(BFM Bourse) - Au terme d'une séance pauvre en actualité sur le front micro-économique, mais empreinte de nervosité, la Bourse de Paris a flanché lundi de 0,61% face au repli prononcé de Wall Street.
Une séance en dents-de-scie pour débuter la semaine. Perdant rapidement jusqu'à 1% en début de matinée, l'indice CAC 40 a comblé ses pertes pour s'afficher proche de l'équilibre à la mi-journée, puis grimpé jusqu'à 0,35% dans le courant de l'après-midi... Avant de faire machine arrière toute face au retournement de Wall Street, reperdant ses gains éphémères pour terminer en repli de 0,61% à 6.477,66 points. A noter, le principal baromètre de la Bourse française n'avait pas clôturé sous 6500 points depuis le 20 septembre, lorsqu'il avait chuté de 1,74% à cause du risque Evergrande...
Influencé tout au long de la journée par les mouvements du secteur du luxe, désormais prépondérant au sein du CAC 40, l'indice phare a été victime en fin de journée du coup de froid de Wall Street. Alors que la croissance de l'économie mondiale donne des signes de ralentissement, la difficulté à mettre réellement sur pied des mesures de relance commence à faire perdre patience aux investisseurs, sans parler d'un risque de shutdown fédéral. Les représentants du Congrès débattent en effet du relèvement du plafond de la dette fédérale, afin que le gouvernement puisse payer ses factures. Pendant ce temps, les Démocrates envisagent de rogner le montant du plan d'investissements pour essayer de le faire enfin valider...
Au moment de la clôture européenne, le DJIA trébuchait de 1,45% et le S&P 500 de près de 1,8%. Mais c'est le Nasdaq Composite qui souffrait le plus, perdant carrément 2,55%, pénalisé en général par une nouvelle remontée des taux obligataires (vers 1,50% sur le bon du Trésor US à dix ans) et en particulier par une chute de plus de 4% pour Facebook. Le groupe fondé par Mark Zuckerberg, jusqu'ici peu affecté par les scandales à répétition, aura cette fois plus de mal à surmonter les révélations d'une ancienne ingénieure, Frances Haugen, tendant à démontrer que Facebook ignore délibérément tout le mal que peuvent faire les réseaux sociaux tant qu'il continue à en tirer profit.
Alors que l'Opep n'ira apparemment pas au delà du rythme de réouverture prévu le mois prochain (c'est-à-dire une hausse de la production de l'ordre de 400.000 barils par jour en novembre), les cours pétroliers accéléraient de plus belle, à 81,39 dollars désormais pour le baril de Brent (+2,66%), de quoi contribuer à une hausse de 2% pour TotalEnergies, leader du CAC devant Carrefour (+1,6%, après que la famille Mulliez a assuré qu'elle ne vendrait jamais Auchan).
Dans le reste de l'actualité le promoteur immobilier Kaufman & Broad, bien loin d'Evergrande, a maintenu une légère avance (+0,7% en clôture contre près de 2% en séance) après la publication de ses comptes sur les neuf premiers mois, matérialisant notamment une forte amélioration du taux de sa marge opérationnelle (7,4% à comparer à 4,6% sur la période correspondante de 2020). GTT a pris 2,15% après une commande pour quatre méthaniers, et Argan se stabilise après avoir fait état d'une progression de 12% de ses loyers au troisième trimestre. Enfin Hoffmann Green Cement a gagné 3,6% alors que l'entreprise vient d'annoncer en quelques jours la signature de deux contrats de distribution, avec Ravate pour la Réunion et avec le belge Ecobati pour le Benelux.
Enfin du côté des changes, l'euro tente de freiner sa chute à 1,1621 dollar (+0,23%), après sa glissade de -1,3% en une semaine.