(BFM Bourse) - La société qui développe des outils moléculaires basés sur l'intelligence artificielle pour contrôler la qualité et la sécurité des modifications du génome a vendu sa solution de "peignage moléculaire" au National Institue of Health américain. Le titre survole le marché parisien avec un bond de 32% à 10h.

Dans un volume d'échanges colossal, plus de 16% du tour de table a changé de mains une heure après l'ouverture des échanges à la Bourse de Paris, l'action Genomic Vision s'envole de 32,1% à 45,3 centimes d'euro. Par rapport à son plancher historique atteint le vendredi 26 juillet dernier en séance, le rebond du titre atteint désormais... 480% !

Quelques jours seulement après avoir touché le fond, la biotech spécialisée dans le diagnostic in vitro en oncologie annonçait la signature d'un accord de recherche avec le géant pharmaceutique français Sanofi dans le domaine de la bioproduction (la production de médicaments thérapeutiques à base de produits biologiques) sur des projets de thérapie génique. Si les termes financiers de l'accord n'avaient pas été précisés, le titre avait repris 270% en deux séances, traduisant le soulagement des investisseurs après le "sauvetage" de Genomic Vision par Sanofi.

Le National Canter Institute américain adopte la technologie de Genomic Vision

Deux mois plus tard, le titre de la société biotechnologique basée à Bagneux connaît donc une nouvelle poussée de fièvre, à mettre cette fois sur le compte de l'acquisition de sa solution de peignage moléculaire par le département Développement de Thérapie du National Cancer Institute (NCI), organisme du NIH (National Institute of Health), basé à Bethesda (Etats-Unis, Maryland). Le communiqué publié par Genomic précise que "les plateformes FiberComb and FiberVision vont être utilisées pour étudier la perturbation du processus de réplication de l'ADN dans les cellules cancéreuses".

Le NIH a en effet décidé d'acquérir une plateforme FiberVision complète "après plusieurs années d'utilisation du peignage et de comparaison avec de nombreux autres outils d'analyse du génome" indique Genomic Vision. La plateforme en question doit permettre aux chercheurs de comprendre la cinétique de la réplication de l'ADN dans les cellules cancéreuses en étudiant les différences de vitesse de réplication des fourches (transformation de la forme de l'ADN), leur stabilité, leur symétrie ou encore la distance entre les origines de la réplication.

"Nous sommes convaincus que le choix du NIH d'utiliser le peignage moléculaire pour ses activités de recherche internes permettra de mieux comprendre les mécanismes moléculaires d'action de nombreux médicaments" a ainsi affirmé Aaron Bensimon, co-fondateur et PDG de la biotech. "L'utilisation de la plateforme FiberVision, couplée à des algorithmes d'intelligence artificielle développés par Genomic Vision, permettra aux chercheurs du NCI d'aller plus vite dans leurs programmes de recherche et d'aboutir à des conclusions précises de leurs différentes expériences" avance-t-il également, saluant au passage le "travail incroyable dans la recherche sur le cancer" des équipes de l'institut américain.

Ventes de produits en hausse et réduction de la perte opérationnelle

La biotech a également profité de sa publication pour faire le point sur sa structure financière. Au 31 juin, GV disposait d'une trésorerie nette de 600.000 euros contre 3,2 millions d'euros six mois auparavant. Ce montant tient compte du "remboursement du prêt sans intérêt obtenu à l’automne 2018 de Quest Diagnostics pour 300.000 euros" et "d’un prêt relais d’un montant de 1,5 million d'euros accordé par Winance, qui a été remboursé par l’augmentation de capital par compensation de créance souscrite par Winance dans le cadre du tirage de la première tranche d’ABSA (actions à bons de souscriptions d'actions) de 1,5 million d'euros en avril 2019". Le 9 juillet dernier, Genomic Vision avait ainsi procédé à une augmentation de capital d'un million d'euros par création de 10 millions d'actions nouvelles émises au nominal de 10 centimes d'euro dans le cadre de la deuxième tranche d’ABSA. Suivie, en août, de l'exercice par Winance de ces BSA associés aux deux tranches du contrat de financement, pour une augmentation de capital d'un montant total de 1,1 million d'euros.

Sur la base des hypothèses révisées de croissance des ventes et de dépenses 'R&D', marketing et vente, Genomic Vision dispose de ressources nécessaires pour poursuivre son développement au cours des 12 prochains mois.

Le titre de la biotech avait cédé 2,5% lundi en réaction à la présentation de ses comptes semestriels, les investisseurs ayant probablement été déçus par le ralentissement des ventes de produits au deuxième trimestre, après un bond de 144% à 420.000 euros lors des trois premiers mois de l'exercice.