(BFM Bourse) - Les préoccupations liées à la diffusion du variant Delta sont loin de s'apaiser. En témoigne la reprise poussive de 0,81% du marché parisien, malgré des publications de résultats toujours solides de la part des entreprises, après sa chute de lundi.
La Bourse de Paris peine à se remettre de la lourde chute de lundi, où elle a connu sa pire séance (-2,54%) de l'année. Après avoir tenté d'effacer une partie de ces lourdes pertes par un franc rebond (+1,4% durant la première heure de cotations), le CAC 40 a ensuite réduit son avance et terminé sur un gain limité de 0,81% à 6.346,85 points . Le regain de vigueur sur le front de la pandémie à cause de la propagation incontrôlée du variant Delta -sur fond de campagnes de vaccinations qui plafonnent ou peinent à monter en cadence- contraignant plusieurs pays à réinstaurer des restrictions sanitaires a clairement jeté un froid sur la Bourse.
Outre-Atlantique, les principaux indices évoluaient également dans le vert, mais seul le Dow Jones se détachait vraiment (+1,4%) alors que le S&P 500 se contentait de +0,9% et le Nasdaq Composite +0,3% seulement.
"Les marchés se demandent si la situation est aussi bonne que cela ou si le chemin à parcourir sera beaucoup plus long que ce que l'on pensait en mars, lorsque l'optimisme était probablement au plus haut", juge Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK. Et "au-delà de l'épidémie, ce sont les données de l'inflation qui inquiètent les investisseurs, car la hausse généralisée des prix poursuit son accélération et devrait conduire, tôt ou tard, les banques centrales à agir pour empêcher une explosion de celle-ci", rappelle pour sa part Vincent Boy, analyste marché chez IG France.
Si rythme des publications trimestrielles commence à s'intensifier -avec à clef plus de bonnes surprises que de mauvaises- celles-ci n'ont donc pas apporté des arguments suffisamment pour un rebond plus prononcé.
Premier groupe du CAC 40 à faire un point d'activité sur la période avril-juin, Alstom a fait part d'une croissance d'un tiers de ses revenus sur la période, ainsi que d'un niveau de prises de commandes qualifié d'exceptionnel, à 6,44 milliards d'euros, en tenant compte de celles engrangées par Bombardier. Le titre du géant du ferroviaire a repris 2,5%. Des titres tels qu'Unibail-Rodamco-Wesfield (+3,4%), Arcelor (+3,1%) ou Safran (+2,8%) l'ont devancé au palmarès, récupérant une partie de leurs lourdes pertes de la veille. Mais plusieurs titres ont encore reculé, à l'image d'Engie (-1,2%) et Atos (-1%), lequel évolue désormais à un creux depuis 2014.
Sur le reste de la cote, Believe a rebondi de 9%, porté par un avis positif de JPMorgan, et Covivio a gagné 2,73% après l'acquisition d'un portefeuille résidentiel à Berlin, pour un montant d'environ 130 millions d'euros. Interparfums (-0,5%) et Rémy Cointreau (-0,7%) n'ont pas profité de publications pourtant très solides, le marché reprochant notamment au groupe de spiritueux la prudence affichée pour le reste de son exercice.
We.Connect s'est adjugé près de 3% après avoir fait part de revenus en hausse de 30% sur les six premiers mois. Le spécialiste des lasers Lumibird va racheter la participation de 37% d'Areva au capital de la CILAS, acteur français historique des lasers à visée militaire et de l'optronique, et s'est adjugé 2,6%.
De nouvelles recrues pour la Bourse de Paris se sont favorablement distinguées, à commencer par Obiz sur Alternext. Ce spécialiste lyonnais du marketing relationnel a profité d'une envolée de 24% de son cours, grâce à un chiffre d'affaires semestriel de plus de 13 millions d'euros, le plus important de son histoire, et au relèvement ses objectifs annuels dans la foulée. Sur Alternext encore, le spécialiste des fruits exotiques Omer-Decugis & Cie a engrangé 1% après des résultats semestriels de belle facture, en ligne avec les ambitions présentées lors de sa récente introduction en Bourse.
La biotech AB Science a décollé de 12% au vu de données de survie encourageante pour son traitement expérimental masitinib dans la sclérose latérale amyotrophique, la dévastatrice maladie de Charcot. Inversement, OSE Immuno a reculé de plus de 8% après avoir dû suspendre les essais de son vaccin contre le coronavirus, le temps d'investiguer l'apparition d'effets secondaires sans gravité apparente (nodules au point d'injection chez quelques volontaires).
Au lendemain de leur pire reflux journalier depuis avril dans le sillage de l'accord obtenu de haute lutte entre les pays producteurs pour un retour progressif sur le marché de leurs barils, les cours pétroliers reprenaient un peu de terrain en fin de journée, le Brent se négociant à 69,16 dollars (+0,79%) et le WTI à 67 dollars pile (+0,87%).
Sur le marché des devises, le billet vert reprenait l'ascendant, entraînant un recul de 0,26% de l'euro à 1,1768 dollar, en attendant les conclusions jeudi de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE.