(BFM Bourse) - Le séisme politique d'une possible procédure d'impeachment à Washington, les incertitudes liées au Brexit et le regain de tensions commerciales affectent durement le marché parisien, qui lâche 1,6% à la mi-journée.
Les marchés détestent l'incertitude et le prouvent une nouvelle fois mercredi matin. Après avoir ouvert en repli de 0,5%, le baromètre de la place parisienne n'a cessé de creuser ses pertes au cours de la matinée jusqu'à céder 1,6% à 5.538 points vers 12h, dans un volume d'échanges moyen de 920 millions d'euros. Une lourde correction qui intervient dans un climat prononcé d'aversion au risque, en raison des tensions commerciales sino-américaines mais aussi et surtout des incertitudes politiques d'une nouvelle teneur aux États-Unis, où les démocrates ont lancé mardi la première étape d'une mise en accusation solennelle de Donald Trump, soupçonné d'avoir demandé au président ukrainien d'enquêter sur son rival politique Joe Biden. La destitution du pensionnaire de la Maison Blanche reste hautement improbable, au vu de la configuration actuelle du Sénat, à majorité républicaine.
D'une part, les nouvelles critiques de Donald Trump à l'adresse de la Chine lors du sommet de l’ONU raniment les craintes sur le volet commercial. Le président américain, qui impose des droits de douane punitifs aux produits de Pékin, a vilipendé mardi les "abus" de la Chine en matière commerciale, appelant par ailleurs le gouvernement chinois à respecter les libertés de Hong Kong. Dans la foulée, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Geng Shuang, a dénoncé les "affirmations fausses" des Etats-Unis, fustigeant l'ingérence de Donald Trump dans le dossier de l'ex-colonie britannique qui relève "strictement des affaires intérieures de la Chine" a-t-il rappelé.
Outre-Manche, le feuilleton du Brexit s'éternise à coups de rebondissements. Les députés britanniques font leur rentrée mercredi au lendemain de l'arrêt historique de la Cour suprême qui a jugé "illégale" la décision du Premier ministre Boris Johnson de suspendre le Parlement à l'approche du Brexit. Ils sont majoritairement opposés à un divorce brutal avec l'UE, scénario envisagé par Boris Johnson, qui n'a plus de majorité au Parlement mais garde la ferme intention de mener le Brexit à son terme d'ici le 31 octobre quoi qu'il en coûte à son pays.
Côté statistiques, l'indice de confiance des ménages en France a continué de s'améliorer en septembre, atteignant son plus haut niveau depuis janvier 2018 d'après l'Insee.
EDF sanctionné, Genomic Vision décolle
Le titre de l'électricien abandonne 7% à 12h15, après avoir prévenu que son chantier de construction de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point C en Angleterre devrait coûter plus cher que prévu, n'excluant pas un nouveau risque de report. À noter qu'à cette heure-là, aucun des 40 titres de l'indice phare n'évolue en territoire positif, le plus fort repli étant à mettre à l'actif de la plus grosse capitalisation de l'indice, LVMH (-2,7%), suivie d'Accor (-2,6%) et Renault (-2,5%).Le secteur pétrolier pâtit également des cours -en net replis- des barils de brut: Total lâche 1,6% et TechnipFMC cède 2,5%.
Une bonne nouvelle tout de même, côté biotech: Genomic Vision aplifie son rebond entamé il y a deux mois avec un bond de 28%, en réaction à l'annonce de l'acquisition par le National Institute of Health de sa solution de peignage moléculaire.
Enfin, Casino affiche un léger repli (-0,4%), alors que selon Le Figaro, la direction de Rallye reçoit ce mercredi ses créanciers à Paris pour leur présenter un projet de remboursement de l'intégralité de sa dette en dix ans.
Sur le marché pétrolier, donc, les craintes que font peser les tensions commerciales sur la demande de brut font reculer le prix des principaux barils, le Brent reculant de 1,62% à 62,08 dollars quand son homologue américain abandonne 1,4% à 56,49 dollars.
L'euro cède encore un peu de terrain (-0,18%) face au billet vert, à 1,0997 dollar.