(BFM Bourse) - Les investisseurs ont retenu leur souffle tout au long de la séance mercredi, alors que le verdict de la Fed sera dévoilé à 20 heures. La majorité des opérateurs parient sur une baisse d'un quart de point de pourcentage des taux directeurs de la banque centrale des Etats-Unis, mais nombre de questions demeurent...
À quelques heures de l'annonce de la décision du comité de politique monétaire de la Fed, les opérateurs n'ont pris aucun risque mercredi et le CAC 40 a termine presque inchangé à 5.620,65 points (une hausse symbolique de 5 points ou +0,09%). Le volume de transactions sur l'indice phare n'a même pas atteint 2,5 milliards d'euros.
En fin de journée, le célèbre outil "FedWatch" du CME Group (mis à jour en temps réel en fonction des paris pris par les investisseurs sur le niveau des taux via les contrats à terme) reflétait une probabilité implicite de 75% à la baisse d'un quart de point des taux directeurs américains.
Une décision délicate où la Fed doit intégrer des composantes contradictoires. En effet, les dernières statistiques macro-économiques montrent plutôt une inattendue vigueur de l'économie avec notamment mardi une progression de 0,6% de la production industrielle en août par rapport à juillet, dont +0,5% pour la production manufacturière, là où le consensus misait sur +0,1% seulement. Côté immobilier, l'indice de la National Association of Home Builders pour septembre a lui aussi dépassé les attentes. Le tout dans un contexte de chômage toujours très bas, ce qui rend peu flagrante la nécessité d'une baisse des taux à cette aune.
"Ces incapables de la Fed"
D'un autre côté, Donald Trump ne cesse d'exhorter le président de l'institution Jerome Powell et "ces incapables de la Fed", "qui n'y comprennent rien", d'assouplir beaucoup plus vite leur politique monétaire. Le niveau d'incertitudes actuel dans un contexte géopolitique tendu, le récent bond du pétrole, source potentielle d'inflation, pourrait aussi encourager la Réserve fédérale à se montrer clémente.
"Entre économie encore robuste mais risques géopolitiques croissants, il est probable que J. Powell ne souhaite pas prendre de risque et maintienne une politique monétaire accommodante", note Franck Dixmier, directeur des investissements obligataires d'Allianz Global Investors, pariant donc pour une diminution de 25 points de base de la fourchette des taux directeurs (allant de 2% à 2,25% actuellement). Finalement, "la question la plus importante pour les investisseurs, à savoir s’il s’agit d’un mid cycle adjustment [ajustement à contresens d'une tendance au resserrement] ou d’un cycle de baisse des taux, devrait rester ouverte à l’issue du meeting", ajoute Franck Dixmier. Une façon pour l'institution de se ménager toutes les options possibles.
EDF grignote 3%
Quelques valeurs sont néanmoins parvenues à échapper à l'immobilisme, notammentEDF qui a repris 3,2% après avoir écarté tout risque de fermeture de réacteur. Groupe Gorgé s'est adjugé près de 4,5% après avoir dévoilé une forte amélioration de sa rentabilité au premier semestre.
Ipsos a grimpé de 6% à la suite du relèvement de neutre à surperformance de l'opinion d'Exane.
Sur le marché pétrolier, le baril de WTI cède encore 1,5% à 58,45 dollars, et le Brent 0,88% à 63,98 dollars, poursuivant la correction entamée la veille après l'envolée historique de lundi.
Du côté des changes, l'euro limite fortement son repli (-0,06%) à 1,1066 dollar, alors que l'hypothèse de la baisse des taux américains s'est nettement renforcée à deux heures de la décision.