(BFM Bourse) - La crainte d'une élection contestée s'atténuant, alors que l'écart demeure important en faveur du favori des sondages Joe Biden, l'appétit pour le risque renaît en Bourse après un mois d'octobre assez calamiteux.
Après la chute de 4,4% au cours du mois d'octobre (la plus mauvaise performance mensuelle du CAC 40 depuis le krach printanier), l'indice phare met les bouchées doubles depuis le début de la semaine, les investisseurs pariant sur une "vague bleue" (à la fois une victoire de Joe Biden et la prise de contrôle du Congrès par les Démocrates) qui permettrait la mise en œuvre relativement rapide d'un plan très ambitieux d'investissements publics. Au lendemain d'un gain de 2,11%, le principal indicateur du marché parisien s'adjuge encore 1,9% vers 12h30 mardi et remonte ainsi à 4.780,11 points. La barre du milliard d'euros d'échanges est déjà atteinte à ce stade de la séance.
La focalisation des opérateurs sur le scrutin américain fait passer au second plan les nouvelles mesures de re-confinement décidées ces derniers jours dans toute l'Europe (France, Allemagne, Royaume-Uni, Irlande, Autriche, Belgique, Portugal à des degrés divers). L'assurance de la part de la Banque Centrale Européenne que toutes les liquidités nécessaires à relancer l'économie de la zone euro seront mise à disposition des Etats compense aussi une partie des inquiétudes quant aux retombées économiques de ces mesures restreignant l'activité. Néanmoins, une nouvelle contraction du PIB de la zone au quatrième trimestre semble acquis, prévient Gilles Moëc, chef économiste chez AXA Investment Managers.
Les publications du troisième trimestre se poursuivent parmi les valeurs françaises, et les comptes meilleurs qu'attendus de BNP Paribas, en particulier, permettent au titre de la banque de survoler le palmarès (+6%). Plutôt meilleur qu'attendu, le chiffre d'affaires d'EssilorLuxottica ne conduit qu'à une stabilité du titre, révélant la préférence des opérateurs pour les valeurs cycliques.
Le verdict est plus sévère sur Mercialys (-2%), la foncière spécialisée dans les boutiques de centres commerciaux ayant suspendu ses objectifs financiers annuels en raison des nouvelles mesures de confinement en France sur ses activités.
L'action du groupe Lagardère (+4%) est à nouveau recherchée, après les informations révélées par BFM Business quant à l'ouverture de négociations entre Lagardère Capital (73% Arnaud Lagardère et 27% Groupe Arnault) et Vivendi (associé à Amber) sur un partage d'Hachette.
La hausse du pétrole s'accentue vivement, avec 3,23% de gains pour le baril de Brent à 40,23 dollars et 3,42% pour le WTI à 38,07 dollars. Ce qui permet un coup d'accélérateur sur TechnipFMC (+5,2%) ou Total (+3%).
Au chapitre des devises, l'euro reprend 0,6% à 1,1710 dollar.