(BFM Bourse) - La Bourse de Paris clôture la dernière séance de ce mois d'octobre en légère baisse de 0,10% malgré un nouveau record d'inflation en zone euro et à quelques jours de la réunion de la Fed. Sur l'ensemble de ce mois réputé à haut risque sur les marchés, le CAC 40 rebondit de près de 9%.
La Bourse de Paris clôture cette journée d'Halloween en légère baisse de 0,10% à 6.266,77 points malgré une légère incursion dans le vert en fin de séance. Après un mois de septembre qui avait vu le CAC 40 plonger de 6%, les investisseurs craignaient une performance similaire voire pire en octobre. La réputation à haut risque d'octobre en Bourse renvoie surtout au fait que certains des grands krachs de la période moderne ont effectivement eu lieu pendant le dixième mois de l'année.
La saison des résultats et l'espoir de voir les banques centrales calmer le jeu sur leurs hausses de taux, ont sonné le réveil d'un marché parisien encore meurtri par un mois de septembre difficile. Le CAC 40 gagne 8,75%, réalisant au passage sa meilleure performance mensuelle depuis juillet dernier (+8,87%).
En cette veille de jour férié dans de nombreux pays - la Bourse de Paris étant malgré tout ouverte mardi 1er novembre- les investisseurs modèrent leurs initiatives tout en commençant à se projeter sur la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui aura lieu mardi et mercredi. Le marché anticipe très largement une hausse des taux directeurs de 75 points de base (0,75 point de pourcentage) au cours de cette réunion. Les interrogations du marché portent sur les prochains relèvements, qui pourraient être moins importants.
"Des dangers économiques s’accumulent dans le pare-brise"
"La Réserve Fédérale devrait encore une fois monter les taux de façon jumbo (75 points de base) lors de sa réunion finissant le 2 novembre. Le taux plafond de la Fed devrait donc être amené à 4%", analyse Thomas Costerg, Senior US Economist chez Pictet Wealth Management.
"Malgré les pressions politiques grandissantes, y compris des lettres ouvertes de certains sénateurs démocrates craignant des dommages collatéraux sur l’économie, la Fed devrait rester ‘droite dans ses bottes’ étant donné la persistance de l’inflation. En effet, l’alpha et l’omega de la Fed en ce moment est l’inflation ‘core CPI’ qui est à nouveau restée têtue à 6.6% pour les derniers chiffres de septembre (pour une inflation totale à 8.2%), même si d’aucuns pourront regretter que la Fed continue de regarder dans le rétroviseur alors que les dangers économiques s’accumulent [sur le] le pare-brise" poursuit-il.
L'inflation continue d'alimenter les débats boursiers alors que les investisseurs ont pris acte un peu plus tôt dans la journée du nouveau record de l’inflation en zone euro, qui s’est inscrite à 10,7% sur un an en octobre.
Le marché surveille également l’évolution du conflit en Ukraine après que la Russie a décidé de se retirer d’un accord signé fin juillet facilitant les exportations de produits agricoles ukrainiens via un corridor maritime sécurisé. Cette décision provoque une hausse des prix du blé sur les marchés à terme.
Orpea et Korian en forte hausse
Orpea et Korian ont flambé respectivement de 24% et 10% après avoir plongé vendredi, de respectivement 20,4% et 17%. L’annonce la semaine dernière, d’un lourd projet de restructuration financière par Orpea a jeté un nouveau froid sur un secteur déjà en difficulté en Bourse.
De l’autre côté de l'échiquier parisien, Air France-KLM a reculé de 3% et continuait de subir des dégagements, après avoir déjà chuté de 13,05% vendredi.
Capgemini a cédé 3,4% et Sodexo a rendu pour sa part 2,10% tandis que Safran a perdu un peu d’altitude (-0,9%) pénalisé par une dégradation de Citi qui est passé de "neutre" à "achat" sur la valeur.
Du côté des petites capitalisations, Inventiva a plongé de 18% après que le laboratoire américain AbbVie a fait part vendredi de l'arrêt du développement de cedirogant (ABBV-157), découvert conjointement avec le groupe français pour le traitement de maladies auto-immunes, à la suite des conclusions récentes d'une étude de toxicologie non clinique.
Sur les autres marchés, l’euro cède 0,7% à 0,9887 dollar. Les cours du pétrole, eux, reculent. Le contrat de janvier sur le Brent de mer du Nord perd 1,35% à 92,56 dollars le baril tandis que celui de décembre sur le WTI coté à New York abandonne 1,5% à 86,58 dollars.