(BFM Bourse) - Après avoir lâché plus de 1% en début d'après-midi, le CAC 40 a effacé une bonne partie de ces pertes pour boucler la séance de mercredi sur un léger recul de 0,34%. Malgré les signes de récession qui se multiplient, les indices new-yorkais ont ouvert en territoire positif et offert un soutien précieux aux indices européens.
La Bourse de Paris signe termine en léger repli mercredi, après avoir enregistré un rebond de plus de 1% au cours des deux premières séances de la semaine (insuffisant néanmoins pour combler le retard pris vendredi à la suite du regain de tensions sino-américaines et des multiples déclarations menaçantes du président des Etats-Unis). À la clôture, le CAC 40 lâche donc 0,34% à 5.368,80 points, dans un volume d'échanges une nouvelle fois très resserrée de 2,5 milliards d'euros, témoin de la prudence des opérateurs alors que les incertitudes commerciales et géopolitiques persistent.
L'indice tricolore a ainsi emboîté le pas à Wall Street, où l'inversion de la courbe des rendements obligataires a refroidi l'atmosphère mardi avec un Dow Jones en repli de 0,47%, et une baisse de 0,32% pour le S&P 500 et de 0,34% pour le Nasdaq. En investissant sur des bons du Trésor à deux ans, les opérateurs obtiennent une meilleure rémunération que sur le dix ans, une anomalie dans laquelle on lit souvent l'annonce d'une récession, même si certains économistes préviennent qu'il ne faut pas chercher à tirer de conclusions définitives d'après des indicateurs qui sont aujourd'hui essentiellement tributaires de la politique des banques centrales. Reste que désormais même le rendement à 3 mois dépasse celui du dix ans, ce qui ajoute aux arguments en faveur d'une récession.
En Europe, l'actualité politique demeure prégnante avec les discussions pour former un nouveau gouvernement en Italie (son avis n'avait pas forcément été sollicité, mais Donald Trump a quand même pris soin de souligner qu'il espérait voir Conte poursuivre son mandat) et la tentative de Boris Johnson, le premier ministre britannique, pour empêcher l'opposition au parlement de bloquer un éventuel Brexit sans accord. L'annonce a fait chuter la livre, permettant au FTSE 100 de s'afficher dans le vert (+0,5%) à contre-courant des autres places européennes. De l'autre côté des Alpes, le chef du Parti démocrate italien, Nicola Zingaretti, a informé mercredi le président de la République Sergio Mattarella que son parti était prêt à former un gouvernement de coalition avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S) de Luigi Di Maio. Il a également confirmé que son parti acceptait la reconduction de Giuseppe Conte, un proche du M5S, au poste de président du Conseil.
Wall Street avance
Outre-Atlantique, Wall Street a ouvert en ordre dispersé, scrutant avec attention et fébrilité la multiplication des indicateurs de récession sur le marché obligataire et la situation politique au Royaume-Uni, avant de reprendre de la hauteur. Peu avant 18h, le Dow grimpe de 0,8%, le S&P 500 avance de 0,5% et le Nasdaq prend 0,4%.De son côté, le marché parisien a mis à l'honneur une belle ETI, le spécialiste de l'injection plastique Plastivaloire, originaire d'Indre-et-Loire comme son nom le suggère. Le groupe, qui vise à horizon 2025 le cap du milliard d'euros de chiffre d'affaires, a confirmé ses objectifs 2018-2019 après avoir accompli "une véritable prouesse", aux yeux de Midcap Partners, en stabilisant sa performance organique au trimestre écoulé. Le titre Plastivaloire termine la séance sur une hausse de 5,8%, soit l'une des meilleures performances du SRD avec les biotechs Genomic Vision (+7,9%) et Transgene (+7,7%).
Cegedim prend également 3% à l'annonce de la cession de la quasi totalité du fonds de commerce de Pulse Systems, qui constituait un foyer de pertes.
Carmat rebondit
Carmat s'adjuge pour sa part 3,5% dans la perspective de la reprise des implantations de son cœur artificiel lors d'essais cliniques en vue d'une potentielle homologation en 2020, un horizon qui avait été remis en question au printemps en raison d'une suspension de la production des prothèses.
Alors que Morgan Stanley a entamé le suivi des deux valeurs avec un avis neutre, Thales recule de 2,9% (plus forte chute du CAC) et Dassault Aviation de 1,6%. À noter que le baromètre parisien a également subi les replis des poids lourds de la cote, à l'image de LVMH (-1,1%) et Airbus (-0,8%).
La monnaie unique lâche encore un peu de lest (-0,08%) face au billet vert à 1,1083 dollar, tandis que les cours pétroliers repartent nettement de l'avant après la publication des stocks américains qui ont dévoilé une lourde chute des stocks de pétrole. Déjà en hausse avant la publication du rapport de l'EIA, les barils de Brent et de WTI ont ensuite accéléré leur progression pour afficher respectivement des hausses de 1,8% à 60,08 dollars et de 1,84% à 55,94 dollars vers 18h05.