(BFM Bourse) - Les craintes sur la croissance ne trouvant aucun motif de se dissiper, les marchés d'actions restent soumis à des flux majoritairement vendeurs. Un agenda macro-économique chargé cette semaine, avec le vote britannique sur l'accord de Brexit et la réunion de la BCE, incitent également à la prudence.
En repli de 0,48% à 4789,84 points vers 12h40, le marché parisien se dirige vers sa quatrième baisse en l'espace de cinq séances, alors que de nombreux stratèges invitent à la prudence face aux nombreuses incertitudes qui pèsent toujours sur les marchés, à commencer par le risque d'une modération de la croissance mondiale. A cet égard, les dernières statistiques du commerce extérieur chinois (pour novembre) viennent montrer un net ralentissement des exportations et des importations, tandis que l'excédent commercial allemand s'est contracté dès octobre.
Par ailleurs, peu d'intervenants sont prêts à miser sur le fait que la Chine et les Etats-Unis parviennent à s'entendre avant le délai de 90 jours que se sont donnés Donald Trump et Xi Jinping pour conclure un accord commercial. Après l'arrestation de la directrice financière de Huawei la semaine dernière, qui a évidemment accru les tensions, le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, a affirmé dimanche que les discussions prendraient fin le 1er mars et que, faute d'entente, de nouveaux droits de douane seraient instaurés.
Des signaux qui continuent à freiner l'appétit des investisseurs, après une semaine déjà difficile sur le CAC 40.
Eramet plonge, Air France en forme
A Paris, les valeurs les plus exposées au cycle économique sont logiquement sanctionnées ce lundi, Eramet en tête (-19% vers 12h40). Non seulement le producteur de nickel et de manganèse est affecté par les inquiétudes sur la croissance mondiale, mais le groupe a qui plus est averti qu'il enregistrerait des charges significatives, non encore chiffrées, après avoir découvert une défaillance du système de contrôle qualité dans sa branche alliages. Globalement les producteurs de matériaux de base sont sanctionnés comme Vicat (-10,8%), Imerys (-6,4%), ainsi que la chimie (-3,2% pour Arkema après l'avertissement de son concurrent allemand BASF) ou l'automobile (-4,4% pour Plastic Omnium, -2,4% pour Peugeot, -2,2% pour Faurecia et -2,1% pour Renault).
A l'autre bout du palmarès, air France-KLM gagne 1,86% après l'annonce d'une nouvelle expansion du trafic passagers le mois dernier. Le titre EOS Imaging s'adjuge 3,5% après l'arrivée du chinois Fosun Pharma à son capital.
Pétrole en baisse
Au chapitre des devises, l'euro reste bien orienté à 1,1420 dollar.
Du côté du pétrole, les cours repartent à la baisse après avoir bénéficié en fin de semaine de l'annonce d'un accord conclu entre les pays de l'Opep et d'autres producteurs en vue de réduire globalement la production de 1,2 million de barils par jour. Le baril de brut américain WTI cède 1,35% à 51,90 dollars et le Brent de la mer du Nord 1,10% à 60,99 dollars.