(BFM Bourse) - Après un début de séance encore en progression, l'envolée de 5,16% de lundi a rapidement laissé place à une vague de ventes sur le marché parisien ce mardi. Les économistes s'interrogent sur la pérennité du projet franco-allemand visant à faire mettre sur pied un fonds de relance européen.
Au lendemain d'une envolée de plus de 5%, l'heure est à la correction sur le CAC 40. L'indice phare tricolore abandonne 1,43% à 4.443 points vers 12h30 mardi, alors que l'actualité sur les marchés ralentit nettement par rapport à la veille.
Lundi, l'annonce surprise de la chancelière allemande et du président français a donc permis aux principaux indices européens d'enregistrer leur meilleure séance depuis mars. Le fait que l'exécutif allemand s'engage dans une initiative qui aboutirait à un financement mutualisé lui confère un poids majeur. Toutefois, rien n'est encore acquis. En théorie la fameuse cour constitutionnelle allemande n'aura pas cette fois son mot à dire puisque le programme relèverait de la politique budgétaire de l'Union. Encore faut-il que les Etats membres réputés frugaux (Pays-Bas et Autriche) ne s'y opposent pas. Le Conseil Européen des 18 et 19 juin devra statuer sur cette proposition : il ne reste donc que quelques semaines au tandem franco-allemand pour convaincre, et éviter que son projet ne passe à la même trappe que la proposition espagnole d'avril, souligne Carsten Brzeski, économiste chez ING. Mais s'agissant de l'Europe "il n'y a donc aucune raison de se réjouir avant d'avoir passé des nuits blanches, d'avoir modifié les propositions et d'avoir trouvé des compromis au mois de juin", avertit le spécialiste.
Ragaillardie depuis l'annonce de l'initiative commune entre Angela Merkel et Emmanuel Macron en vue d'instaurer dans le cadre du prochain budget européen un fonds de relance ambitieux, de 500 milliards d'euros, la monnaie unique reste tout de même bien orientée sur le marché des changes à 1,0950 dollars (+0,32%).
La tendance est plus mitigée s'agissant des cours pétroliers, puisque le contrat sur le baril de brut WTI progresse encore de 1,04% à 32,15 dollars, alors que celui sur le Brent européen recule de 0,72% à 34,56 dollars.
Solocal à court de cash
La cote parisienne quant à elle est peu animée, la tendance se résumant grossièrement à des prises de bénéfices sur les titres ayant le plus fortement progressé lundi comme Sodexo, plus forte baisse du CAC (-9,3%) au lendemain d'un bond de plus de 5% et alors que son concurrent Compass a fait état de résultats plus dégradés que prévu.
À ce jeu encore, Renault redescend de 5,8%, Peugeot de 5,2% et Société Générale de 4,6% (contre un bond de plus de 10% lundi pour la banque rouge et noire).
Sont également sanctionnés Eurofins (-6,8% mécaniquement à la suite d'une augmentation de capital réservée qui produit un afflux de l'offre de titres) et Solocal (-8,9% alors que le groupe tire à nouveau la sonnette d'alarme sur sa position de trésorerie).
Parmi les titres qui surnagent figurent pèle-mêle les valeurs du luxe (+0,7% pour LVMH et +0,6% pour Kering) et le sidérurgiste ArcelorMittal (+0,85%) qui signe ainsi une quatrième séance consécutive de rebond. Parmi les capitalisations de plus petite taille, le secteur santé est une nouvelle fois pourvoyeur de progressions significatives avec 12,3% pour Mainstay Medical, +11% pour Visiomed à l'annonce d'un important essor de son carnet de commandes, +7,6% pour Implanet dans la perspective de la vente de sa gamme de prothèses de genou (pour se concentrer sur la colonne vertébrale) ou +4,6% pour la biotech Pharnext.