(BFM Bourse) - Le CAC 40 a rogné l'essentiel de son rebond de la matinée pour ne plus afficher qu'un gain de 0,1% à la mi-séance de la dernière séance de janvier. Comme les deux précédentes années, le premier mois de 2022 devrait se solder par un recul sensible.
Comme ce fut déjà le cas en 2020 et 2021, l'année 2022 est en passe de débuter par une performance nettement négative en janvier. Ce n'est pas avec la maigre variation affichée à la mi-séance de cette dernière séance du mois que le CAC 40 va renverser la table. Après avoir tenté en matinée un rebond de 1,1% à plus de 7000 points, l'indice phare ne gagne plus que 0,10% à 6.972,73 points vers 12h05. A ce stade, l'indice parisien est en repli de près de 3,5% depuis début janvier.
Le regain d’aversion au risque, caractérisé la semaine dernière par une volatilité inédite depuis de longs mois, apparaît favorisé par l’incertitude sur la rapidité et l'ampleur de la remontée des taux d'intérêt aux Etats-Unis, des doutes sur la reprise économique (le Fonds monétaire international a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale cette année à +4,4% au lieu de +4,9% en raison de perspectives plus incertaines, aux Etats-Unis et en Chine notamment) mais également par les tensions géopolitiques en particulier autour de l'Ukraine.
Après le PIB de la zone euro du quatrième trimestre, ressorti sans grande surprise ce matin à l'échelle agglomérée (mais un peu décevant pour l'Allemagne), la semaine sera marquée par de nouveaux rendez-vous macro-économiques dont le chiffre de l'inflation toujours en zone euro, mercredi, la réunion de la BCE jeudi et le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis vendredi.
Casino revoit sa marge à la baisse
L'actualité micro-économique ce lundi est alimentée par la poursuite de la saison des résultats, avec une très grosse déception de la part de Casino qui perd près de 13,9% alors que le distributeur a annoncé s'attendre désormais à une baisse de 1,7% de son Ebitda pour ses enseignes en France, quand il visait une croissance de celui-ci en novembre dernier. Par répercussion, Carrefour abandonne 5,6%, alors que les fonds approchés par Auchan en vue de l'aider à financer une éventuelle OPA (offre publique d'achat) sur son concurrent coté ne seraient guère séduits par le projet.
Le secteur des maisons de retraite souffre toujours, puisqu'après un gain de près de 10% à l'ouverture dans le sillage du limogeage du directeur général d'Orpéa le titre cède 2,2%, Korian lâchant 5,8%.
Parmi les rares bonnes nouvelles du jour, l'annonce par Roctool d'un chiffre d'affaires record en 2021 vaut au titre un gain de 2,6%.
Le pétrole toujours à un niveau élevé
Toujours portés par un tableau fondamentalement propice -difficulté manifeste de l'Opep+ à accroître sa production après des années de sous-investissement alors que la demande continue à rebondir, sans même parler des risques d'ordre géopolitique- les cours pétroliers demeurent à niveau élevé. Le contrat à terme sur le WTI se traite à 87,30 dollars (+0,55%) et le Brent à 88,96 dollars (+0,44%), après avoir brièvement atteint la semaine dernière le seuil de 90 dollars pour la première fois depuis des années.
Malgré cette vigueur, l'avertissement de l'italien Saipem pèse sur le secteur parapétrolier, Technip Energies reculant de 5%, TotalEnergies n'étant pas épargné non plus (-1,3%).
Encore à la peine en ce début d'année (-2% depuis le 1er janvier dont -1,7% sur la semaine écoulée, sa pire performance hebdomadaire depuis sept mois, après un repli de 6,85% l'année dernière) l'euro remonte de 0,23% à 1,1175 dollar lundi. La monnaie unique européenne profite "de l’effet de soulagement temporaire provoqué par la dissipation des risques politiques en Italie", note Guillaume Dejean chez Western Union Business Solution.
"Sergio Mattarella rempile pour un nouveau mandat de président de la République en Italie, et par effet domino Mario Draghi reste à la tête du gouvernement au poste de Premier Ministre. L’Italie s’évite une crise de gouvernance, les marchés soufflent un coup", observe le spécialiste, qui pointe également la poursuite des transactions pour tenter de désamorcer le conflit militaire en Ukraine et le maintien d'une croissance relativement solide en zone euro au quatrième trimestre (+0,3% par rapport au troisième trimestre, soit +4,6% sur un an, le tout conforme aux attentes du consensus).