(BFM Bourse) - Défiant les vents contraires, le CAC 40 s'affiche dans le vert ce vendredi à la mi-journée, mais le volume d'échanges se réduit drastiquement face aux nombreuses interrogations qui demeurent, de l'attitude de la BCE à la nouvelle accélération de l'inflation outre-Atlantique et à l'absence d'avancées diplomatiques dans la guerre en Ukraine.
L'activité et la volatilité se tarissent sensiblement ce vendredi tandis que le CAC 40 repart timidement de l'avant au lendemain d'un reflux de 2,83% - lequel succédait à la 10e plus forte hausse de l'histoire de l'indice mercredi (+7,13%). En cette dernière séance de la semaine, le baromètre la cote tricolore grimpe de 0,90% à 6.263,15 points vers 11h30.
Après avoir lâché plus de 10% la semaine dernière, l'indice se dirige à ce stade vers une performance hebdomadaire positive de l'ordre de 3,3%. Pour rappel, le CAC 40 avait signé, la semaine passée, sa 7e baisse sur les 8 dernières semaines, une performance inédite depuis mars 2012.
"Les marchés boursiers sont encore très fébriles" et "les incertitudes géopolitiques demeurent", constate Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank. L'évolution de l'invasion russe de l'Ukraine continue en effet de dicter la tendance des marchés, et sur ce front là les choses n'évoluent pas positivement, les troupes russes ayant atteint les faubourgs de la capitale, tandis que les discussions diplomatiques sont pour l'heure dans une impasse.
Malgré cette situation toujours explosive et les craintes persistantes concernant l'approvisionnement russe, on observe cependant une relative détente sur les cours des matières premières, notamment énergétiques, après la flambée spectaculaire du début de semaine. Même s'il est "évidemment impossible de prévoir si cette accalmie est durable" selon le responsable des analyses marchés d'IG Alexandre Baradez, celle-ci soutient la tendance sur le marché parisien ce vendredi.
EssilorLuxottica prend la tête du CAC
Aux valeurs ce vendredi, le palmarès de l'indice phare ne révèle pas vraiment de tendance sectorielle, ni de vastes mouvements sur les valeurs exposées à la Russie et l'Ukraine - ce qui constitue un changement notable par rapport à l'extrême volatilité des dernières semaines sur des titres comme Renault, Alstom ou Société Générale. Cette dernière lâche tout de même 1,7% vers 11h55, subissant le repli généralisé des valeurs du secteur face à une détente ponctuelle des rendements obligataires. De l'autre côté, le géant de l'optique EssilorLuxottica affiche à ce stade la meilleure performance de l'indice avec un gain de 3,4% consécutif à ses probants résultats annuels, largement supérieurs au consensus.
Sur le SBF 120, Spie grimpe de 7,2%, là aussi en réaction à une solide publication annuelle, avec notamment un carnet de commandes au plus haut, un levier d'endettement à un plus bas historique et une forte génération de trésorerie. Soitec prend également près de 7% après avoir annoncé la construction d'une nouvelle usine en France, sur son site de Bernin près de Grenoble, "destinée principalement à la fabrication de nouveaux substrats en carbure de silicium", qui font l'objet d'une très forte demande de la part des constructeurs de voitures électriques.
Interparfums (-0,7%) et le promoteur immobilier Altarea (+0,4%) évoluent peu malgré l'annonce, par le Conseil scientifique des indices, de leur intégration au sein du SBF 120 le 21 mars. Aucune valeur n'est en revanche exclue de l'indice élargi, qui ne comptait que 118 composants dernièrement.
Le pétrole temporise
Au chapitre pétrolier, les tensions se sont quelque peu apaisées jeudi, permettant un reflux des cours "car les craintes que la flambée des prix de l'énergie et des matières premières ne freine la croissance économique et la demande mondiale ont pris le dessus sur les craintes d'un resserrement de l'offre", explique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez SwissQuote. Les prix ont également reculé sous l'effet de l'annonce de Vladimir Poutine, qui a assuré que la Russie maintenait toutes ses livraisons d'hydrocarbures, malgré les sanctions occidentales. Une enquête de Bloomberg publiée ce vendredi révèle toutefois qu'une récente tentative russe de vente de brut n'a trouvé... aucun enchérisseur - ce qui sous-entend que même la Chine est désormais réticente à se fournir en brut russe. Peu après 12h, le baril de Brent reprend tout de même 3,4% à 113,4 dollars.
Sur le Forex enfin, la parité eurodollar se stabilise à 1,0983 (-0,05%).