentant d’évoluer entre 2,8% et 2,9% sur un trimestre complet", souligne Alexandre Baradez, analyste chez IG France.
"Et c’est là qu’on retrouve Jerome Powell: lors de son intervention vendredi, il a déclaré que "pour avoir confiance" sur le retour de l’inflation à 2%, ce qui déclencherait les premières baisses de taux, il voulait voir plus de progrès comme ceux réalisés l’année dernière, une manière de dire que les chiffres des derniers mois sont un peu moins satisfaisants", poursuit l'analyste de marché.
Cette semaine, le grand rendez-vous du marché aura également lieu vendredi, avec la publication du rapport sur l'emploi américain pour le mois de mars. Une publication elle aussi déterminante pour avoir quelques indices sur les futures orientations de la Fed en matière de politique monétaire.
Pas de coup de pompe pour Totalenergies
Du côté des valeurs, Totalenergies a gagné 3,9% et bénéficie de la forte progression des contrats pétroliers. Le contrat de juin sur le Brent de mer du Nord prend 1,5% à 88,72 dollars le baril, tandis que celui de mai sur le WTI coté à New York avance de 1,5% à 84,99 dollars.
Hors CAC 40, Voltalia a gagné 9,3% après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes en 2023 avec notamment un bond de son résultat brut d'exploitation (Ebitda).
Du côté des petites et moyennes capitalisations, Actia a bondi de 12,4% après avoir annoncé en fin de semaine dernière une collaboration technologique avec Ampere, la division électrique du groupe Renault.
Sur les changes, l'euro grappille 0,3% face au dollar à 1,0768 dollar. L'aversion au risque profite à l'or, qui se négocie à 2.278 dollars l'once, après un nouveau pic absolu à 2.295,85 dollars l'once.