(BFM Bourse) - L’indice parisien clôture en forte baisse ce jeudi soir, miné par les craintes de récession aux Etats-Unis et par les propos de la présidente de la Banque centrale européenne qui a indiqué que l’inflation en zone euro était beaucoup trop élevée.
La Bourse de Paris n'a rien pu faire pour inverser la tendance, les vents contraires ont été les plus forts. Le CAC 40 accuse sa plus forte baisse de l'année avec un repli de 1,86% à 6.951,87 points ce jeudi soir. C'est la double peine pour l'indice vedette parisien qui vient de mettre fin à une belle série de six hausses avec cette clôture sous les 7.000 points.
La tendance est en effet minée par les craintes d'une récession de la première économie mondiale. Les ventes au détail qui font office de baromètre de la consommation aux Etats-Unis, ont plié de plus de 1% sur un mois en décembre.
"Les marchés américains ont été impactés par des statistiques économiques jugées "trop" mauvaises par les investisseurs et qui laissent craindre que la récession ne soit plus très loin", note John Plassard, de Mirabaud. La production industrielle et les ventes de détail ont notamment accusé des baisses notables en décembre.
Ce jeudi, d'autres indicateurs ont jeté le trouble sur la santé de l'économie américaine. Les constructions de logements ont plié de 1,4% en décembre sur un mois tandis que l'activité manufacturière de Philadelphie s'est inscrite en repli en janvier, pour le 5e mois consécutif.
En revanche, les demandes d'inscriptions au chômage ont reculé la semaine passée, à 190.000. Ce qui apparait comme une bonne nouvelle sur le front économique l'est moins pour les investisseurs. La robustesse affichée par le marché de l'emploi outre-Atlantique ne va pas conduire la Fed à lever le pied sur ses hausses de taux.
L'impasse du mur de la dette aux Etats-Unis
La tendance était déjà lourde à la mi-séance à la suite des déclarations de la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, qui a pris la parole lors du Forum économique mondial de Davos.
Selon des propos rapportés par Reuters, la banquière centrale a déclaré que l’inflation en zone euro était beaucoup trop élevée et que l’institution maintiendrait le cap des hausses de taux pour ramener cette inflation à 2% dans un délai raisonnable. Ces propos ont été perçus comme restrictifs par le marché. A la suite des déclarations de Christine Lagarde, le rendement sur l’obligation allemande à 10 ans est remonté, et prend 0,37% à 2,06% vers 18h. Rappelons que la valeur des obligations évolue en sens inverse des rendements.
La journée est aussi plombée par les incertitudes concernant le plafond de la dette atteint jeudi alors qu'un nouveau bras de fer s'est engagé entre républicains et démocrates au Congrès pour le relèvement de la capacité d'endettement du pays.
Virbac en grande forme, Vetoquinol... beaucoup moins
Accor a gagné 1,3% après avoir finalisé son désengagement au sein du chinois H World Group. Plusieurs analystes pensent que la société pourrait utiliser le produit de cession de 460 millions de dollars pour procéder à des rachats d’actions.
Les laboratoires vétérinaires connaissent des destins opposés. Virbac a terminé en tête du SRD (+6,1%) après avoir publié un chiffre d’affaires en forte hausse, de près de 16%, au quatrième trimestre. Vetoquinol a perdu 7,3%, alors que ses revenus ont accusé une baisse de 0,8% à taux de changes constants sur la même période.
En revanche, Orpea a plongé de 7,8% alors que la Caisse des dépôts et Orpea se frictionnent sur la restructuration financière du géant des maisons de retraite, rapporte l'AFP.
Sur les autres marchés, l’euro est presque stable face au billet vert à 1,0806 dollar. Les cours du pétrole repartent à la hausse. Le contrat sur le Brent de la mer du Nord pour livraison en mars avance de 0,7% à 85,61 dollars le baril tandis que celui sur le WTI coté à New York gagne 0,5% à 80,19 dollars le baril.