(BFM Bourse) - Revenu la veille à son plus haut niveau depuis le 12 mars dernier, le baromètre du marché parisien marque tout de même une pause mercredi à la mi-séance, avant la première estimation du PIB de la première économie mondiale et l'annonce des conclusions du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine. Le bal des publications se poursuit, avec quelques heureuses surprises à noter.
Symbolique. En remontant d'encore 1,43% mardi, le CAC 40 est parvenu à retrouver son niveau d'il y a un mois et demi, effaçant ainsi sa fameuse chute de 12,28% du 12 mars - la pire séance d'une histoire débutée en 1988 pour l'indice phare.
Un rebond qui ne manque pas de laisser dubitatifs un certain nombre d'observateurs. "Nous continuons à penser que les niveaux et les valorisations actuels sous-estiment encore les risques à venir, que ce soit en termes d'impact de la crise sur la croissance et les bénéfices, de l'échelonnement et de la progressivité de la reprise, du risque d'une seconde vague de contagion avec le dé-confinement et des pertes d'emplois plus permanentes si nous voyons davantage de faillites. En bref, nous ne nous attendons pas à une transition sans heurts vers "l'après-corona" et nous pensons donc que des risques de baisse subsistent", avertit Esty Dwek, responsable des stratégies de marché de Natixis Investment Managers Solutions. Mais l'indice phare semble tout de même plafonner ce mercredi, redonnant 0,2% à 4.560,59 points vers 12h45. Les volumes demeurent peu étoffés, à 730 millions d'euros traités pour le moment.
Il faut dire que l'imminence de la publication du PIB américain, attendu en baisse d'au moins 4%, et la décision ce soir de la Fed (suivie de la BCE jeudi) n'incitent pas les opérateurs à poursuivre leurs emplettes. Faute de marge subsistante sur les outils classiques, les commentaires de Jerome Powell sur les perspectives de l'économique susciteront peut être plus d'attention que la décision proprement dite, sauf surprise sur les taux (la Fed n'ayant quant à elle pas encore expérimenté les taux négatifs).
Solides résultats de Carrefour et Spie
Parallèlement, l'actualité des valeurs françaises donne quelques raisons d'espérer, montrant qu'il reste toujours des poches de résistance voire de croissance même dans une économie confinée. Carrefour prend ainsi 3% après avoir fait état au premier trimestre d'un croissance de 7,5% à changes constants. Le groupe a également réitéré les objectifs de son plan stratégique Carrefour 2022. Le spécialiste de l''ingénierie électrique et technique Spie bondit de 11,8% et Teleperformance de 8,3%.
Les publications du blanchisseur Elis (+15%) ou même du fabricant de revêtements de sols Tarkett (+6%) et du producteurs de bouteilles et contenants en verre Verallia (+4%) sont aussi saluées.
Du côté des sciences de la vie, Amoeba fait le plein (+60%) après une présentation détaillée de ses ambitions dans le biocontrôle des cultures - le PDG Fabrice Plasson s'est exprimé à ce sujet sur BFM Bourse en exclusivité. Erytech Pharma prend 25% alors que que la Food and Drug Administration (FDA) américaine a accordé la désignation "Fast Track" à son candidat médicament eryaspase en tant que traitement du cancer du pancréas métastatique, tandis qu'Innate poursuit sur sa lancée après le démarrage d'un essai clinique à Marseille dans le Covid-19.
Net rebond du pétrole
Toutes les publications ne sont pas accueillies aussi favorablement pour autant. Seb recule de 3%, avec un repli à deux chiffres de son activité au premier trimestre, et un impact encore accru sur ses résultats attendu au deuxième trimestre. M6 cède 2%, avec la baisse des recettes publicitaires. Rémy Cointreau limite son recul à 0,9%, les marques du groupe, mieux margées, ayant moins reculé (-4%) que le reste de son activité.
La dégradation par Baader Helvea de son conseil sur Dassault Systèmes pèse en outre sur la valeur (-3%). Le point sur les notes d'analystes est à retrouver ici.
Du côté des devises, l'euro est toujours dans le vert à 1,0844 dollar (+0,22%) tandis que les cours pétroliers bénéficient d'un net rebond, de 13,32% à 13,97 dollars s'agissant du WTI américain et de 4,13% à 23,68 dollars pour le Brent européen.