(BFM Bourse) - La Bourse de Paris termine la semaine en nette baisse, cueillie à froid par des données d'inflation supérieures aux attentes et toujours nerveuse avant la date fatidique du 2 avril.
Encore une journée sans à la Bourse de Paris. Ployant sous un îlot d'incertitudes, le CAC 40 baisse de 0,93% ce vendredi 28 mars, pour se rapprocher un peu plus des 7.900 points à 7.916,08 points.
L'indice parisien rétrograde à des niveaux inexplorés depuis le début du mois de février, et perd près de 1,58% sur l'ensemble de la semaine.
Il faut dire que les investisseurs ont peu de motifs de réjouissances. Les opérateurs de marché restent nerveux en amont de la date du 2 avril à laquelle les États-Unis entendent mettre en place des droits de douane réciproques sur l'ensemble de leurs importations. Mercredi, Donald Trump avait déjà annoncé des surtaxes douanières sur les importations automobiles à compter du 3 avril.
Des statistiques dégradées aux Etats-Unis
"Il n’y a pas une journée où la volatilité ne bondit pas soudainement à cause d’une nouvelle déclaration de la Maison Blanche, parfois infirmée quelques heures ou quelques jours plus tard. Résultat, un vent de panique souffle sur les actions des deux côtés de l’Atlantique", juge de son côté Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet.
Ces craintes sur la guerre commerciale commencent à se diffuser petit à petit au niveau des indicateurs américains. Notamment du côté de l'indice du moral des consommateurs, compilé par l'Université du Michigan. Cet indice de confiance a chuté à 57 points en mars, après 64,7 points en février.
Du côté d'inflation, les prix aux États-Unis ont progressé de 2,5% sur un an, en février, selon l'indice des prix PCE, la jauge préférée de la Réserve fédérale américaine (Fed). Hors alimentation et énergie, les prix ont progressé de 2,8% sur un an, soit plus que les 2,7% anticipés par le marché.
Cette "inflation plus élevée que prévu, sans être exceptionnelle, ne risque pas d'accélérer le calendrier de baisse des taux par la Fed", juge Grégoire Kounowski, Investment Advisor chez Norman K.
À côté, les dépenses de consommation, ont progressé, de 0,1% en février, après un recul de 0,6% le mois précédent. Mais les économistes espéraient un chiffre plus élevé (+0,5%).
Les spiritueux européens à la fête
Du côté des valeurs, Pernod Ricard a pris la tête du CAC 40 (+2,9%) tandis que Rémy Cointreau a gagné 3%, après que le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a évoqué un report de trois mois par la Chine de potentiels droits de douane supplémentaires sur la filière cognac.
Edenred et Pluxee, ont perdu respectivement 4% et 1,6%, limitant leur repli après avoir ouvert dans le rouge vif. En cause: un article de presse évoquant un potentiel plafonnement des commissions de titres restaurant. Une mesure qui n'est pourtant pas retenue à date par l'exécutif dans le cadre de la réforme envisagée par la ministre du Commerce, Véronique Louwagie, selon nos informations.
Après avoir gagné jusqu'à 12%, Ubisoft s'est finalement retourné à la baisse (-1,8%). Selon une source citée par un analyste, ce mouvement s'expliquerait par l'adoption de positions vendeuses par certains fonds spéculatifs sur le titre, explique Reuters. Le titre avait profité de l'annonce jeudi soir de la création d'une nouvelle filiale dans laquelle Tencent rentrera au capital. Ce qui se traduira par un apport de cash d'un peu plus d'1 milliard d'euros.
DBV Technologies a rebondi de plus de 38% après avoir annoncé avoir bénéficié d'un important financement qui va l'aider à poursuivre le développement de Viaskin Peanut son produit phare.
Sur les autres marchés, l'euro gagne 0,2% face au dollar à 1,0822. Le pétrole est en nette baisse. Le contrat de mai sur le Brent de mer du Nord lâche 0,9% à 72,95 dollars le baril tandis que celui de même échéance sur le WTI coté à New York perd également 0,9% à 69,28 dollars le baril.