(BFM Bourse) - Timide mardi (+0,74%), le rebond s'accentue nettement mercredi pour la Bourse de Paris, tandis que doit se tenir un sommet quadripartite pour tenter de freiner l'escalade entre la Russie et l'Ukraine. Les opérateurs espèrent par ailleurs un message équilibré de la part de la Réserve fédérale, dont la première réunion de politique monétaire de 2022 se conclut aujourd'hui.
La fébrilité à l'œuvre sur les marchés financiers depuis le début de l'année en lien avec les interrogations sur les conséquences de la normalisation de la politique monétaire américaine, accentuée ces derniers jours par les tensions géopolitiques, se dissipe peu à peu. Après le vent de panique qui a soufflé lundi, le marché parisien a entamé mardi un rebond relativement mesuré. Encouragé par une série de publications de résultats encourageants, notamment de la part de SEB, le CAC 40 remonte de 2,28% à 6.994,12 points vers 12h15, tandis que les contrats à terme sur les indices US augurent d'un rebond à l'ouverture des places américaines en amont de la conférence de la Fed.
La crainte d'une confrontation entre la Russie et l'Ukraine s'éloigne quelque peu, du moins à court terme, dans la mesure où les parties en présence ne semblent pas renoncer à toute discussion : une rencontre au "format Normandie" est à l'agenda ce mercredi entre diplomates russes, ukrainiens, français et allemands. L'objectif affiché est d'essayer de mettre en œuvre les accords de paix de Minsk de 2015 après le conflit du Donbass, ce qui n'est guère ambitieux en soi, mais l'absence de nouvelle dégradation est prise comme un répit.
L'attention des investisseurs se tourne essentiellement vers la conférence de presse du patron de la Fed Jerome Powell, qui aura lieu après la clôture européenne. Cette réunion de la Fed pourrait réserver quelques surprises en termes de mesures politiques directes, mais confirmera le récent revirement plus restrictif de la banque centrale américaine et renforcera l’hypothèse d'un début de hausses de taux en mars, anticipe James McCann, économiste chez abrdn (le nouveau nom de Standard Life-Aberdeen Asset Management). "Nous pensons que le risque d'une surprise hawkish à court terme - comme la fin de l'assouplissement quantitatif avant le mois de mars - est relativement faible, mais à plus long terme, les risques sont orientés vers une hausse des taux de la Fed supérieure aux 100 points de base que nous prévoyons cette année", estime-t-il.
Le mouvement de reprise emporte une très large partie de la cote, seul un titre -Eurofins- échouant à évoluer dans le vert à la mi-journée. À l'inverse la plus forte hausse revient de nouveau à Renault (+5,8%) à la veille de la présentation des ambitions du groupe et de ses partenaires Nissan et Mitsubishi dans l'électrique. Stellantis, qui avait pour sa part enchaîné six séances de repli, remonte de 4%.
La meilleure performance de l'ensemble des valeurs éligibles au SRD est celle de SergeFerrari, qui grimpe de plus de 10% alors que le groupe isérois, après avoir dépassé son objectif de chiffre d'affaires 2021, vise un nouveau record d'activité cette année à près de 310 millions d'euros. SEB n'est pas en reste avec 6% de progression dans la foulée du relèvement de ses objectifs annuels, après un chiffre d'affaires là aussi record l'an dernier (dépassant la barre de 8 milliards d'euros).
McPhy en revanche flanche de 8,6% alors que le groupe prévient d'un alourdissement de sa perte d'exploitation et Orpea échoue à freiner sa chute, abandonnant encore 6,8%.
La progression apparaît plus mesurée du côté du pétrole, soit un gain de 0,73% à 87,82 dollars sur le baril de Brent (+0,61% à 86,12 dollars pour le WTI) tandis que le dollar poursuit son ascension, renvoyant l'euro à 1,1284 dollar (-0,15%). Le billet vert s'est ainsi renforcé de pratiquement 2% depuis la mi-janvier.