(BFM Bourse) - Le marché parisien se montre à nouveau très prudent à la veille du verdict de la Banque centrale américaine sur sa baisse de taux, alors que se succèdent résultats trimestriels d'entreprises et indicateurs. Si le CAC40 est dans le rouge mardi midi, Capgemini et Air Liquide se distinguent favorablement.
Après avoir ouvert sans tendance et tourné autour de l'équilibre lors de la première heure de cotation mardi, la Bourse de Paris a basculé en territoire négatif dans le sillage de la publication d'indicateurs macroéconomiques décevants. Peu avant 12h30, le CAC 40 lâche 0,78% à 5.557 points, au lendemain d'un léger repli de 0,16% et dans un volume d'échanges encore une fois médiocre, inférieur à 900 millions d'euros. "Les marchés étaient déjà dans l'attente hier et peu de volumes sont attends aujourd'hui également" indique Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque. La décision sur les taux de la Fed reste "au centre des interrogations des investisseurs alors qu'une baisse de 25 points de base est quasiment actée" poursuit-il.
Le marché s'attend en effet largement à ce que la Banque centrale américaine, qui débute ce mardi une réunion de deux jours, procède à un assouplissement de sa politique monétaire pour la première fois depuis 2008. Celui-ci a donné lieu à un bras de fer entre Donald Trump et Jerome Powell, le président de l'institution, à qui le président américain demande continuellement de baisser les taux. Ce qui fait dire aux experts de Mirabaud Securities que "si Jerome Powell semble pris dans un étau, Donald Trump pourrait l’être aussi". En effet, en réclamant un assouplissement monétaire alors que l’économie américaine montre toujours des signes très encourageants, "il risque de provoquer une erreur de politique monétaire qui pourrait précipiter les marchés à la baisse". "C’est peut-être pour cette raison qu’il s’est résolu à ce que la Fed n’effectue qu’une "petite baisse de taux" demain soir dans un de ses nombreux tweets. Les experts de Mirabaud rappellent qu'un cycle de baisse des taux sur deux est associé à une récession (généralement trois mois après la première baisse)...
En France, la croissance économique a marqué le pas au deuxième trimestre, en raison d'un ralentissement inattendu de la consommation des ménages. Selon une première estimation publiée mardi par l'Institut national des statistiques et des études économiques (Insee), le produit intérieur brut (PIB) hexagonal a progressé de 0,2% entre avril et mai, contre +0,4% au dernier trimestre 2018 et +0,3% au premier trimestre 2019. Un chiffre conforme à la dernière estimation de la BdF mais inférieur à la prévision publiée le 20 juin par l'organisme public. Les dépenses de consommation des ménages français en biens ont en effet reculé de 0,1% en juin, après avoir augmenté de 0,3% en mai, en raison principalement d'une forte baisse des achats alimentaires, a annoncé mardi l'Insee dans un communiqué.
Dans le reste de l'actualité internationale, la Banque du Japon a reconduit mardi sa politique monétaire ultra-accommodante tout en signalant plus fortement sa volonté d'agir, devant la faiblesse de l'inflation nippone et les tensions commerciales sino-américaines qui rejaillissent sur la troisième économie du monde. L'institution tokyoïte a donc, sans surprise, temporisé à la veille de la décision de la Fed.
Capgemini et Air Liquide tirent leur épingle du jeu
Dans un marché parisien en net repli, quelques publications sont tout de même bien accueillis par les investisseurs, à l'instar de celle de Capgemini. Fort de ses résultats trimestriels, le groupe spécialisé dans le conseil et les services informatiques a réaffirmé son intention de racheter Altran et ce, malgré les réticences du fonds activiste Elliott. À 12h40, le titre Capgemini domine le palmarès de l'indice vedette de la cote parisienne avec un gain de 3,4%. La deuxième meilleure performance, à la mi-journée, est pour Air Liquide (+2%), le n°1 mondial des gaz industriels se disant confiant quant à sa capacité à atteindre ses objectifs 2019 après un premier semestre en hausse.Maisons du Monde, en revanche, paye au prix fort (-16% vers 12h45) l'érosion de son taux de marge d'exploitation malgré une accélération de la croissance de ses ventes. La direction promet un sursaut au deuxième semestre mais le marché est visiblement dubitatif.
À noter que sur le CAC 40, les trois plus fortes baisses du jour sont pour les trois valeurs bancaires, avec des replis compris entre 3,2% pour Société Générale et 2,8% pour Crédit agricole, en prévision de la baisse des taux directeurs de la Fed.
Également à souligner, l'envolée du titre Genomic Vision (+146% à 21 centimes d'euro vers 12h50), la biotech française -dont le titre a touché un plus bas historique vendredi dernier- ayant annoncé mardi la signature d'un "accord de recherche" avec le groupe pharmaceutique Sanofi, dans le domaine de la bioproduction sur des projets de thérapie génique.
Sur le marché pétrolier, les cours remontent tranquillement, à l'image du baril de Brent qui gagne 1,02% à 64,47 dollars à 12h50, quand celui de WTI prend 0,84% à 57,49 dollars. Enfin, l'eurodollar est stable à 1,1145 dollar.