(BFM Bourse) - Pénalisé ces derniers jours par l'appréhension du durcissement monétaire à venir de la Fed, le CAC 40 reprend 0,95% ce mercredi, malgré l'indécision qui règne à Wall Street cet après-midi en pleine audition de Jerome Powell devant le Sénat américain.
Comme lors de chaque mini-correction, les marchés ont encore pu compter ce mardi sur le soutien de l'influent patron de la Fed, Jerome Powell, interrogé ce mardi après-midi par le Sénat sur la stratégie de l'institution pour combattre l'inflation aux Etats-Unis. À la rescousse, l'homme fort de la banque centrale américaine "a promis de tout mettre en œuvre" au cours de son second mandat pour lutter contre la hausse des prix à la consommation, alors que l'indice CPI a augmenté à un rythme inédit en près de 40 ans en novembre, à +6,8% sur un an, selon les chiffres du Bureau of Labour Statistics - soit très loin de la cible de 2% considérée comme saine par la Fed pour l'économie, mais légèrement inférieur aux attentes des analystes qui misaient sur une hausse de 7% en rythme annuel.
Si la voie semble donc toute tracée pour que la banque centrale américaine procède à plusieurs hausses de taux, Jerome Powell a tenu à rassurer les investisseurs inquiets de ce durcissement monétaire à venir plus vif qu'escompté. Admettant que le bilan de l'institution est actuellement "bien au-dessus des niveaux où il doit être" et que "sa réduction se fera plus rapidement cette fois-ci" (comprendre qu'après la crise économique et financière de 2008, NDLR), il a néanmoins affirmé que celle-ci pourrait être repoussée à "plus tard cette année". Encore dans le rouge dans la matinée, les indices new-yorkais ont profité de ces propos pour revenir en territoire positif en fin de matinée, aidé par la détente des rendements souverains. Le Nasdaq reprend ainsi 1,3% à 18h05 quand le S&P rebondit de 0,5% (s'il rebascule dans le rouge, l'indice élargi signera sa 6e séance consécutive de baisse, soit sa pire séquence depuis le début de la pandémie mondiale). Le DJIA évolue pour sa part à l'équilibre.
Porté à l'ouverture par le brusque rétablissement du Nasdaq lundi peu avant la clôture sur fond d'assagissement des rendements obligataires, revenus la veille à un plus haut plus de deux ans en ce qui concerne le bon du Trésor américain à 10 ans, le CAC a cependant limité son rebond à +0,95% mardi à 7.183,35 points - après avoir repris plus de 1,5% en milieu de matinée. Le volume de transactions resserré par rapport aux séances précédentes, à 3,6 milliards d'euros, témoigne de l'attentisme qui régnait ce mardi dans les salles de marché avant le discours de Jerome Powell.
200 trains pour Alstom en Norvège
L'accalmie observée sur le marché obligataire a suffi à provoquer un regain d'appétit pour les valeurs de croissance à Paris. Parmi les plus fortes hausses du marché parisien figuraient donc des titres tels que Capgemini (+3,2%) ou Kering (+2,3%, avec un plus le coup de pouce d'un avis positif de RBC) ou encore Teleperformance (+1,6%) - même si leurs performances se sont réduites en clôture.
Alstom, qui pour le coup faisait partie des rescapés lundi, a profité de l'annonce d'un très beau contrat en Norvège pour accélérer de 3%: Norske Tog lui a commandé 200 trains régionaux Coradia Nordic, pour un total de plus de 1,8 milliard d'euros, ce qui fait du contrat le plus important jamais passé par la Norvège dans le domaine ferroviaire. Soutenu la veille par l'annonce du rachat de Zynga par Take-Two, une opération mettant en lumière par comparaison la faible valorisation du groupe français, Ubisoft a encore gagné 4,5%.
Airbus n'a que légèrement profité (+0,4%) du dépassement de son objectif de 600 livraisons pour l'année 2021, avec 611 unités livrées, l'annonce intervenant en parallèle de celle d'un report d'une partie de la commande de Korean Air. La compagnie a également reporté la livraison d'appareils commandés à Boeing (finalement c'est Safran, motorise dans les deux cas, qui en a le plus pâti à -1,85%).
Technip Energies prend son indépendance
Les actionnaires de Technip Energies (+6%) se sont réjouis du retrait progressif de TechnipFMC, lequel ne détiendra bientôt plus que 7% du capital, tandis que la holding HAL Investments s'impose désormais comme premier actionnaire du groupe français. Bonne nouvelle pour ceux qui avaient un peu de mal à faire le distinguo, TechnipFMC (-1,7%) a par ailleurs annoncé son retrait le mois prochain d'Euronext Paris.
Les propos de Jerome Powell ont contribué à ramener les cambistes vers la monnaie unique, qui reprend 0,23% à 1,1357 dollars vers 18h20.
Le pétrole au plus haut depuis deux mois
Pénalisés la veille par un regain d'aversion au risque, les cours pétroliers repartent nettement de l'avant ce mardi, stimulés par la confiance des investisseurs envers une demande ferme. Le baril de Brent gagnait ainsi 3,3% à 83,6 dollars vers 18h25, à un pic depuis début novembre dernier, quand celui de WTI franchissait de nouveau le cap des 80 dollars (+3,8% à 81,2 dollars).Après avoir flanché lundi sous les 40.000 dollars pour la première fois depuis plusieurs mois, le cours du bitcoin se raffermissait également quelque peu (+1,5% à 42.500 dollars).