(BFM Bourse) - Les deux émetteurs de titres de services prépayés ont ouvert dans le rouge vif ce vendredi 28 mas avant de réduire leur perte. En cause: un article de presse évoquant un potentiel plafonnement des commissions de titres restaurant. Une mesure qui n'est pourtant pas discutée par l'exécutif dans le cadre de la réforme envisagée par la ministre du Commerce, Véronique Louwagie, selon nos informations.
Le début de séance a été mouvementé pour les actions d'Edenred et de Pluxee. Les deux émetteurs de titres de services prépayés (titres restaurant, titres cadeaux) ont ouvert dans le rouge vif ce vendredi 28 mars, perdant plus de 8,4% pour Pluxee et plus de 5,5% pour Edenred.
Les deux actions ont par la suite nettement limité leur repli. Vers 15h40, l'action Pluxee cédait 3,8% tandis que celle d'Edenred abandonnait 2,5%.
Le coup de grisou à l'ouverture a vraisemblablement été provoqué par une information de presse. Les Échos ont écrit dans un article publié vendredi que "la possibilité de plafonner" les commissions perçues par les émetteurs de titres-restaurant auprès des commerçants était "sur la table" , dans le cadre de la réforme envisagée par la ministre du Commerce, Véronique Louwagie.
Une première version de cet article a mentionné un taux de commission qui pourrait être limité à 2,5% avant que ce taux soit supprimé dans une mise à jour de cet article.
Contacté par BFM Bourse, Bercy a rappelé que des discussions étaient en cours avec les acteurs du secteur dans le cadre de cette réforme. À l'heure actuelle, un plafonnement des commissions de titres-restaurant n'est pas une mesure retenue, a ajouté Bercy.
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Le "monstre du placard"
"C'est comme le 'monstre du placard'. Il a beau ne pas exister, le simple fait de le mentionner fait peur à l'enfant (et donc au marché, NDLR)", juge un analyste financier spécialiste du secteur au sujet de la baisse des cours d'Edenred et de Pluxee.
"La question c'est plutôt de savoir si le gouvernement actuel tiendra suffisamment longtemps pour mener à bien cette réforme", ajoute-t-il.
Également contacté par BFM Bourse Pluxee a déclaré que la "Ministre (avait) annoncé souhaiter remettre une feuille de route d’ici cet été. Aujourd’hui, les discussions sont toujours en cours pour mener la réforme à son terme et avec le meilleur consensus".
"Notre volonté est de pérenniser le titre-restaurant en préservant son essence originelle, tout en le modernisant pour s’adapter aux nouveaux usages. Pluxee a déjà fait part de sa volonté de voir le titre-restaurant totalement dématérialisé", a ajouté l'entreprise.
"Cette mesure est une simplification pour toutes les parties prenantes, particulièrement les commerçants, grâce à la suppression des contraintes administratives liées au papier. Concernant les commissions d’apporteur d’affaire aux commerçants, elles rémunèrent notre service: nous développons un réseau de partenaires commerçants qui augmentent ainsi leur clientèle et leur chiffre d’affaires grâce au titre restaurant" a développé la société.
"Le titre-restaurant représente en moyenne plus de 15% du chiffre d’affaires de la restauration commerciale", a souligné Pluxee.
Edenred de son côté a apporté le commentaire suivant: "La réforme du titre-restaurant, avantage social préféré des Français, comprend des mesures attendues par l’ensemble du secteur comme la dématérialisation totale du dispositif et la clarification de ses usages".
"Nous sommes convaincus que ce texte contribuera à renforcer les effets positifs du titre-restaurant: une mesure d’équité et de soutien à une alimentation de qualité pour les salariés au travail, et du volume d’affaire pour les restaurateurs et commerçants", a ajouté le groupe du CAC 40.
À l'automne 2023, l'exécutif avait envisagé un plafonnement des commissions perçues auprès des commerçants par les émetteurs de titres-restaurant. L'Autorité de la concurrence avait alors été interrogée pour avis et avait rendu des préconisations défavorables.
L'Autorité estimait qu'un plafonnement "ne constituait pas la réponse la plus adaptée" dans la mesure où cette mesure "ne corrigerait pas les dysfonctionnements" et pouvait avoir "des effets contre-productifs".
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