(BFM Bourse) - Le bulletin de santé, souvent brillant, adressé par nombre de fleurons français cotés n'a rien changé à l'affaire. Dans le rouge 4 jours sur 5, dont un repli de 0,26% vendredi, le CAC 40 recule de 1,17% sur l'ensemble de la semaine, alors que les tensions sont restées vives entre la Russie et l'Ukraine.
Une nouvelle fois, la tentative de rebond du marché parisien alimentée par de solides publications (de la part de Teleperformance ou Ubisoft ce vendredi, après Kering, Schneider Electric ou Carrefour la veille) a tourné court, face aux tensions persistantes sinon accrues en Ukraine. L'indice vedette de la cote tricolore s'est encore retourné pour terminer en recul de 0,25% à 6.929,63 points, dans un volume d'échanges fourni de plus de 4,4 milliards d'euros. La performance hebdomadaire du CAC 40 ressort ainsi en repli de 1,17%, ce qui constitue sa 5e semaine de baisse lors des 6 dernières.
L'atmosphère était même encore plus maussade outre-Atlantique, avec des replis allant de -0,7% pour le Dow Jones à -1,2% pour le Nasdaq Composite vers 18h, alors que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré vendredi voir dans la flambée de heurts en cours dans l'Est ukrainien un scénario de provocations conçu par les Russes en vue de justifier une attaque de l'Ukraine. Les dirigeants des provinces pro-russes de Lougansk et de de Donetsk accusent quant à eux Kiev de préparer une invasion. Antony Blinken doit rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov la semaine prochaine, mais les USA préviennent que l'entretien n'aura pas lieu si la Russie envahit l'Ukraine.
Hermès dégringole, Teleperformance redécolle
Ballottée au gré des évènements géopolitiques, la cote parisienne a aussi été animée par les résultats annuels, dont ceux de Renault, Hermès et Teleperformance. Ceux du n°3 mondial du luxe (n°2 en termes de valorisation boursière) Hermès ont été sanctionnés (-4,1%) en raison du ralentissement de sa croissance au dernier trimestre car... ses capacités de production peinent à suivre la flambée de la demande. Le maroquinier a autrement fait part de résultats supérieurs aux attentes avec un taux de marge opérationnelle inédit de près de 40%.
Le géant des centres d'appels Teleperformance a assumé son statut de champion de la croissance, faisant part d'une progression record de son chiffre d'affaires organique en 2021 (+25,7%), qui dépasse ainsi les 7 milliards d'euros avec un an d'avance sur l'objectif énoncé en 2018. Le bénéfice net part du groupe bondit de son côté de 72% à 557 millions, tandis que la marge opérationnelle atteint un niveau inédit. Le groupe a en outre fait part d'objectifs jugés ambitieux par les analystes à horizon 2025, ce qui a permis un gain de 4,9% du titre.
L'action Renault a rogné ses gains pour finir à l'équilibre, alors que le groupe a renoué avec les bénéfices en 2021 (888 millions d'euros) après deux années dans le rouge, le constructeur ayant de surcroît fait état d'une marge opérationnelle de 3,6%, bien supérieure à son objectif de 2,8% et en avance sur les 3% visés en 2023.
Ubisoft au rebond
L'éditeur de jeux vidéo français Ubisoft a de son côté confirmé ses objectifs annuels après un 3e trimestre (de son exercice décalé) en ligne avec les attentes, ce que l'analyste Florent Thy-Tine de Midcap juge encourageant sachant qu'il s'agissait de la "dernière publication à risque en raison des effets de base favorables à venir ainsi que de l'extraordinaire pipeline de jeux à lancer". Le titre a rebondi de 3,6% après avoir lâché près de 13% sur les 3 précédentes séances.
EDF a encore cédé 2,35% à l'annonce d'une augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros, souscrite à hauteur de 84% par l'Etat - soit la part que ce dernier détient au capital de l'énergéticien, qui a par ailleurs publié un bénéfice net de plus de 5 milliards en 2021, multiplié par 8 sur un an.
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Après une relative détente en début de journée, les tarifs pétroliers repartaient vers le haut face aux nouveaux heurts dans la région séparatiste du Donetsk, en Ukraine. Le baril de Brent reprenait 0,56% à 93,49 dollars en fin de journée. Sur le Forex, l'euro faiblissait brutalement pour les mêmes raisons (-0,26% à 1,1332 dollar). Le bitcoin de son côté revenait tester la barre psychologie de 40.000 dollars, en repli de 0,86% à 40.364 dollars.