(BFM Bourse) - En rebond au début de la séance, alternant baisse et hausse dans l'après-midi, le CAC 40 boucle finalement la première journée de la semaine sur un repli marginal de 0,1%. Hormis la reconduite de Jerome Powell à la tête de la Réserve fédérale, l'actualité est restée assez discrète notamment du côté micro-économique.
Est-ce la préfiguration de la tendance de la semaine qui sera marquée par Thanksgiving, entraînant la fermeture de Wall Street jeudi (ainsi que vendredi après-midi, autant dire que la plupart des opérateurs américains marqueront une pause de quatre jours) ? Si les volumes d'échanges ont été plutôt consistants ce lundi à 3,8 milliards d'euros sur l'indice phare, les investisseurs n'ont pas témoigné de convictions fortes, laissant au final le CAC 40 dériver de 0,10% à 7105 points.
Après une fin de semaine achevée sur deux baisses d'affilée, ce qui mine de rien n'était plus arrivé depuis octobre, le baromètre du marché parisien a tenté de redresser la barre en matinée, mais le rebond timoré s'est affaissé dans l'après-midi. Entre reconfinement(s), hausse de l’inflation, nouvel attrait pour les valeurs technologiques ou encore semaine écourtée aux États-Unis pour cause de Thanksgiving, les investisseurs n'ont guère le cœur à l'ouvrage et à l'approche de la clôture de l'exercice, beaucoup se contenteraient de conserver les copieux gains accumulés jusqu'ici.
Pour rappel, c'est l'annonce d'un nouveau confinement en Autriche, pas exclu en Allemagne non plus d'après plusieurs responsables politiques, qui a mis en fin de semaine dernière un terme au spectaculaire rallye du marché parisien, lequel avait auparavant enchaîné 14 hausses en 15 séances -une séquence inédite depuis 1999- et sept hausses hebdomadaires d'affilée.
"De nouvelles mesures de restrictions ne sont pas à exclure dans les principales économies mais un retour des confinements généralisés qui s'accompagnerait d'une forte baisse de l'activité n'est pas notre scénario central à ce stade", relativise toutefois Lazard Frères Gestion dans une note.
Jaugeant toujours l'action des banques centrales pour endiguer l'inflation, les marchés restent néanmoins sur leurs gardes, l'un des gouverneurs de la Fed Christopher Waller ayant de nouveau estimé vendredi que l'institution devrait accélérer la réduction de ses achats d'actifs amorcée ce mois-ci. L'inflation se révèle de fait plus forte et durable que prévu tandis que le marché de l'emploi se redresse rapidement aux Etats-Unis, ce dernier point ayant été érigé par l'autorité monétaire en condition sine qua non à une réduction de son soutien.
Les valeurs bancaires se réveillent
À cet égard, les comptes-rendus des dernières réunions monétaires de la Fed et de la BCE qui seront respectivement publiés mercredi et jeudi et seront scrutés pour jauger les divergences entre banquiers centraux au cours des discussions. Du côté des "minutes" de la Fed, les opérateurs chercheront par ailleurs des indices quant à une future hausse des taux. Le choix de Joe Biden de reconduire Jerome "Jay" Powell à la présidence de la banque centrale des Etats-Unis, flanqué de Lael Brainard qui fait également figure de "colombe" au niveau monétaire, suggère que la prudence restera durablement de mise : pour ce qui est des taux, pas question de durcissement avant que le marché du travail ne soit complètement rétabli.
En ordre très dispersé, le palmarès du CAC 40 a révélé un rebond des valeurs bancaires qui avaient subi en fin de semaine dernière la baisse des rendements souverains (lesquels remontent a contrario ce lundi). Crédit Agricole a repris près de 2%, BNP 1,6% et Société Générale (+1,4%). Sans actualité particulière, c'est néanmoins Michelin (+2,4%) qui a signé la meilleure performance du lot des 40 valeurs phares, devant Orange (+2%) tandis que Vivendi (+1,95%) a profité d'une offre (assortie d'une prime sensible) du fonds KKR sur l'opérateur Telecom Italia, dont le conglomérat français est le premier actionnaire avec près d'un quart du capital.
À l'opposé, des prises de bénéfices ont affecté les valeurs du luxe à l'image d'Hermès qui a mis un terme (-1,9%) à sa flambée des dernières séances sur fond de rumeurs d'inclusion au sein de l'Eurostoxx50. Kering a cédé 1,3% et LVMH 1,2%. Les valeurs de croissance de la tech (Capgemini -2%) et de la santé (-1,9%) ont aussi été délaissées.
Sur le reste de la cote, Vallourec a ajouté 10,7% au rebond déjà considérable de vendredi (+9,8%), bien aidé par un relèvement de recommandation de la part de Kepler Cheuvreux.
Le pétrole en repli
Au rayon des sciences de la vie, la biotech (berlinoise) Noxxon a rebondi de 22% après avoir dévoilé des résultats impressionnants sur son composé NOX-A12, testé en complément de la radiothérapie chez des patients atteints de cancer du cerveau chez qui la chimio restait sans effets. Abionyx a de nouveau été recherché (+7,5%) dans le sillage de l'annonce la semaine dernière du rachat d'Iris Pharma.
Après une vive correction la semaine dernière à mettre sur le compte d'un regain de vigueur pandémique, les cours pétroliers repartaient en légère progression, le baril de Brent gagnant 0,55% à 79,32 dollars quand celui de WTI prenait 0,54% à 76,35 dollars. Sur le Forex enfin, la monnaie unique creuse ses pertes, toujours au plus bas depuis l'été 2020 (-0,23% à 1,1255 dollar en fin de journée).