(BFM Bourse) - Après avoir clôturé lundi à son meilleur niveau depuis le mois d'avril, le CAC 40 reprend son souffle. Le retour des craintes sur la trajectoire des prix et la vigueur des cours de l'or noir viennent une nouvelle fois doucher l'enthousiasme des investisseurs. Le timide redressement de l'activité manufacturière en Chine pour le mois d'avril apparaît insuffisant pour inverser la tendance.
La place parisienne fait machine arrière après une séquence de quatre hausses d'affilée, de nouveau affectée par les inquiétudes des investisseurs sur l'inflation avec la ré-accélération des cours pétroliers. La publication d'un indicateur PMI manufacturier chinois meilleur qu'attendu que prévu en avril à 49,6 contre 49 escompté, ne fait pas le poids face aux craintes sur les tensions inflationnistes.
Le CAC 40 cède près de 1% se dirigeant tout droit vers les 6500 points à 6.502,70 points au lendemain d'une hausse de 0,72% portant l'indice vedette parisien à son meilleur niveau depuis la fin avril en l'absence de Wall Street fermée pour le Memorial Day.
Sans surprise, la hausse des cours de l'or noir alimente la gazette boursière. Le baril de Brent a inscrit un nouveau plus haut depuis début mars après l'accord de l'Union européenne sur une forte réduction des importations de pétrole russe d'ici la fin de l'année. Les 27 pays membres ont approuvé lundi soir un embargo sur le pétrole russe couvrant plus des deux tiers de leurs importations depuis ce pays, a annoncé le président du Conseil européen.
En nette hausse lundi avec une relance de la demande liée à la driving season aux Etats-Unis et à la réouverture de certaines villes chinoises, les cours du pétrole ont accru leurs gains après cet accord sur l'embargo russe. La référence de brut de la Mer du Nord, le Brent, a atteint mardi matin la barre de 124 dollars pour la première fois depuis le 7 mars. Le WTI quant à lui progresse de 1,7% avec en ligne de mire le seuil des 120 dollars.
Cette nouvelle poussée des tarifs pétroliers devrait alimenter encore plus les craintes des opérateurs sur la future trajectoire des prix à la consommation. L'inflation dans la zone euro a atteint un nouveau record à 8,1% sur un an en mai après 7,4% en avril, toujours en rythme annuel.
En France, la poussée des prix se fait également à des niveaux jamais observés depuis le milieu des années 80. Les prix ont en effet progressé de 5,2% sur un an en mai en France, dépassant ainsi la barre des 5% pour la première fois depuis septembre 1985. Conséquence de la hausse des prix, la consommation des ménages a reculé plus que prévu au premier trimestre expliquant en partie la contraction de 0,2% du produit intérieur brut au premier trimestre.
A Wall Street, les principaux indices laissent augurer une ouverture en légère baisse après le week-end prolongé du Memorial Day. Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, a indiqué lundi soir être en faveur de plusieurs hausses des taux par pas d'un demi-point d'ici la fin de l'année.
Les valeurs pétrolières en vue
Les valeurs pétrolières sont logiquement bien orientées dans le sillage du baril. En tête du CAC, TotalEnergies progresse de plus de 1%. Les parapétrolières Maurel & Prom et Rubis s'adjugent 3%.
Orpea rend près de 4%, empêtré dans un nouveau scandale financier révélé par le quotidien Le Monde.
Du côté des capitalisations plus modestes, Altheora (l'ex-Mecelec) flambe de 18% alors que le spécialiste ardéchois des matériaux composites aura sa part de la commande géante remportée par Alstom-Bombardier en vue de la modernisation du métro parisien, en fournissant assises et dossiers au sous-traitant chargé des sièges.
Sur le marché des changes, l'euro fait une pause à 1,0731 dollar après avoir grimpé jusqu'à 1,0787 dollar, à un plus haut depuis le 25 avril.
Sabrina Sadgui